Journal C'est à Dire 180 - Octobre 2012

V A L D E M O R T E A U

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Agriculture

150 ans de comice à Morteau

La première mention officielle d’un comice à Mor- teau remonte à 1862. De ce fait, quelques surprises agrémenteront la prochaine édition qui se tiendra le 13 octobre au champ de Foire. Programme.

1 50 ème anniversaire ou pas, le comice du canton de Morteau ne souffre aucun retard. Le champ de foi- re s’anime bien avant l’aube avec le ballet des bétaillères qui convoient les plus belles vaches du canton. Six heures sonnent et les éleveurs s’affairent déjà au toilettage des bêtes. Le temps est compté. Les choses sérieuses débutent à partir de 9 h 30. C’est l’heure du jugement individuel en sections. “Les vaches sont notées suivant leur âge et le sta- de de lactation” , explique Sébas- tien Taillard, éleveur aux Fins

avec les non moins incontour- nables discours des personna- lités du monde agricole et poli- tique. Les effets dévastateurs du cam- pagnol, les dégâts des sangliers risquent fort d’alimenter cette traditionnelle revue d’actualité agricole. Quelques nuages dans le ciel plutôt clément d’une filiè- re comté au top de sa forme éco- nomique. Les juges remettent le couvert à partir de 13 heures pour désigner les meilleurs lots d’élevage. “On peut présenter 5 à 8 animaux par lot et on dis- tingue deux catégories suivant partie décoration sera jugée par les élus” , observe Sébastien Taillard. Autre temps fort des comices à 14 heures avec la remi- se des prix spéciaux qui consa- crent notamment la champion- ne et la meilleure mamelle du concours. Mais le meilleur res- te à venir et prend la forme d’un défilé au centre-ville à 15 h 30. Du jamais vu dans l’histoire du comice mortuacien. la taille des élevages. Cet- te année, chaque lot sera décoré au bon vouloir des éleveurs, histoire de célé- brer de façon inédite ce 150 ème anniversaire. La

qui a pris la succession de Philippe Schaller à la tête du comice du can- ton de Morteau. Durant toute la mati- née, les juges venus des

Philippe Schaller l’ancien président accompagne son successeur Sébastien Taillard dans l’organisation de ce 150 ème anniversaire du comice de Morteau.

Défilé au centre-ville à 15 h 30.

Une centaine de vaches décorées participent à l’événement en com- pagnie des chevaux comtois. En tête du cortège, l’Union Musica- le des Fins donne le rythme qui convient à ce beau et populaire cadeau d’anniversaire. On n’a pas tous les jours 150 ans. “La fin du défilé est calée sur l’heure de la traite” , conclut le jeune pré- sident. La soirée s’achève autour d’un souper dansant animé par l’orchestre Tequila. F.C.

La référence des références Celui qui s’illustre à Morteau a de grandes chances de briller sur les autres concours de la race montbéliarde. Le terreau est toujours fertile en grands éleveurs. Zoom

cantons voisins, impartialité obli- ge, passent en revue près 350 montbéliardes. Un bon tiers des éleveurs laitiers participent ain- si à l’événement. Si le canton de Morteau n’est pas le plus gros comice du Doubs, il l’emporte largement sur le plan de la den- sité. Les jugements en section se terminent vers midi. Le pro- tocole se poursuit par l’incontournable vin d’honneur

L e comice de Morteau n’est pas forcément le plus ancien du Doubs tout comme on trouve aussi des traces de rassem- blement de bétails vers 1830. “Le terme comice a été officia- lisé par le ministère de l’Agriculture en 1851 et tout s’est organisé à partir de cette date” , rappelle Philippe Schal- ler qui préside toujours la Fédé- ration des comices du Doubs. Au départ, le comice de Mor- teau était jumelé avec celui du Russey. Les sous-préfets de Pontarlier et Montbéliard étaient par le fait réunis à l’assemblée constitutive qui marquait la création du cin- quième comice dans le Doubs. Cette union improbable s’est vite altérée. La scission est sur- venue au bout d’une dizaine d’années. Les premiers comices ne se focalisaient pas encore sur une race spécifique com- me c’est le cas maintenant. On récompensait les plus belles vaches mais aussi les chevaux, les meilleurs vachers… Les notables du canton ou de la vil- le présidaient à tour de rôle l’événement. Le visage des comices va se transformer après la création

Les premiers comices se tenaient rue de la Glapiney sous l’église de Morteau. Ils seront transférés par la suite place du champ de foire.

du livre généalogique de la race, le fameux Herd-Book Montbé- liard dont les statuts sont approuvés le 2 décembre 1889. “À partir de cette date, la pro- motion de la race s’est jume- lée avec les comices.” Le Val de Morteau participe activement à l’essor de la race. Il joue même un rôle moteur. Le premier syn- dicat d’éleveurs Montbéliard voit le jour aux Fins en 1901. Les familles Mamet et Taillard fournissent des générations d’éleveurs de premier plan qui

s’impliquent largement dans les syndicats. Ce n’est certai- nement pas un hasard si les premières montbéliardes qui montent au salon de Paris font le voyage depuis Les Fins. “On retrouve d’ailleurs une majo- rité d’exposants en provenance des Fins et de Montlebon” , constate Philippe Schaller. L’éleveur des Combes estime que Morteau constitue toujours la référence des comices. En tout cas sur le plan de la qua- lité. Il reconnaît ne pas savoir depuis quand le comice s’est fixé définitivement à Morteau. “Ce qu’on peut dire par contre, c’est que la ville joue très bien le jeu en mettant le champ de foire à disposition.” 150 ans de comice ne signifie pas forcé- ment 150 éditions. Certaines ont été annulées par des rai- sons sanitaires ou pendant les guerres. L’esprit compétition perdure dans ce comice haut de gamme où la convivialité finit toujours l’emporter. Les éleveurs apprécient de se com- parer certes mais plus enco- re de se rencontrer dans une ambiance qui reste avant tout bon enfant.

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