Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Scierie SYB 2615 SONVILIER (10mn dela Chaux deFond )

Finances publiques Projets Interreg : du plus ambitieux au plus obscur L’Union européenne et la Suisse co-financent des projets grâce aux fonds Interreg, dont la caractéristique est d’avoir un impact de part et d’autre de la frontière. Parfois, on peut sérieusement en douter…

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O n appelle cela la chasse aux sub- ventions publiques. Le 19 octobre dernier à Berne, les partenaires du programme Interreg IV faisaient le point sur le soutien qu’ils apportent à ces projets transfrontaliers. Ce programme de coopération s’étale de 2007 à 2013, il en est déjà à sa quatrième version. Ainsi depuis 2008 ont été finan- cés via Interreg IV 87 projets dans les différents domaines, et ils sont vastes, couverts par le programme : économie, recherche, formation, services, tourisme, aménagement du ter- ritoire et culture. Plus de 29 millions d’euros en provenance des fonds européens et 30 millions de francs suisses ont déjà été engloutis par ces différents projets et “près de 26 millions d’euros de F.E.D.E.R. et 3,7 millions de fonds fédéraux

de frapper à la porte des fonds Interreg qui n’ont pas hésité à leur octroyer la bagatelle de 443 950 euros, soit 50 % du coût global. Le jeu en vaut la chan- delle. On ne connaît pas enco- re les résultats de ces recherches censées permettre de “mieux maîtriser les technologies afin d’affiner les stratégies indus- trielles des entreprises” com- me le décrit Dimitris Kiritsis, le responsable du projet S.M.A.C. côté Suisse. Un autre projet, plus étonnant encore, a reçu la modique som- me de 431 519 euros, destinés à encourager la “floraison tar- dive sous couverts environne- mentaux” (sic). En plus clair, il s’agit de diminuer la morta- lité dans les colonies d’abeilles des régions concernées. Pour les porteurs de projets, tout est bon à prendre. Même quand ils sont déjà financés par les collectivités publiques, com-

me c’est le cas du Centre Régio- nal d’Information Jeunesse (C.R.I.J.) de Franche-Comté qui a fait financer par les fonds Interreg son projet de carte avantages jeunes récemment élargie à la Suisse. Et pas qu’un peu : sur un budget global de 689 129 euros (coût du lance- ment de la version franco-suis- se du pack), le C.R.I.J. a reçu 482 574 euros, soit plus des 2/3

suisses sont encore disponibles pour de nouveaux projets.” Chas- seurs de subventions publiques, c’est le moment de dégainer vos projets. Car ça vaut franche- ment le coup. Exemple d’un projet récemment soutenu par les fonds franco- suisses, un dossier au nom obs- cur : S.M.A.C. (S-maintenance et cycle de vie). Déposé par l’Université de Franche-Comté et l’école polytechnique fédéra- le de Lausanne, il coûte au total 875 462 euros. Son objet, sans doute louable : l’amélioration de la durée de vie d’un produit. “Il s’agit de concevoir et de déve- lopper une solution permettant d’élaborer et de capitaliser la connaissance relative à un équi- pement industriel, et de la mettre à disposition des intervenants sur cet équipement, d’une maniè- re compréhensible et au moment où ils la réclament” expliquent ses concepteurs. Ils ont bien fait

peut juste lister les noms de dizaines d’autres projets qui ont reçu le feu vert financier d’Interreg : Alpeau, Biocork,

être réalisé entre 2007 et 2013, prendre en compte les effets qu’il peut produire sur l’environnement (?) et satisfai- re aux règles d’éligibilité des dépenses. Quant aux bénéfi- ciaires, Interreg ratisse lar- ge : il suffit d’être un “organis- me public ou privé” pour pou- voir prétendre aux fonds. Seul hic : dans ces grand-messes régulières où les institutionnels font le point sur la destination de ces fonds transfrontaliers, nulle part n’apparaît le nombre d’emplois créés ou sauvés grâ- ce à cette manne publique qui semble inépuisable. Ce n’est peut-être pas le but après tout… J.-F.H.

de la somme, en pro- venance des fonds publics F.E.D.E.R. et suisses. On peut aussi faire allusion à ce projet intitulé “Geni’alp”

Chillon et Ripaille, Éco- Obs, Isotopechino, Enquête photogra- phique, Multipass Portes du Soleil, Pommes-poires, Évi- danse, Fest’hiver trans-

Quant aux bénéficiaires, Interreg ratisse large…

déposé par la Région Rhône- Alpes et la direction du climat suisse, dont l’objectif est de financer des chantiers de génie végétal en rivière de montagne. Coût de ce projet franco-suis- se : 1,226 million d’euros, finan- cés à hauteur de 816 576 euros par des fonds publics. Sans dres- ser d’inventaire à la Prévert, on

frontalier de la chanson jeune public, Promotion des vins du pourtour du Mont-Blanc, etc., etc. Pour prétendre bénéficier du soutien d’Interreg, voici les conditions : être transfrontalier, être localisé dans l’espace de coopération, s’inscrire dans la dynamique du programme (?),

