Journal C'est à Dire 180 - Octobre 2012

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Économie Profession, taxi en milieu rural Les voyageurs les aperçoivent souvent attendant à la sortie des gares et des aéroports ou encore sillonner les avenues des grandes villes. Les taxis font certes partie du paysage urbain mais de plus en plus, ils se rendent indispensables pour les populations rurales.

S ur les plateaux deMaîche et du Russey, dix auto- risations de stationne- ment ont été délivrées par la préfecture qui gère cette répar- tition après étude des besoins locaux. Cette autorisation admi- nistrative signifie qu’un artisan- taxi rattaché à une commune peut s’y mettre en attente pour aller à la recherche de clients, ce qu’il ne peut pas faire ailleurs. Jean-

François Corneille qui bénéficie d’une autorisation au Russey et d’une autre à Saint-Hippolyte explique : “Ceci ne m’empêche pas par exemple d’accepter de trans- porter des personnes habitant d’autres communes.” Si le conven- tionnement par la Sécurité socia- le permet aujourd’hui aux taxis d’effectuer plus de courses avec le transport de malades assis, leur clientèle en milieu rural ne

se limite pas à cela. “Il est fréquent de faire des dépla- cements pour emmener ou aller chercher quelqu’un dans une gare ou un aéroport, des gens qui préfèrent nous appeler pour ne pas dépendre de leur famil- le” poursuit Jean-François Cor- neille qui évoque ensuite le transport à la demande qu’il assure sur le territoire de la com- munauté de communes du pla-

teau du Russey : “C’est une convention avec cette collecti- vité qui permet à certaines per- sonnes de voyager à moindre coût : les plus de 60 ans, les per- sonnes handicapées ou celles iso- lées sans permis ou véhicule, les chercheurs d’emploi et bénéfi- ciaires de minima sociaux. Ces clients ne paient qu’une partie de la course le reste étant pris en charge par la C.C.P.R. pour des trans- ports sur ce territoire ou à Maîche ou Morteau” détaille l’artisan-taxi. Cet aspect spécifique au milieu rural n’est pas le seul pour cet-

te profession. L’éloignement des villes et de leurs services publics notamment rend les déplace- ments plus longs, souvent plus d’une heure. “On a donc forcé- ment un contact différent avec nos clients. On a plus le temps de discuter et de sympathiser et

Jean-François Corneille qui conduit les particuliers sur les routes de Franche-Comté et d’ailleurs depuis plus de 20 ans. Un métier qui l’a donc déjà conduit à effectuer des centaines de milliers de kilomètres “par- fois vers Nancy, Strasbourg et même Paris.” Car finalement, être taxi à la campagne permet surtout d’amener ses habitants qui en ont besoin à la ville, un phénomène qui ne devrait ces- ser de s’accroître avec la dis- parition progressive des services publics en milieu rural et l’absence quasi-totale de trans- ports en commun hors des agglo- mérations.

on a aussi des habitués” poursuit-il. Un véritable métier de service où il faut être disponible tous les jours et à toute heu- re, y compris la nuit pour aller par exemple

“Je fais en moyenne 100 000 km par an.”

chercher des gens à la sortie des boîtes de nuit. Et il faut aimer rouler aussi : “Je fais en moyen- ne 100 000 km par an” confie

Handball Maîche-Morteau, un mariage de raison Après un retour au niveau pré-national vécu comme un moyen de rebondir, les filles du club de handball de la Jeanne d’Arc de Maîche retrouvent la Nationale 3. Mais cette fois avec leurs collègues de Morteau dans le cadre d’une indispensable fusion.

Jean-François Corneille exerce ce métier de service depuis plus de 20 ans.

T oujours aux com- mandes de l’équipe féminine, Germain Miny dresse d’abord un bilan très positif de la saison 2011-2011. Sans parler de faci- lité, il est vrai que le niveau de

sieurs départs pour mutations professionnelles ou arrêts de carrière. L’effectif devenait alors trop juste pour entamer la nou- velle saison, d’où un rappro- chement avec le club voisin de Morteau.

reste licenciée à Maîche ou à Morteau et la fusion ne concer- ne que l’équipe de Nationale 3. Les joueuses non retenues en équipe fanion pourront évoluer dans les autres équipes de leur club d’origine. Au travail depuis début août, le groupe se construit peu à peu avec notamment des matches amicaux prometteurs et une belle prestation en coupe de France malgré la défaite contre Vesoul qui évolue deux niveaux au-dessus. “Notre objectif est le maintien. Ce maintien, tout le monde sait qu’il passe par beau- coup de travail aux entraîne- ments, le temps de trouver des automatismes et de travailler la cohésion.”

jeu était très différent entre les échelons natio- nal et prénational. “Nous n’avons enregistré qu’une seule défaite sur toute la saison en championnat en pratiquant un beau

“ Les Mortuaciennes avaient une équipe de 18 ans évoluant à l’échelon national et ces filles-là avaient envie de continuer à jouer à ce niveau ce

Le groupe se construit peu à peu.

jeu. Le seul petit regret est de ne pas être allé plus loin en cou- pe de France mais au final l’objectif a été atteint : une remontée immédiate en Natio- nale 3.” Il a alors fallu gérer une intersaison compliquée par plu-

qui n’aurait pas été le cas en seniors” explique Germain Miny qui poursuit “avec leurs joueuses et les nôtres, nous avons les moyens de créer un groupe soli- de car le potentiel est là.” Concrètement, chaque fille

Germain Miny a besoin de temps pour que son groupe trouve des automatismes.

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