Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012

V A L D E M O R T E A U

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Tourisme

La première boucle de randonnée franco-suisse opérationnelle en 2013

C ertains pourraient estimer que 580 000 euros pour aménager des sen- tiers de randonnée dont le tra- cé est déjà quasiment exis- tant, ça fait un peu cher. D’autres penseront que ce gen- re de tâches pourraient aisé- ment être remplies par des bénévoles, évitant ainsi de mobiliser de tels fonds publics. Les élus du Pays Horloger ont estimé, eux, que c’était leur Le Pays Horloger, avec ses partenaires franco-suisses, investit la bagatelle de 580 000 euros dans la valo- risation de quatre boucles de randonnées qui jouent à saute-frontière. La pre- mière sera opérationnelle l’été prochain.

Le premier sentier reliera Morteau à La Chaux-de-Fonds. Certains suivront la ligne de crête au fil des bornes-frontières historiques (photo D.R.).

par an, générant un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros annuels dans l’économie locale. Le jeu en vaut donc la chandelle.

thème de la contrebande hor- logère qui a longtemps sévi sur la frontière. Soit 62 km à réa- liser en cinq étapes, avec un retour en train. “Ces itinéraires ont été conçus comme de vrais produits touristiques. Nous avons relié les sentiers à des points d’hébergement existants. Ce premier sentier totalise 5 heures de marche par étape” indique Aurélien Collenot, char- gé de ce dossier au Pays Hor- loger. Le sentier des “horlogeurs” sera inauguré au début de l’été pro- chain. Il sera suivi des trois

autres, toujours sur le thème de la contrebande : le sentier de “la bricotte” entre Maîche et Les Bois, via les Échelles de la mort, le sentier du “colporteur” entre Saint-Hippolyte et Saint- Ursanne et un plus grand iti- néraire, de 250 km, baptisé “la ronde des gabelous”, le long des anciens sentiers de douaniers. Les trois autres seront opéra- tionnels d’ici 2014. Si le tracé de ces chemins de randonnée est déjà quasiment tracé, des investissements nou- veaux permettront de leur don- ner ce caractère transfronta-

devoir de travailler à la promotion touris- tique de ce secteur géo- graphique adossé à la frontière suisse, et met- tent en avant les retombées écono-

C’est pour renforcer enco- re l’attractivité et la visi- bilité du Haut-Doubs franco-suisse que le Pays Horloger pilote cette opé- ration baptisée “les che- mins de la contrebande”

lier. Par exemple, un nouveau franchissement du Doubs sous la forme d’un pont de singe Le Pays Horloger, qui porte le dossier avec l’association pour le parc régional naturel du Doubs côté suisse, est en pha- se de bouclage du volet finan- cier. Sur les 580 000 euros du montant global, les fonds euro- péens Interreg financent 59 % de la part française. Les can-

tons suisses du Jura, de Berne et de Neuchâtel, ainsi que les communautés de communes concernées côté français, met- tent également la main à la poche, tout comme l’État et la Région. Une coquette somme pour doper le tourisme, un sec- teur d’activité qui représente 3,6 % de l’emploi salarié sur le territoire du Pays Horloger. J.-F.H.

Un pont de singe franchira le Doubs.

miques du tourisme locale- ment. À l’échelle du Pays Hor- loger, donc entre Morteau et Saint-Hippolyte, on enregistre 300 000 nuitées touristiques

qui consistera à créer ou amé- nager quatre boucles de ran- donnée. La première, intitulée “l’Horlogeur”, reliera Morteau à La Chaux-de-Fonds, sur le

Politique

Le “cadeau” de l’ancien

député à la collectivité

Lors du dernier conseil communautaire, Jean-Marie Binétruy a fait voter une aug- mentation de 85 % de son indemnité de président de la communauté de communes du Val de Morteau. Suite à la polémique suscitée par cette décision, il a envoyé un courrier à ses collègues élus pour expliquer la situation. Extraits.

E n réaction à l’article paru dans l’édition de novembre du journal C’est à dire, Jean-Marie Binétruy, le président de la communauté de communes du Val de Morteau, s’est fendu d’un courrier qu’il a adressé aux élus du conseil communautaire pour les remer- cier d’avoir “bien voulu voter une majoration” de son indemnité de président. Elle est passée de 783,87 euros bruts par mois à 1 444,56 euros bruts, soit une rallonge substantielle de 85 % comme nous l’avons écrit. L’ancien député ne remercie pas seulement ses collègues dans ce courrier. Il en profite au pas- sage pour justifier cette reva- lorisation. L’argumentaire est un poil déroutant. Il écrit : “Le président de la C.C.V.M. per- cevait jusqu’au 1 er novembre une indemnité nette de 702 euros, soit l’équivalent du R.S.A. (reve- nu de solidarité active). Est-il inconvenant de percevoir une indemnité de 1 297 euros pour assumer la gestion, la respon- sabilité et les contraintes d’un budget de 10,8 millions d’euros qui se traduisent par plus de 40 heures de travail hebdoma- daires pas toujours faciles ?” Fin de citation. Pour un par-

lementaire à la retraite, il fal- lait oser la comparaison avec le R.S.A., une allocation versée par le Conseil général aux per- sonnes démunies et aux tra- vailleurs pauvres pour leur per- mettre de faire face au quoti- dien. Quant aux 40 heures heb- domadaires, voilà un aveu qui va conforter les partisans du non-cumul des mandats qui pré- tendent qu’il est impossible de concilier une fonction de par- lementaire avec celle de maire, de conseiller général, régional, ou de président de communauté de communes pour diverses rai- sons telles que l’incompatibilité des emplois du temps. Or, pen- dant qu’il était député, Jean- Marie Binétruy était aussi pré- sident de la C.C.V.M. Ce n’est pas tout. L’élu explique encore dans son courrier que sa nouvelle indemnité est en deçà du seuil légal de 1 664 euros nets auquel il peut prétendre en tant que président d’une com- munauté de communes dont la population est comprise entre 10 000 et 19 999 habitants. Pour asseoir le propos, il rappelle que “pour une intercommuna- lité entre 20 000 et 49 999 habi- tants, seuil de population que nous atteindrons cette année,

l’indemnité est de 2 304 euros” annonce-t-il aux élus de la C.C.V.M. qui devraient se féli- citer qu’en tant que président il n’ait en plus “jamais sollici- té de frais de missions jusqu’à présent.” Par cette abnégation, l’ancien député U.M.P. ferait donc un cadeau à la communauté de communes. “En prenant en compte tous ces éléments, c’est environ 15 000 euros annuels auxquels je renonce avec ma famille au bénéfice de notre col- lectivité” dit-il sur un ton pathé- tique. Jean-Marie Binétruy clôt le pro- pos en extrapolant par une réfé- rence à l’indemnité d’un conseiller général du Doubs, de “2 251 euros qui n’appelle aucu- ne discussion.” Pique indirecte à Albert Rognon. Or, ce n’est pas la rémunération perçue par Monsieur Binétruy en tant que président de la communauté de communes du Val de Morteau qui est discutée, mais bien son augmentation de 85 % qui tom- be à l’instant où il n’a plus ses revenus de député mais “seu- lement” les indemnités de retrai- te liées à son mandat de par- lementaire. T.C.

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