Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
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Assurance santé STRASBOURGEOISE Devis en ligne www.frontalier.info Bientôt deux nouvelles lignes transfrontalières Train
Le Conseil régional devrait annoncer au prochain comité de lignes l’ouverture des liaisons Pontarlier-Frasne-Vallorbe et Pon- tarlier-Neuchâtel via le Val de Travers.
À défaut de pouvoir intercéder auprès des instances ferroviaires françaises pour confor- ter l’avenir des T.G.V. dans le Haut-Doubs, le Conseil régio- nal va peut-être apporter un début de solution au sempi-
mettre plus de trains en circu- lation sur la ligne des horlo- gers. “On a fait une étude avec le canton de Neuchâtel pour améliorer son fonctionnement et renforcer le débit aux heures de pointe.” Le conseiller régio- nal revient aussi sur cette sup- pression du T.E.R. Pontarlier- Dole à 5 heures que permettait aux voyageurs d’avoir une cor- respondance pour Paris. “Ce train coûtait 700 000 euros et transportait en moyenne 6 voya- geurs. D’où la solution du taxi moins onéreuse. Il y a des choix politiques à faire. Mieux vaut mettre des trains là où il y a du monde et que cela rende vrai- ment service aux gens.”
le 29 novembre à Pontarlier où l’on présentera ce que nous sommes en mesure de faire au niveau des T.E.R. sur le Haut- Doubs” , indique Alain Fousse- ret. Le vice-président du Conseil régional chargé des transports n’en dira pas plus, probable- ment par respect du calendrier.
ternel problème des bouchons de fronta- liers. Le projet qui devrait être officia- lisé tout prochaine- ment à Pontarlier se
Confirmation attendue le 29 novembre.
Tout laisse à penser que ces ouvertures de lignes vont aboutir, au moins celle du Val-de-Travers.
traduira par la mise en servi- ce de nouvelles lignes franco- suisses. “On y travaille depuis 18 mois avec les services des cantons de Vaud et Neuchâtel. On va avoir un comité de lignes
L’expérience mérite en tout cas d’être tentée au vu du succès retentissant de la ligne Mor- teau-Le Locle-La Chaux-de- Fonds. Alain Fousseret regret- te même qu’on ne puisse pas
L’avenir de la ligne T.G.V. est compromis, mais de nouvelles lignes locales devraient être créées.
Alain Barbey : “On perd de l’argent sur le T.G.V.” Le directeur de la société Lyria se défend de torpiller sournoisement l’avenir des lignes T.G.V. qui passent dans le Haut-Doubs. Il livre son analyse économique de la situation. Celle d’une société qui doit équilibrer financièrement chaque ligne dont on lui a confié l’exploitation. Lyria
une question d’actualité.
apporte ainsi du revenu additionnel pour optimiser le remplissage du Paris- Berne. On a aussi cherché à diversi- fier avec un nouveau créneau de clien- tèle en prolongeant le trajet jusqu’à Interlaken. Au niveau des prix, le pas- sager suisse ou français qui va à Bâle depuis Paris paiera plus cher que sur la ligne directe Paris-Neuchâtel-Ber- ne. Cela lui coûtera 20 % en plus jus- qu’à Bâle sans compter le prix du billet jusqu’à Berne. Au global, on a fait des efforts et on ne pourra pas nous le reprocher. À présent, et je me répète, on a fait cette étude parce que c’est notre mission. D’autres sont en cours. Les C.F.F. et la S.N.C.F. siègent au conseil d’administration du Lyria. Ce sont eux qui prennent toutes les déci- sions stratégiques. Franche-Comté sera informée en pre- mier lieu. Lyria peut alors intervenir pour harmoniser les correspondances. À force de pénaliser le Lausanne, on peut risquer de faire ressortir d’autres menaces. Càd : On sacrifie l’un pour sauver l’autre ? A.B. : Je n’ai pas dit ça. Mais si Paris- Neuchâtel-Berne disparaît, cela amé- liorerait forcément le Paris-Lausanne. La ligne Pontarlier-Berne n’est pas du tout adaptée au T.G.V. Càd : Quand sera prise la décision définitive ? A.B. : J’espère le plus rapidement pos- sible pour qu’on puisse s’organiser au mieux. L’agenda de la décision n’est pas entre mes mains mais dans celles des maisons mères. Càd : L’avenir du Paris- Pontarlier-Neuchâtel-Ber- ne semble être déjà scel- lé ? A.B. : On sera fixé en 2014 et la présidente de la Région
