Journal C'est à Dire 180 - Octobre 2012

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S A N T É

Naissances

Le nombre de grossesses chez les mineures progresse En 2007, la Protection Maternelle et Infantile enregistrait 30 grossesses chez les mineures, et 46 en 2010. Explications sur cette évolution.

M algré l’abondance de l’information sur les moyens de contraception, le nombre de grossesses chez les jeunes filles mineures ne dimi- nue pas. Il est même en légè- re augmentation selon le rap- port de la P.M.I. du Doubs (Pro- tection Maternelle et Infanti- le). En 2007, 30 grossesses ont été dénombrées dans le Dépar- tement et 46 en 2010 (dernières données disponibles). Ces jeunes contre 36 en 2010. Ajoutons encore qu’en 2007 comme en 2010, six avaient moins de 16 ans. Cinq avaient entre 17 et 18 ans en 2007 et quatre en 2010. Selon le docteur Cathe- rine Monnet, médecin départe- mental de P.M.I., chercher la cause de ces grossesses dans un éventuel déficit d’information auprès des jeunes sur les moyens de contraception est une analyse erronée. “La prévention existe dans les établissements scolaires. Elle est de mieux en mieux faite” dit-elle. mamans, dans leur gran- de majorité, ont entre 16 et 17 ans. En 2007, elles étaient 19 à appartenir à cette tranche d’âge

Si parfois la grossesse est la conséquence d’un “accident” (pilule oubliée, absence de pré- servatif), elle peut être aussi souhaitée par une jeune fille. “Elle peut désirer être encein- te. C’est une façon pour elle de se détacher de la cellule fami- liale par exemple. C’est un moyen également de gagner un statut social. En tant que mère, elle va se sentir considérée. La préven- tion la meilleure ne pourra jamais empêcher cela. On ne dans 15 à 20 % des cas, il ne s’agit pas de la première gros- sesse, “même si la grossesse pré- cédente n’a pas évolué” indique le rapport de la Protection Maternelle et Infantile. “C’est la preuve qu’il y a bien chez cer- taines de ces jeunes filles un désir de maternité. Elles ont la volonté de fonder une famil- le.” La P.M.I. observe à ce titre que dans les secteurs urbains, des jeunes filles mineures origi- naires de pays d’autres cultures qui vivent dans la famille de peut pas aller contre la liberté humaine et ses méandres” poursuit le docteur Catherine Monnet. D’ailleurs,

“Un décalage culturel.”

Des jeunes filles mineures sont animées par l’envie de fonder une famille. C’est à Besançon que le nombre total de grossesses chez les mineures est le plus important (21 en 2010).

Mais sur ce point, l’analyse a ses limites. Sur les 46 grossesses de 2010, la P.M.I. ne dispose d’aucun renseignement sur le papa pour 28 d’entre elles. Tout le travail de la Protec- tion Maternelle et Infantile est d’accompagner et d’orienter ces

jeunes filles vers les structures adaptées en fonction de leur situation. “Nous essayons de voir si la famille de la future maman va la prendre en charge. Quand on sait qu’elle n’aura pas de sou- tien, on peut entrer dans le sys- tème de protection de l’enfance

leur compagnon sont enceintes à 15 ans. “Cela paraît normal. Il y a un décalage culturel.” De leur côté, beaucoup de papas semblent vouloir prendre leurs responsabilités. En 2010, plus de la moitié des pères ont recon- nu l’enfant, et 14 sont majeurs.

pour la jeune maman et pour le bébé qui va naître.” C’est par exemple le rôle du Centre dépar- temental de l’enfance et de la famille de les accueillir. En Fran- ce, chaque année, plus de 4 000 mamans seraient mineures. T.C.

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