Journal C'est à Dire 178 - Juin 2012

18

D O S S I E R

Charquemont Les échelles de la mort Entre les Franches Montagnes et le plateau de Maîche, le Doubs, qui sert de fron- tière, coule au fond de gorges abruptes et sauvages. Du côté français, la haute falaise rocheuse est munie, d’échelles de fer, dotées de garde-fous. Leur nom fait frémir. Et pour cause…

Nature Les origines du sapin Dans les forêts du Haut-Doubs et du Jura, le sapin est une véri- table institution. Comme une cathédrale naturelle au milieu des forêts. Mais un arbre qui a surtout une histoire littéralement diabolique.

C es échelles qui per- mettent de relier rapi- dement le plateau au fond de la vallée étaient autrefois de grosses perches traversées par des bar- reaux de sapins avec un seul montant. De tout temps, ces échelles ont surtout servi aux contrebandiers, à celles et ceux, nombreux à l’époque, qui se livraient à la bricotte, c'est-à- dire à de petits trafics. Mais comment expliquer leur nom ? On dit que deux Juifs, sont cachés là après avoir fait main basse sur les vases sacrés de la cathédrale de Bâle, tan- dis que la belle-mère de l’un d’eux avait été arrêtée sur ordre de l’évêque du lieu. Torturée, et ensuite relâchée pour insuffisance de preuves de sa culpabilité dans le larcin, la pauvre femme sut que son gendre se trouvait aux environs de Maîche. Elle vint l’y rejoindre. Le crime parfait. Jonathan et Jochonias, vinrent autrefois se réfu- gier près de Maîche. Ils se

E n effet, un jour, le diable se trouvait dans les entrailles de l’enfer avec ses très nom- breux enfants. Il ne pouvait en faire façon. Plus pos- sible de travailler en paix avec ses satanés garnements. Tel père tel fils pourrait-on dire à juste titre. Le diable ne pouvait plus entre- tenir le feu de l’enfer.Ni même se rendre sur terre afin de semer le vice et mettre la pagaille chez les humains. Les petits diablotins se battaient sans cesse. Ils cachaient le célèbre trident de leur père qui était débordé et ne pouvait laisser perdurer plus longtemps une tel- le situation. Bref, Il fallait trouver une solution et vite. Le diable va donc décider de les envoyer sur terre.Après tout,ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse. Aussi diabolique soit-elle ! C’est au cœur de l’été que ces petits diables vont arriver dans les montagnes du Jura. Aussi-

tôt ils vont se plaindre de leur sort, vivant très mal cette puni- tion à laquelle ils cherchaient à échapper en inventant toutes les excuses possibles. Habitués à la pénombre, ils ne supportaient pas les rayons du soleil. Leur père, plutôt que de les reprendre avec lui en enfer, va alors faire pousser des buis- sons pour leur faire de l’ombre. Mais très vite, les animaux de la forêt vont dérober les bour- geons et le père va devoir faire pousser des noisetiers, plus hauts donc plus protecteurs pour pal- lier ces inconvénients. Puis quand la pluie arriva, les diablotins vont se trouver trem- pés et affaiblis par le froid. Alors encore une fois, Satan va être appelé à la rescousse pour trou- ver une solution. Cette fois, il va faire pousser des arbres puis- sants et épais afin de mettre ses

enfants à l’abri. Des charmes et des frênes feront l’affaire. Sauf que l’automne venu, nou- veau problème, les feuilles vont tomber et dès l’hiver venu, la neige va être un nouveau cas- se-tête. Le diable n’avait pas le choix. Où il inventait un arbre assez résistant pour abriter ses turbulents enfants ou ils

devraient les reprendre avec lui et subir à nou- veau leurs jeux. Il fallait un arbre aux multiples qualités : un arbre robuste qui ne serait pas mangé par les

La recherche de l’arbre idéal.

animaux de la forêt, qui pro- tège de la pluie, du soleil, de la neige. Un arbre solide, dont les feuilles ne tombent pas l’automne et résistant aux rudes hivers du Haut-Doubs. C’est ain- si que naquit dans les mon- tagnes du Jura un arbre appe- lé le sapin ! D.A.

Les échelles de la mort, attention prudence.

L’homme en question, dont on n’est cependant pas sûr qu’il n’eût déjà abandonné sa bel- le-mère dans les rues de Bâle, lui donna rendez-vous, la nuit, au pied des échelles escaladant les falaises. Et l’ascension commença. Mais la vieille dame, alors qu’elle avait gravi une partie du par- cours, sentit ses forces la quit-

ter. Soudain, elle lâcha prise, plongea dans l’abîme et se fra- cassa les os et le crâne contre le roc. Le passage était extrê- mement dangereux. C’est bien pour cela qu’il avait été choisi par le gendre indélicat. Depuis cette époque, ce lieu mythique porte le nom d’échelles de la mort. D.A.

Maîche Le cochon noir du château

Autrefois vivait à Maîche un vieux seigneur très cupide, malhonnête, voleur et connu aussi pour sa dureté avec les habitants. Mais sa vie de luxu- re et sa cupidité vont lui coûter très cher.

teur. Un jour à Maîche, un maître d’école très pauvre, père d’une famille nombreuse, fut accosté par un inconnu la veille de Noël. “Soyez à minuit vers les ruines du château” lui dit l’inconnu. “Quand un cochon noir apparaîtra, attrapez-le, volez-lui la clé et vous pourrez accéder au trésor !” Le soir même, armé d’un gour- din, l’instituteur arriva sur pla- ce… de forts grognements reten-

U n jour il croisa une bien jolie jeune fem- me et il se dit à hau- te voix : “Je donne- rais mon âme au diable pour l’avoir dans mon château !” Sou- dain il entendit derrière lui : “Marché conclu… je suis le diable en personne et j’accepte d’échanger ton âme contre cet- te femme. Je te donnerai aussi autant d’argent que tu voudras pour satisfaire tes caprices” ajou- ta Satan ! Le seigneur accep- ta cette diabolique proposition : “Mais dans 40 ans, je viendrai chercher ton âme qui m’appartient.”

t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t CARTES DE VISITE 1000 exemplaires 8,5 x 5,4 cm Quadri Recto 350 gr couché brillant t t

40 ans s’écoulèrent et la veille de Noël, le diable apparut pour s’emparer de l’âme du seigneur. Mais il va y ajouter une autre épreuve. Pour le punir de ses orgies et de son goût de l’argent,

t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t

t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t

il va être transformé en un hideux cochon noir, condamné à garder le trésor enfoui dans les souterrains du château.

tirent alors et tout à coup le cochon surgit devant lui. Il chargea le pauvre homme et le poussa à prendre la

Une chance tous les 100 ans.

Pour être libéré de ce châtiment, il devra trouver un humain assez courageux pour s’emparer de ces richesses. Et pour cela, tous les cent ans avant Noël, le cochon noir redevint humain pour essayer de trouver un libéra-

fuite. Alors, la bête se mit à pousser des cris lamentables, sachant qu’il venait bêtement de se condamner lui-même à rester 100 ans encore sous cette for- me horrible de cochon noir.

t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t t 129 € à partir de H.T.

O re valable jusqu’au 15/09/2012

Votre contact Anthony GLORIOD — 07 86 50 05 23 — anthony@groupe-publipresse.com

Retrouvez nos réalisations sur notre site internet www.groupe-publipresse.com

- 25500

Transformé en cochon noir, le seigneur devait se racheter de sa mauvaise conduite.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker