Journal C'est à Dire 167 - Juin 2011
SERVICE FIOUL MORTEAU VALDAHON
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V A L D E M O R T E A U
Morteau
On pensait le dossier repoussé aux calendes grecques. Finalement, la mairie remet sur le tapis l’urbanisation du terrain de la rue Sainte- Marie près de l’église. Quatre maisons individuelles sont en projet. Le dossier d’urbanisation du terrain rue Sainte-Marie fait débat
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L e dernier conseil muni- cipal de Morteau a été houleux. Le sujet qui a fait tanguer l’assemblée est l’aménagement du terrain de la rue Sainte-Marie qui domi- ne l’église.Inquiets,plusieurs habi- tants du quartier avaient même fait le déplacement le soir du 6 juin d’habitation sur la partie hau- te du site, soit 3 400 m 2 ” annon- ce Daniel Gaume, adjoint aux travaux. Il ajoute dans la fou- lée comme pour rassurer les plus soucieux : “En même temps, nous sanctuariserons la partie bas- se du terrain qui représente les deux tiers de la surface. Elle sera classée en zone inconstructible. Nous pourrions à terme l’aménager en “jardin de curé” accessible au public.” pour assister au débat. “Nous allons lancer une étude pour construire quatre maisons
C’est suite à la demande d’un particulier qui a formulé le sou- hait de construire à cet endroit une maison pour y faire des chambres d’hôtes que la mairie a rouvert une nouvelle fois le dossier de l’urbanisation de ces terrains en sachant bien qu’il s’agit là d’un sujet sensible. seconde a été abandonnée il y a seize ans suite à la levée de bou- cliers de Mortuaciens qui ont remué ciel et terre pour pré- server ce qu’ils considéraient comme un élément du patrimoine vert de la ville. Ils s’opposaient à un projet de 60 logements, por- té par le bailleur social Habi- tat 25. Face à la résistance, le promoteur jeta l’éponge et la municipalité racheta le terrain qu’elle avait vendu dans les En trente ans, ce champ de fauche a échappé à deux grandes opérations immobilières, dont la
années quatre-vingt à la socié- té Cilor pour qu’elle puisse y construire 120 logements. En faillite, Cilor n’était pas allée au bout de son projet. Cette fois-ci, il n’est plus ques- tion d’habitat collectif, mais de quatre maisons individuelles le long de la rue Sainte-Marie. “Nous serons très vigilants sur la qualité du bâti. Nous irons dans le sens du détail, jusqu’à contrôler les végétaux qui orne- ront les habitations. L’architecte des bâtiments de France aura également son mot à dire” indique Daniel Gaume. D’après la mairie, les candidats à la construction devront donc respecter un certain nombre de règles. Le prix de vente du mètre carré est fixé à 130 euros (en dessous du prix du marché). “Pour l’instant, rien n’est vendu assure Daniel Gaume. Il y a des candidats mais qui devront se
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plier aux contraintes architec- turales.” Selon nos informations, deux parcelles seraient déjà réservées. Des chanceux à qui la municipalité garantit une vue dégagée en classant incons- tructible le reste du terrain qui s’étend sous leurs fenêtres. Enfin presque, puisque la mairie n’exclut pas d’étudier à terme, la possibilité de construire quatre autres maisons, mais derrière l’Hôtel-dieu. Le 6 juin, le Conseil municipal s’est prononcé favorablement à l’engagement des études pour la viabilisation des terrains. Il délibérera plus tard sur la ven- te des quatre parcelles. T.C.
Réaction “Et pourquoi pas le parc du Château Pertusier ?” Les habitants du quartier de l’église commen- cent à réagir. Ils se disent prêts à mener des actions contre ce projet de construction. H enri Leiser, le leader de l’opposition municipale, est le seul à avoir voté contre le projet d’urbanisation du terrain de la rue Sainte-Marie. Les autres membres de son groupe ont préféré s’abstenir. “J’ai voté contre, pour la bonne raison qu’en autorisant la construction de maisons à cet endroit et ce, quelle que soit leur intégration dans l’environnement, on perd toute la perspective sur l’église de Morteau (N.D.L.R. : le bâti- ment est classé monument historique depuis 1929).” L’élu ne souhaite pas pour autant que ce terrain reste un pré de fauche. Selon lui, cet espace mériterait d’être valorisé en parc public dans son ensemble.
“Il y a des candidats.”
Il est peut-être le seul élu à s’être prononcé contre ce projet, mais il n’est pas le seul Mor- tuacien à penser que cette langue verte doit être préservée. Une bonne partie des habi- tants du quartier de l’église sont de cet avis. Le 15 juin au soir, ils ont même improvisé une réunion pour débattre du sujet. Le cas échéant, ils se disent prêts à se mobiliser contre ce projet, espérant entraîner dans leur sillage d’autres Mortuaciens exaspérés par une urba- nisation galopante. Certains disent même déjà qu’autoriser des constructions sur ce terrain est une porte ouverte à tout. “Et pourquoi pas, tant qu’on y est, le parc du Château Pertusier qui est aus- si classé en zone constructible ?” Un parc sur lequel ont été construits il y a un demi-siècle des préfabriqués d’un goût douteux.
“On perd toute la
perspective sur l’église.”
Les quatre maisons individuelles seront construites le long de la rue Sainte-Marie.
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