Càd : Le Paris-Berne via Pontar- lier est-il dans une situation plus délicate ? A.B. : Même si aucune décision n’est prise, on a toujours dit qu’on mesu- rerait l’impact de la L.G.V. Rhin-Rhô- ne. Il faut 4 h 49 pour effectuer Ber- ne-Paris par Neuchâtel et 4 h 03 par Bâle. Pour la clientèle affaire toujours pressée, 45 minutes de différence, ça commence à compter. Depuis la mise en service de la L.G.V., on enregistre 32 % de baisse de fréquentation sur Neuchâtel au profit de Bâle. Et ce phé- nomène va crescendo. Sur des trains qui ont 350 places, les dessertes de Neuchâtel et Pontarlier représentent 70 clients. Rappelons aussi que Pon- tarlier n’est qu’à 10 minutes de Frasne. C’est très rare d’avoir deux lignes T.G.V. reliées direc- tement sur Paris entre deux gares aussi rapprochées. Pon- tarlier est avant tout tourné vers Paris. Dans les chiffres, on est à 14 passagers embarqués à Pon- tarlier. Càd : Cette ligne est donc en défi- cit ? A.B. : On perd de l’argent mais ce n’est pas l’unique souci. Cette ligne mobi- lise une rame dont on aurait extrê- mement besoin sur le Rhin-Rhône ou même le Paris-Lausanne. Càd : Beaucoup critiquent aussi la politique tarifaire découragean- te sur cette ligne ? A.B. : C’est tout le contraire. On a fait beaucoup pour rendre cette ligne attrac- tive. On a essayé de limiter au mieux les inconvénients liés aux travaux. Au niveau horaire, on a optimisé en pri- vilégiant la ligne de Berne au détri- ment du Paris-Lausanne. On trans- porte aussi des passagers domestiques en faisant en sorte qu’il y ait plus de monde dans le train de Berne. On
C’ est à dire : Doit-on s’attendre à la suppres- sion des lignes T.G.V. qui passent par le Haut- Doubs ? Alain Barbey : Aucune décision n’a été prise dans ce sens, ni pour un cas, ni pour l’autre. On ne nie pas pour autant les choses évoquées. Il est bon de rappeler que Lyria évolue dans un contexte d’économie de marché. On doit faire des propositions par rapport à la disponibilité de nos rames en tenant compte de critères économiques. D’autres éléments stratégiques ne sont pas de notre ressort, en particulier les éléments politiques. Càd : Vous semblez dissocier les deux lignes T.G.V. ? A.B. : Tout à fait. Il faut séparer les deux contextes. La fermeture de la ligne Paris-Lausanne n’est pas du tout à l’ordre du jour. On regarde seulement ce qui se passe. Pas d’inquiétudes à avoir d’ici 2015. L’autre élément déter- minant dans notre évolution concerne l’envolée des coûts d’infrastructure qui plombent les comptes des sociétés com- me la nôtre. Cela représente plus de 40 % des prix du billet de train. On est contraint d’avoir des taux de rem- plissage au moins équivalents à75 %. Càd : Qu’en est-il du Paris-Lau- sanne ? A.B. : Son taux de remplissage avoi- sine 78 %. C’est une ligne qui marche très bien. On atteint les critères pour pouvoir dégager une marge légèrement inférieure au Bâle-Zurich. On a aus- si analysé l’opportunité Paris-Genève. Dans le contexte actuel, ce n’est plus
“Seulement 14 passagers embarqués à Pontarlier.”
“On perd de l’argent sur le Paris-Neuchâtel-Berne. Cette ligne mobilise une rame dont on aurait extrêmement besoin sur le Rhin-Rhône ou le Paris-Lausanne”, commente Alain Barbey, le directeur de Lyria.
Propos recueillis par F.C.
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