Journal C'est à Dire 171 - Novembre 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Maîche La crèche comtoise cherche à renaître

“Les Amis de Barbizier” aimeraient rejouer cet- te pièce ancestrale, partie intégrante de la cul- ture du Plateau. Reste à trouver un successeur à Barbizier. Avis aux amateurs.

faire revivre. Ce ne sera en tout cas pour ce Noël. Mais peut-être le suivant. Donnée tous les ans jusqu’à la seconde guerre mondiale, puis de façon épisodique, la crèche comtoise s’était - déjà - arrê- tée en 1972 à la mort d’Étienne Perriot-Comte. Des passionnés l’avaient relancé en 1980, 83, 85, 87, 89, 92, 2000, 2005, 2008. Leur objectif : “ Conserver ce patrimoine exceptionnel légué par nos anciens” indique Jean- Claude Cartier, l’organisateur. L’origine de cette crèche se situe dans les Noëls bisontins, gen- re littéraire aimé du peuple ou Adam, Ève, Jésus, Marie et Jose- ph sont contemporains des vigne- rons. Il y est dit la souffrance et le malheur des vignerons. Dès la fin du XVIII ème siècle, la crèche est jouée par des marion- nettes, puis par des personnages. Elle obtient un succès popu- laire, surtout au moment du ser- mon qui sert au peuple d’exutoire et clôt la pièce. Représentant du peuple, Bar- bizier dénonce les défauts des hommes venus s’agenouiller auprès du Christ. Mais il n’est pas lui-même modèle de vertu et fait preuve de violence ver- bale. La source de cette colère réside dans la pauvreté de son état de vigneron confronté aux mauvaises récoltes, aux condi- tions de vie précaires et aux taxes légales contestées. Cepen-

“ J’ aimerais inviter tous les anges à se retrou- ver… Il faut que l’on rejoue !” La magie de la Crèche comtoise, Jean-Claude Cartier veut la faire revivre comme au bon vieux temps. Depuis le décès de Pierrot Cartier, son frère, qui jouait le rôle principal du Barbizier en jusqu’en 2008, la crèche comtoise n’est plus remontée sur scène. Il a fallu faire

le deuil. Triste sort pour une piè- ce locale, ancestrale, jouée depuis le début du XX ème siècle à Maîche. C’est vrai que Pierrot était le personnage idéal, un homme capable de parler le patois, le comprendre, et faire rire jusqu’à 350 spectateurs par représentation. Il a laissé une empreinte et pas mal de nos- talgie… que beaucoup veulent

La pièce, jouée pour la dernière fois en 1998, réunissait notamment 10 anges et 15 bergers.

dant, il possède un fond solide fait de bonne humeur, de joie de vivre et trouve dans sa foi en Dieu la morale qui soutient son existence.

rait d’un bon œil ! La crèche n’est pas morte. Les dix anges, quinze bergers, le Barbizier, la Netour, les deux moines, la coquette, les trois rois mages, la sœur, le curé, pour- raient bien se retrouver sur les mêmes planches. Ce serait la plus belle des entrées en scè- ne. E.Ch. Contact pour retrouver la pièce : Jean-Claude Car- tier au 03 81 64 05 04

franciser (un peu) la pièce. Bar- bizier ne peut être qu’un hom- me. Moi ? Je suis trop vieux mais le rôle pourrait convenir à quel- qu’un de plus de trente ans” dit- il.

Pour retrouver un per- sonnage central, Jean- Claude Cartier appel- le tous les jeunes qui ont pu jouer le rôle

“Rappeler les bons souvenirs.”

Des acteurs sont prêts pour repartir dans l’aventure et imaginer pourquoi pas une nouvel-

d’ange il y a trente ans de cela. “ Cela pourrait rappeler de bons souvenirs…” émet l’organisateur. Il propose des solutions : “ Décharger le rôle de Barbizier,

le scène en 2013. Aline Car- tier pourrait reprendre son rôle de la “ Netour” , Hélène Degois son rôle de “ tousseuse” . Abel Bernardot, le plus ancien, le ver-

La pièce jouée à Maîche faisait souvent salle comble (350 personnes à chaque représentation).

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