Journal C'est à Dire 178 - Juin 2012

33

É C O N O M I E

Tendance Faillites en cascades en Franche-Comté Une récente étude place la Franche-Comté au 2 ème rang des régions de France en terme d’augmentation du nombre de faillites. Il augmente en 2011 de 4,1 % par rapport à 2010. Le Doubs souffre le plus.

Christian Jouillerot et toute son équipe vous souhaitent une bonne année 2011 18 €

18 €

55 € 58 €

L’industrie limite la casse.

55 €

C’ est le genre de record dont on ne tire aucune gloire. Une récente étude du cabinet Euler Hermes qui a passé au crible les données des tribunaux de commerce, place la Franche-Comté au

2 ème rang des régions de Fran- ce qui ont enregistré en 2011 le plus de faillites d’entreprises. Sur notre territoire, elles ont progressé en un an de 4,1 % (1 035 faillites), soit une pro- portion inférieure à celle du Centre (+ 5,3) qui occupe la tête

du classement. Ces défaillances ont entraîné la suppression de plus de 4 000 emplois en Franche-Comté. Le constat de crise est nuan- cé en fonction des départements et des secteurs d’activité. C’est le Doubs qui est le plus touché

avec 415 faillites. Il est suivi du Jura (286), de la Haute-Saô- ne (210) et du Territoire-de-Bel- fort (124). Ce département est le seul à avoir mieux résisté en 2011 puisque le nombre de faillites est en recul de 16,8 %. Certains segments de l’économie sont également plus en diffi- culté que d’autres. Les secteurs qui enregistrent la plus forte augmentation du nombre de faillites sont le commerce (242, soit + 15,8 %), les hôtels, café et restaurants (108, soit + 6,9 %) et l’immobilier (42, soit + 13,5 %). La construction est

Voir conditions de souscription en agence

de la Banque de France qui indi- quent que “les investissements industriels sont plus soutenus en 2011. Ils progressent de 27,2 %, au-delà des attentes for- mulées l’an dernier (+ 25,4 %).” Recul également pour les socié- tés de service aux entreprises

cabinet Euler Hermes que “le bilan régional est globalement plus favorable en 2011 qu’en 2010 avec un nombre croissant de régions enregistrant un repli des faillites.” Mais les premières tendances 2012 observées à l’échelle natio- nale par Euler Hermes ne sont pas encourageantes. Depuis le début de l’année, les défaillances d’entreprises ont “d’ores et déjà été plus nom- breuses avec 21 856 cas à la fin avril soit + 2,5 % par rapport à la même période en 2011.” Si la dégringolade se poursuit, il est probable que le nombre de faillites atteigne “les som- mets de 2009 et de 1993.” T.C. 40 000 euros… des sommes qui ne sont pas anodines pour de nombreux fournisseurs quelle que soit leur activité (imprimerie, agencement, tech- nologie numérique, outilla- ge…). L’une d’elle installée à Besançon nous a confié en revanche que le montant de la créance de Péquignet qu’elle traîne depuis plusieurs mois l’avait conduit à déposer le bilan. Si le tribunal convient d’un plan de continuation, alors les créanciers auront une chance de voir cette dette épongée sur dix ans. En revanche, dans le cas d’une cession, la probabilité de voir les créances honorées est plus incertaine. Selon nos informations, une vingtaine de repreneurs sont sur les rangs. Parmi eux, il y aurait Festina.

elle aussi fortement impactée par la conjoncture puisque 273 sociétés ont mis la clé sous la porte en

qui souffrent moins que les autres en 2011 (21,1 % de faillites en moins). Au final, sur l’ensemble

La construction dévisse.

2011, soit un bond de 3,4 %. À l’inverse, les secteurs qui limi- tent la casse en Franche-Com- té sont l’industrie pour laquel- le le nombre de faillites recu- le de 6,9 % sur un an compa- ré à 2010. Ce chiffre est à mettre en perspective avec les données

des régions de France, la situa- tion s’est véritablement dégra- dée pour cinq d’entre elles : le Centre, la Franche-Comté, Poi- tou-Charentes, Basse-Nor- mandie et Picardie. Dans toutes les autres, le nombre de faillites est en baisse, ce qui fait dire au

Morteau Les créanciers de Péquignet dans la panade

L’entreprise horlogère de Morteau a déposé le bilan. Sa dette pèse lourd dans les comptes de beaucoup de créanciers. L’horloger doit plus de 100 000 euros à certains. I l arrive que lorsqu’une entreprise dépose le bilan, elle plonge dans une situa- tion précaire des sous-trai- tants auxquels elle doit de l’argent. Plus grave, elle en entraînera d’autres dans sa chute. En l’occurrence, en s’effondrant, la “Manufactu- re” Péquignet à Morteau qui fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire, a planté beaucoup de ses par- tenaires. Selon nos informa-

tions, le passif prévisionnel avoisinerait déjà les 5 millions d’euros alors que tous les créanciers français et suisses ne sont pas encore déclarés (ils ont jusqu’à la mi-juillet pour le faire). La dette de Péquignet pèse lourd désormais dans les comptes de beaucoup d’entreprises franc-comtoises qui sont en attente d’un paie- ment de la part de l’horloger. Nous avons sollicité quatre créanciers, mais aucun n’a souhaité commenter les diffi- cultés auxquelles il doit faire face dans l’affaire Péquignet. En revanche, on apprend de source judiciaire que les mon- tants des créances sont divers : 180 000 euros pour une des plus élevées, 100 000 euros, 130 000 euros, 20 000 euros, 30 000 euros, ou encore

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker