Journal C'est à Dire 182 - Novembre 2012

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É C O N O M I E

Services L’A.D.M.R. cherche du personnel, mais ne trouve pas La plupart des antennes A.D.M.R. dans le Doubs manquent de per- sonnel. Le travail difficile et peu rémunéré n’attire guère de monde.

L’ A.D.M.R. recrute mais les candidats ne se bousculent pas. Selon l’association de maintien à domicile, une cinquantaine d’emplois sont ouverts dans tous les domaines couverts par la structure d’aide à la per- sonne : garde d’enfants, aide au retour à la maison suite à une maternité, aide aux personnes âgées ou handicapées, périsco- laire, portage de repas, ména- ge. “Au total, il nous manque 35 équivalents temps plein, soit envi- ron 45 à 50 personnes physiques”

confirme Willy Cadet, le direc- teur de la fédération départe- mentale. Le Haut-Doubs n’est pas épargné par cette pénurie. “Quasiment toutes les associa- tions du réseau sont concernées, mais les problèmes les plus cru- ciaux se concentrent sur la ban- de frontalière, dans les secteurs de Morteau, Villers-le-Lac, Les Fins, Le Russey, Damprichard, Charquemont, Pontarlier et Mouthe” ajoute le responsable départemental. Si bien qu’à l’A.D.M.R., on étudie toutes les candidatures, “même celles des

personnes non qualifiées, que nous formons et accompagnons dans l’emploi.” Le problème majeur auquel est confronté l’A.D.M.R., c’est le manque d’attractivité flagrant de ces emplois de service à la personne. Pas ou peu qualifiés, ils sont très peu rémunérés, et souvent harassants. Pour le coup, on ne peut pas mettre cette situation sur le compte de la Suisse. Le vrai souci, c’est “la non-reconnaissance du métier par le public et par les pouvoirs publics. On a une grille natio-

trouver du personnel alors que jamais les demandes de pres- tations n’auront été aussi fortes. Malgré le manque d’attractivité de ces métiers,Willy Cadet sou- ligne quelques avantages liés à la fonction : “Nos salariés béné-

nouveaux “dont un pourrait devenir président” glisse M. Cadet qui fait office de prési- dent par intérim à l’antenne mortuacienne. Une légère touche d’optimisme vient redo- rer la situation depuis quelques semaines : “Nous enregistrons depuis septembre l’entrée de nouveaux présidents sur les A.D.M.R. de Villers-Le-Lac, Charquemont, Mouthe et Aman- cey notamment.” Pour rempla- cer Patrick Bouley, le président démissionnaire de l’A.D.M.R. mortuacienne, M. Cadet esti- me à “6 à 8 mois de délai, le temps de trouver un bénévole qui accepte d’assumer cette lour- de charge.” Pour aider les pré- sidents d’antennes locales, l’A.D.M.R. a même mis en pla- ce un programme de formation spécifique. J.-F.H.

nale de salaire en dessous du S.M.I.C. C’est tout à fait anor- mal” commente la présidente d’une des antennes A.D.M.R. basée dans le Haut-Doubs. Il est évident qu’à un taux horaire de 10,43 euros bruts, certains pré-

fèrent rester au chôma- ge que de travailler dans ce secteur d’activité. Pas étonnant dès lors que plusieurs structures d’aide à la personne aient été obligées de fer-

ficient des avantages de la convention collective de la branche de l’aide à domicile et notre réseau rembourse une partie des kilomètres domicile-tra- vail en plus de la tota-

Un taux horaire de 10,43 euros bruts.

mer leurs portes, notamment dans le secteur de Pontarlier, à l’image de Gardénia et d’Adhap’services. Sans parler des menaces que faisait peser le gouvernement sur le service à la personne, pour l’instant tou- jours concerné par le crédit d’impôt. secteur d’activité tra- verse un vrai paradoxe : jamais il n’aura été aussi difficile de

lité des déplacements profes- sionnels” argue le directeur. Dans certaines antennes de l’A.D.M.R., aux difficultés de recrutement de salariés s’ajoute le manque de bénévoles. À l’A.D.M.R. de Morteau par exemple, il n’y a plus de pré- sident depuis plusieurs semaines. L’A.D.M.R. cherche donc en parallèle des bénévoles

L’A.D.M.R. a besoin d’une cinquantaine de personnes, essentielle- ment dans le Haut-Doubs, pour assumer ses missions.

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