Journal C'est à Dire 183 - Janvier 2013

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D O S S I E R

Morteau “Les problèmes surviennent lorsqu’il faut gérer des situations d’urgence”

Christelle Coulouvrat et Cécile Lintz accueillent les parents et les assistantes

maternelles dans leur bureau rue de la Glapiney à Morteau.

Cécile Lintz et Christelle Coulouvrat co-gèrent le relais parents assistantes maternelles du Val de Morteau. État des lieux.

déclarée prend des risques. Elle ne coti- se pas pour sa retraite, et n’a pas de recours en cas de problème. En ce qui nous concerne, toutes les assistantes dont on s’occupe sont dans la légalité. C’est notre rôle d’informer les assis- tantes et les parents sur les droits et les devoirs de l’employé et de l’employeur. Càd : Justement, dans le disposi- tif de mode de garde, quel est le rôle du relais parents assistantes mater- nelles qui dépend de la M.J.C. de Morteau ? C.C. : On accueille et on informe les parents et les assistantes maternelles. Nous proposons également un pro- gramme d’animations tout au long de l’année, que nous organisons pour la plupart. Nous louons également au besoin dumatériel de puériculture. Nous sommes un trait d’union entre les parents et l’assistante maternelle autour du bien-être de l’enfant. En cas de pro- blème, on a également une mission de réorientation. Càd : Au regard du taux d’activité des assistantes maternelles qui est en baisse, on imagine que ça doit être le parcours du combattant pour les parents qui cherchent une nou- nou dans le Val de Morteau ? C.L. : Non, car il y a des possibilités. On trouve une solution lorsque les parents s’y prennent à l’avance, six mois aumaxi- mum. En revanche, les problèmes sur- viennent lorsqu’il faut gérer des situa- tions d’urgence ou les demandes aty- piques. C’est le cas par exemple pour

ne trouvent pas d’assistante mater- nelle dans ces villages ? C.C. : Ils vont chercher une assistan- te maternelle sur le parcours domicile- travail. Par exemple, si la personne habi- te Montlebon, elle va chercher une assis- tante sur Morteau et Villers-le-Lac. Càd : Est-ce que les parents com- binent les modes de garde dans le Val de Morteau ? C.L. : Beaucoup de parents combinent en effet les modes de garde : assistan- te maternelle plus crèche le mercredi ou garde à domicile tôt le matin. Fina- lement, les modes de garde se sont adap- tés au rythme de travail des parents sur la bande frontalière. Càd : Des hommes exercent-ils le métier d’assistant maternel ? C.L. : Non, il n’y a pas d’hommes. Mais on souhaite la bienvenue à tous ceux qui seraient intéressés par le métier. Sur ce point, la France est en retard comparé à d’autres pays comme le Dane- mark, la Suède ou la Norvège. En revanche, on reçoit beaucoup de papas qui prennent en main la recherche d’une assistante maternelle pour leur(s) enfant(s). C’était moins vrai il y a dix ans quand cette mission incombait sur- tout aux mamans. Propos recueillis par T.C.

les parents qui travaillent dans la res- tauration, qui partent tôt le matin et rentrent tard le soir. On observe éga- lement que l’offre ne correspond pas toujours à la demande parce que les horaires ne sont pas compatibles, ou que des parents ne se sentent pas à l’aise avec une assistante. Cela relève du registre de l’humain, et pas de concepts pragmatiques. Càd : Quel est le premier critère exi- gé par les parents dans la recherche d’une assistante maternelle ? C.C. : Le critère numéro un est qu’ils veulent que leur enfant se sente bien. Ils sont prêts à faire plus de kilomètres pour trouver une assistante qui répon- de à ce critère. Ensuite, si cette personne est proche de leur domicile, c’est enco- re mieux. Càd : Sur le Val de Morteau, y a-t- il des communes où il est plus dif- ficile de trouver une assistante maternelle ? C.L. : Sur les secteurs des Gras, deMont- lebon, de Grand’Combe-Chateleu et des Combes, c’est difficile de trouver des assistantes maternelles. En revanche, l’aspect positif, c’est que les profes- sionnelles qui sont dans ces villages aiment leur travail. Des enfants sont gardés de leur plus jeune âge jusqu’au collège chez la même assistante.

C’ est à dire : Quel est le nombre d’assistantes maternelles sur leVal deMorteau? Christelle Coulouvrat : Sur le Val de Morteau, nous disposons de 297 assis- tantes maternelles agréées. C’est un mode de garde parmi les autres qui exis- tent sur ce territoire comme les crèches et les micro-crèches. Càd : Comment évolue la démo- graphie des assistantes maternelles sur le Val de Morteau ? Cécile Lintz : Le nombre d’assistantes augmente puisqu’il est passé de 285 en décembre 2011, à 297 en juillet dernier. En revanche, le taux d’activité diminue. En décembre 2011, sur les 285 assis- tantes agréées, 225 étaient en activité soit un taux de 80 %. En juillet, sur 297 assistantes maternelles agréées, 220 étaient en activité, ce qui porte ce taux à 74,07 %. J’ajoute que nous allons avoir des départs en retraite en 2013 et 2014 à hauteur de 10 à 15 % des effectifs actuels. Il y a un renouvellement, mais il n’est pas suffisant pour faire face à l’accroissement de la population liée notamment à l’arrivée de nouvelles familles venues d’autres régions et qui s’installent là car elles ont trouvé un travail en Suis- se. Càd : Pour quelles raisons des assis- tantes maternelles n’exercent pas

leur métier ? C.L. : La raison principale est que leurs propres enfants ont grandi et qu’elles veulent reprendre une activité exté- rieure. Nous essayons de les inciter à prendre le temps de la réflexion avant d’abandonner. Mais le plus souvent, quand elles font ce choix, il est mûre- ment réfléchi. Càd : Une fois par mois vous par- ticipez à des réunions auxquelles sont invitées les candidates à la pro- fession d’assistante maternelle. De quels arguments disposez-vous pour les convaincre de s’engager dans cette voie ? C.C. : Dans le Haut-Doubs, assistante maternelle est un métier d’avenir. Il n’y a pas d’assistante au chômage dans le Val de Morteau. Cette profession pré- sente d’autres avantages de qualité de vie. Elle garantit une certaine har- monie entre la vie de famille et la vie professionnelle. Être assistante mater- nelle permet de s’occuper de ses propres enfants en plus de ceux des autres. C’est un argument qui fait mouche. Enfin, il y a un avantage fiscal à exer- cer cette profession. Les assistantes maternelles paient rarement des impôts. Càd : Y a-t-il du travail illégal dans ce secteur d’activité ? C.L. : Il y en a certainement. Une per- sonne qui garde des enfants sans être

Renseignements : 03 81 67 61 05 relais.mjcmorteau@gmail.com

Càd : Comment font les parents qui

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