Journal C'est à Dire 180 - Octobre 2012

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D O S S I E R

Les prix dans le Doubs Volumes en légère baisse, prix en légère hausse Le marché de l’immobilier dans le Doubs n’a pas retrou- vé l’euphorie des années fastes. L’heure est à l’attentisme. Malgré tout, le Haut-Doubs garde toute son attractivité.

L es notaires du Doubs ont révélé leurs chiffres des transactions immobilières lors de leur tra- ditionnel observatoire de l’immobilier qui se tient chaque année à la rentrée à Micropolis. Fidèles à leur habituelle retenue, ils ont distillé un dis- cours plutôt rassurant sur l’état du mar- ché qui pourtant a subi un fort dévis- sage depuis les années d’euphorie 2000 à 2007. 2008 et 2009 ont été des années de crise pour l’immobilier local, les sui- vantes amorçaient un lent redressement. L’année 2011-2012, elle, a été marquée par une certaine euphorie, sans doute artificielle, avant de chuter de manière

miers mois de l’année 2011, le premier quadrimestre 2012 est finalement constant. Et depuis ce premier qua- drimestre 2012, le volume des ventes semble stagner. “Nous entrons dans un nouveau cycle avec une baisse des volumes annoncée” prédisent les notaires du Doubs pour la fin de l’année 2012, au vu des compromis de vente enregistrés dans les études du dépar- tement. Sur le plan des prix, l’immobilier se maintient plutôt bien. Depuis l’an der- nier dans le Doubs, les prix ont grim- pé de 5,60 % pour les appartements anciens, de 3,50 % pour les maisons

Maître Didier Lance est l’actuel

président de la chambre des notaires du Doubs.

ré. Presque le record départemental, détenu par le secteur Mont d’Or-Deux lacs. “L’évolution à la hausse a été de 16 % ces trois dernières années sur le secteur de Morteau.” Mieux encore sur les maisons anciennes où Morteau détient désormais le record départe- mental avec “un prix médian à 243 000 euros, note Maître Benoît Dou- ge, notaire à Maîche. Plus du quart des maisons qui se vendent dans ce secteur affichent un prix supérieur à

280 000 euros.” Le marché de l’immobilier est peut- être beaucoup moins dynamique qu’avant la crise de 2008-2009, c’est indéniable, mais les prix font mieux que se maintenir, dans deux secteurs en particulier : la bande frontalière, et également Besançon qui retrouve des niveaux de prix d’avant la crise, notam- ment sur les maisons de ville qui sont à nouveau très recherchées. J.-F.H.

des emprunts, la distribution du cré- dit à l’habitat connaît une chute sen- sible depuis le début de l’année 2012” affirme M tre Lance. Les professionnels de l’immobilier sem- blent également être dans l’attente des futures dispositions fiscales concoctées par le nouveau gouvernement. “Avec l’aide de mesures fiscales encoura- geantes, il est probable que le marché ne connaîtra pas d’effondrement en volume, seulement une baisse raison- nable des prix” avance le professionnel qui espère que “malgré les incertitudes économiques nationales et internatio- nales” les investissements dans la pier- re se poursuivront. Dans ce panorama du marché immo- bilier, loin d’être euphorique, le Haut- Doubs tire son épingle du jeu. Dans le secteur de Morteau par exemple, mal- gré une légère baisse des prix res- sentie l’an dernier, les prix médians atteignent 2 086 euros du mètre car-

abyssale. Les explications de Maître Didier Lance, notaire et président de la chambre des notaires du Doubs : “Le volu- me des transactions dans l’ancien a connu une hausse

anciennes, de 8,30 % au mètre carré pour les terrains à bâtir et de 6,30 % pour les appar- tements neufs. “Depuis le pre- mier trimestre 2012 cependant, le marché du neuf est orien-

“Les maisons de ville sont redevenues un bien rare.”

té à la baisse” nuance Didier Lance. Pour le reste, “on est désormais dans une période de stagnation des prix.” Dans l’ancien, une des caractéristiques de l’année en cours est le creusement des disparités de prix entre les sec- teurs notariaux. Les notaires du Doubs restent toutefois prudents sur les mois à venir : “Bien que les taux d’intérêt connaissent un certain recul, imputable en partie à une diminution de la durée

spectaculaire au cours du dernier tri- mestre 2011 et du mois de janvier 2012 résultant de l’effet de “levier” lié au dur- cissement de l’imposition des plus-values immobilières (+ 106 % en janvier 2012 par rapport à janvier 2011 pour les appartements anciens). Corrélative- ment, le volume des ventes réalisées au cours des mois suivant cette inflation exceptionnelle a subi une chute abys- sale.” Mais rapporté aux quatre pre-

Les chiffres-clés

Appartements

Maisons anciennes

Terrains à bâtir

anciens

Doubs

1 770 euros/m 2 1 851 euros/m 2

170 000 euros 237 100 euros 165 000 euros

58 000 euros 91 500 euros 60 000 euros

Besançon

France (hors Paris) 2 381 euros/m 2

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