Journal C'est à Dire 171 - Novembre 2011

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Stop aux reports de charges cantonales Canton de Neuchâtel Les communes de La Chaux-de-Fonds et de Val-de- Travers se mobilisent. Elles sont prêtes à aller jus- qu’au référendum populaire. En Suisse aussi, les questions budgétaires font débat.

si les fonds propres de la Ville.” La facture s’alourdirait de 1,9mil- lion de francs dans le Val-de-Tra- vers qui compte 11 000 habitants, contre 38 000 à La Chaux-de- Fonds. “On serait encore plus pénalisés. Ces mesures défavori- seraient les communes où les habi- tants sont déjà soumis à une for- te pression fiscale” , complète Jean- Nat Karakash, conseiller com- munal et responsable des finances au Val-de-Travers. Les deux communes se mobili- sent ensemble pour réagir. Elles partagent pas mal de similitudes sur le plan des revenus fiscaux. Les capacités contributives de chaque Ville reposent principa- lement sur la fiscalité des per- sonnes physiques. “C’est diffé- rent au Locle ou à Neuchâtel qui ont plus de personnes morales” , explique Pierre-André Monnard. Si ces reports de charges devaient être appliqués, une Commune comme celle de Val- de-Travers n’aurait d’autre choix que d’augmenter les impôts. “On est prêts à se battre par tous

les moyens, y compris en lançant un référendum populaire si le projet venait à être validé par le Grand Conseil, annonce Jean- Nat Karakash qui ne pense pas être contraint à une telle fina- lité. Jusqu’à présent le Parle- ment a toujours dit non.” Dans l’hypothèse ultime du réfé- rendum, les deux Communes devraient d’abord recueillir 4 500 signatures sur le canton, le mini- mum requis pour soumettre le projet à votation populaire. “On conteste à la fois l’ampleur de l’effort demandé et le mode de répartition. Ces reports auraient pour effet d’aggraver encore les disparités déjà très importantes entre les communes en terme de ressources disponibles pour accomplir les tâches publiques.”

C e phénomène se renou- velle depuis 2008 de façon récurrente. Et les communes les plus visées réagissent aussi sur le même tempo. Sauf que la ver- sion 2011 des reports de char- ge tend à se durcir, du moins la menace qu’elle laisse planer sur les budgets communaux. “Jus- qu’à présent, le Canton manda-

manque d’échanges avec le Conseil d’État. Ces transferts sans véritables compensations en terme de com- pétences s’appliquent principa- lement au niveau du social. Ils représentent globalement 15 mil- lions de francs suisses à répartir sur l’ensemble des communes du canton. La Chaux-de-Fonds se verrait octroyer environ quatre

millions de francs de charges supplémentaires. “Ce n’est pas forcément énorme sur un total des charges communales proche de 200 millions de

tait ces reports de charge pour l’année suivante, ce qui nous laissait le temps de réagir en adoptant les mesures d’économie adé- quates. Le Canton sou-

Prêts à se battre par

tous les moyens.

Conseiller communal chargé des finances à La Chaux-de-Fonds, Pierre-André Monnard

francs, admet le conseiller com- munal en dénonçant le caractè- re imposé de lamesure. C’est frus- trant. Cette année, notre budget est déjà établi et cela augmente- rait notre déficit en grevant ain-

haiterait désormais les péren- niser dès l’exercice 2012” , s’insurge Pierre-André Monnard. Le conseiller communal responsable du dicastère des finances à La Chaux-de-Fonds regrette le

n’apprécie guère ces reports de charge sans sommation en provenance du canton.

F aut-il s'en inquiéter, l'économie suisse, après des mois d'insolente vitalité, commence à tousser. L’économie suisse donne des signes de faiblesse Conjoncture Le dernier rapport de conjoncture publié par les autorités neuchâteloises fait état d'un net ralentissement depuis l'été et d'une perte de confiance des acteurs économiques.

En cette fin d'année 2011, l'activité économique helvétique a levé le pied. Sur le plan natio- nal, ce phénomène s'explique notamment par le ralentisse- ment mondial et la hausse du franc suisse qui a freiné les exportations depuis plusieurs mois. Les analystes ne tablent pas sur une reprise immédia- te de l'économie suisse. “Le baro- mètre conjoncturel – il indique avec deux ou trois mois d'avance l'évolution de la production (P.I.B.) - a encore subi un recul sensible en octobre, annonçant un nouveau tassement de l'activité au quatrième trimestre” explique Claude Jeanrenaud, professeur d'économie publique à l'Université de Neuchâtel. L'économie du canton de Neu- châtel suit à peu près la même tendance que celle du national. “Elle a subi un coup de frein, sous l'effet du double choc de la surévaluation extrême du franc par rapport à l'euro et au dol- lar et du net ralentissement dans les économies avancées. Mais depuis l'annonce par la Banque Nationale Suisse d'un cours plancher du franc suisse, le risque d'une chute brutale de l'activité dans le canton s'est estompé” tempère le spécia- liste. Mais, signe d'un temps plus morose, l'indice de la marche des affaires – un indi- ce complexe qui reflète l'évolution des entrées de com-

mandes, l'appréciation des chefs d'entreprise sur les carnets de commandes et l'évolution de la production – a chuté cet été “et la détérioration s'est encore poursuivie. On observe aussi une dégradation de la position concurrentielle des entreprises du canton.” En revanche, l'activité des entreprises du can- ton, notamment dans l'horlogerie, reste vigoureuse et la baisse des commandes ne s'est pas encore traduite par un recul de la production. “Neuchâtel résiste mieux que l'économie suisse dans son ensemble” confir- me Claude Jeanrenaud. Selon les branches, la dispari- té est également importante. L'horlogerie résiste bien, même si un nombre croissant d'entreprises constatent un recul des entrées de commandes. Autre constat rassurant : les carnets de commandes dans l'horlogerie sont encore bien gar- nis et la quasi-totalité des entre- prises semblent satisfaites de leurs réserves de travail. À noter la place importante des mar- chés émergents dans la deman- de de produits horlogers qui est aussi un gage de croissance pour l'avenir. Tout n'est donc pas si gris dans les prévisions écono- miques de ce canton où tra- vaillent des milliers de Fran- çais. L'horlogerie reste déci- dément un secteur à part. J.-F.H.

Dans cette conjoncture plutôt morose, l'horlogerie neuchâteloise résiste bien.

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