La commune veut fluidifier son transit routier Les Brenets

C e n’est plus un secret, la route des Brenets constitue un itinérai- re de délestage com- mode pour les frontaliers. Selon les comptages effectués l’an der- nier, le trafic journalier moyen avoisinait les 2 900 véhicules par jour sur la route principa- le alors que le compteur grim- pait à 11 000 véhicules par jour au passage du Col-des-Roches. “On a passablement du trafic et la population le supporte diffi- cilement” , observe Alain Faess- ler, l’administrateur communal. Ces flux ne devraient pas bais- ser d’intensité avec l’implantation de Cartier. Quelques actions ont déjà été entreprises pour apporter un peu plus de sécurité et de convi- vialité au sein de la commune : Une étude va être lancée pour optimiser le trafic dans la traversée du villa- ge et définir les aména- gements adéquats. Les riverains apprécieront.

passages piétons sécurisés, modérations de la vitesse dans certaines rues… Mais ce n’est pas suffisant. Face aux inquiétudes récur- rentes de la population, les auto- rités brenassières ont voté le

riverains. La route cantonale R.C. 169 qui traverse le bourg de part en part sera la colonne vertébra- le de cette étude. Elle pren- dra en compte tous les aména- gements de surface de l’espace

17 octobre dernier le lancement d’une étu- de détaillée afin de défi- nir les mesures les plus adéquates qui permet- tront d’améliorer à long terme l’utilisation de la

public : cheminements piétonniers, parking, places et arrêts de bus, éléments de signalisa- tion et d’ornementation. Une campagne radar avec mesure des

Un crédit de 90 000 francs suisses.

voie publique. “L’idée n’est pas tant de diminuer le trafic mais de le fluidifier et surtout de le sécuriser.” Le bureau d’ingénieurs R.W.B. a été rete- nu pour mener à bien ce tra- vail qui s’étalera sur une année. La marche à suivre s’appuie aussi sur une démarche très participative englobant dans la réflexion préliminaire diffé- rents utilisateurs du domai- ne public comme les écoles, les transports publics, les commer- çants ou encore la commission de circulation. Sans oublier les

vitesses, comptage de véhicules et répartition horaires sera menée au début du projet pour mettre en valeur et confirmer les points sensibles à traiter. Les résultats serviront à défi- nir les solutions, les aménage- ments à entreprendre. La mise en œuvre pourrait débuter au printemps 2014 suivant un pro- gramme de travaux étalé en plusieurs phases. La commu- ne a voté un crédit de 90 000 francs suisses pour financer l’étude de traversée du village.

Du gaz suisse pour chauffer le Haut-Doubs Énergie Le projet de Pack avantages jeunes franco-suisse a été largement subventionné. Alors que le C.R.I.J. est déjà financé largement par l’argent public de la Région.

ney-Voltaire qui ne sont pas des- servies physiquement par G.R.T.gaz. Cette signature n’aura aucu- ne incidence financière sur les usagers du Haut-Doubs. Elle prend en compte une augmen- tation de la consommation en gaz naturel de ces communes dont la croissance démogra- phique est dopée par la vitali- té du travail frontalier. “Il n’y a pas de travaux envisagés à court terme. Mais la situation peut évoluer au vu des perspectives de développement. Il est en tout cas de notre responsabilité d’étudier si on doit ou non ren- forcer les réseaux suivant les besoins” , conclut Gilles Verdan de Gaznat, en précisant que le gaz distribué dans les trois com- munes provient d’un “portefeuille assez diversifié avec des pays scandinaves, d’Afrique du Nord…” En tout cas très peu, ou pas de gaz russe.

La suisse Gaznat et son homologue français G.R.T.gaz, les deux gestionnaires de réseaux gaziers viennent d’annoncer un renforcement de leur collaboration prévue pour durer jusqu’en 2040.

C e nouvel accord de trans- port de gaz naturel signé le 31 octobre dernier à Paris prolonge un dis- positif qui fonctionne depuis 1976 entre la France et la Suisse. Le précédent contrat avait été établi avec Gaz de France et un remo-

2040, cette coopération gazière va permettre d’augmenter les échanges de gaz naturel entre la France et la Suisse. Comme l’ont rappelé René Bautz et Phi- lippe Boucly, respectivement directeurs de Gaznat et G.R.T.gaz : “Ce contrat est impor-

delage s’imposait avec l’arrivée deG.D.F.Suez, le tout en conformité avec la réglementation européenne. Le prin- cipal gestionnaire de réseau gazier français,

tant à double titre. Il per- mettra à Gaznat de trans- porter de nouvelles quan- tités de gaz naturel vers la Suisse et de sécuriser l’approvisionnement des consommateurs raccordés

Aucune incidence financière sur les usagers.

2 900 véhicules traversent

à savoir G.R.T.gaz, filiale à 75 % de G.D.F. Suez, et son homologue helvétiqueGaznat renforcent donc leur collaboration. Prévue pour durer jusqu’en

chaque jour Les Brenets, ce qui génère la grogne des riverains.

à son réseau, notamment en hiver.” De l’autre, il pérennise- ra l’alimentation en gaz natu- rel, via la Suisse, des communes de Morteau, Pontarlier et Fer-

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