Journal C'est à Dire 171 - Novembre 2011

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É C O N O M I E

Miroir, dis-moi qui est le plus chaud Les Fins

Conjugaison de deux savoir- faire locaux, le miroir chauf- fant combine l’esthétisme d’un produit qui ne res- semble à aucun autre et l’efficacité d’un chauffage révolutionnaire. P ascal Fender de l’Atelier du verre aux Fins est toujours porté sur le développement de nou- veaux produits. En mettant au point le verre thermoformé, il ne se doutait pas que ce procédé puisse avoir d’autres applica- tions que le rendu esthétique. “Il s’agissait au départ d’obtenir un effet purement décoratif avec un verre pouvant servir de support à un miroir ou à des éléments mobiliers” , rappelle l’artisan. Le miroir décoratif avait d’autres vertus, énergétiques en l’occurrence. Lesquelles ont été exploitées suite à la ren- contre avec Thermopan diffu- Sébastien Roussey (à gauche) et Pascal Fender tenant le fameux miroir chauffant à rayonnement infrarouge.

sion. Basée à Frasne depuis six mois, cette société commercia- le franco-suisse a été fondée par Pierre Scherwey en 2005. Elle est spécialisée dans les

maître ou toute autre image personnalisée. Ce type de chauf- fage s’installe partout en mai- son individuelle, en apparte- ment, au bureau, dans les lieux

fusion a adapté sa technologie aux miroirs de Pascal Fender qu’elle commercialise ainsi depuis juillet dernier. “Si on ajoute une ou deux barres, cela devient le chauffe-serviette presque idéal.” À la fois efficient et esthétique, ces miroirs chauffants basse consommation sont des élé- ments design d’intérieur à part entière. “On devrait bientôt dis- poser d’un nouveau local à Fras- ne qui nous permettrait de pro- poser une exposition élargie de nos produits” , conclut Sébas- tien Roussey.

panneaux chauffants à rayonnement infra- rouge. Cette techno- logie relativement nouvelle par rapport au chauffage conven-

publics, les salles de spectacle et les maga- sins. Thermopan distribue des tableaux décora- tifs ou de simples pan-

Un chauffe- serviette presque idéal.

tionnel est aujourd’hui la plus économique. Les pièces sont chauffées très rapidement, les éléments chauffants peuvent être mis en valeur par des duplicatas de tableaux de

neaux chauffants. “On arrive à obtenir jusqu’à 50 % d’économie par rapport à un convecteur classique” , note Sébastien Roussey, le directeur commercial. Thermopan Dif-

La Police aux Frontières fait la chasse au travail illégal Emploi

Le service de la P.A.F. observe une recrudescence du travail illé- gal dans le Doubs. En un an, elle a soldé dix affaires. Le bâtiment et la restauration sont principalement concernés.

que jamais recours à la sous- traitance, omettant au passa- ge, pour certaines, de vérifier si les sociétés qu’elles mis- sionnent respectent bien le Code du travail. En un an, tous sec- teurs d’activité confondus, la Police aux Frontières a soldé une dizaine d’affaires dans le Doubs en liaison avec le comi- té départemental anti-fraude qui agit sous l’autorité du pré- fet. “La lutte contre le travail illégal appartient aussi à la gen- darmerie et à la police urbai- ne” reconnaît Jean-Michel Com- te. En 2010, en Franche-Comté, les services de l’État ont dres- sé 32 procès-verbaux à l’encontre d’entreprises après avoir constaté des irrégulari- tés dans l’emploi de salariés. Ces interventions ont abouti à un redressement global de 1,9 million d’euros. Cinq sec- tin ou du travail au noir. Il peut s’agir aussi d’une société qui a pignon sur rue et qui n’a pas déclaré les heures supplémen- taires” tempère la Fédération du Bâtiment de Franche-Com- té (F.F.B.). Attentive à ce sujet, elle signera le 21 novembre, avec d’autres partenaires dont l’U.R.S.S.A.F., une convention de partenariat pour la lutte contre le travail illégal dans le secteur du bâtiment. La F.F.B. va profiter de cette convention pour rappeler un certain nombre de règles sur le prêt de personnel entre entre- teurs professionnels ont été identifiés comme sen- sibles. Le B.T.P. et la res- tauration le sont tout particulièrement. “Le tra- vail illégal, ce n’est pas que du travail clandes-

prises par exemple ou l’intervention des entreprises étrangères en France, afin d’éviter que des patrons ne fran- chissent la ligne jaune. Cette fédération promeut déjà des outils pour lutter contre le tra- vail clandestin comme la carte d’identification professionnel- le. Chaque ouvrier qui inter- vient sur un chantier devrait être porteur de ce document qui atteste qu’il est employé dans le respect de la réglementation en vigueur. Ces méthodes sont des garde-fous. Du côté de la Fédération B.T.P. du Doubs, on déplore “que les entreprises sérieuses qui acquit- tent leurs charges soient les pre- mières victimes de celles qui agissent en dehors de la léga- lité.” Ces organisations profes- sionnelles veulent lutter contre tous ces biais qui conduisent à créer des situations de concur- rence déloyale. Or à la F.F.B.T.P., on redoute que la décision du gou- vernement d’augmenter la T.V.A. de 5,5 % à 7 % dans le bâtiment s’accompagne d’une recrudescence du travail dissi- mulé. De son côté, la Police aux Fron- tières poursuit ses investiga- tions dans les secteurs d’activité dits sensibles. Elle surveille les grands chantiers comme il y en a à Besançon. “Il n’y a pas mieux que cela pour masquer des socié- tés qui emploient illégalement des salariés” remarque Jean- Michel Comte. Il y a deux ans, lors de la construction de l’hôpital de Vesoul, quinze clan- destins avaient été interpel- lés. T.C.

tion irrégulière sur le territoi- re français” résume Jean-Michel Comte. Avec cet exemple pris parmi d’autres, il observe qu’en ce moment ce sont surtout les façadiers qui déjouent la régle- mentation. Cette dérive paraît être liée à la pression immo- bilière qui s’exerce notamment sur la bande frontalière. Pour tenir les délais, des entreprises de construction auraient plus

D es affaires de travail illégal, Jean-Michel Comte en a plein son bureau. “C’est un fléau” remarque le directeur dépar- temental de la Police aux Fron-

tières basée à Pontarlier. Il y a quelques semaines encore, la P.A.F. et l’U.R.S.S.A.F. sont inter- venus en équipe, comme chaque fois, sur un chantier aux Granges-Narboz dans le Haut-

Doubs. “Il s’agissait d’une entre- prise pontissalienne qui sous- traitait une partie du chantier à une société bisontine qui elle- même employait deux personnes non déclarées dont une en situa-

32 procès- verbaux dressés.

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