Journal C'est à Dire 167 - Juin 2011
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P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E
Laviron Les magiciens du feu d’artifice Bernard et Sylvie Joly sont artificiers de métier. Entre le 13 et 14 juillet, ils illumine- ront le ciel de près de 300 villes et villages de la région, dont plusieurs dans le Haut- Doubs. En deux jours, la société réalise 90 % de son chiffre d’affaires.
D ans la nuit du 13 au 14 juillet, le ciel de Maîche, du Russey, de Bonnétage, de Mor- teau, des Fins, de Villers-le-Lac, de Pierrefontaine-les-Varans, d’Avoudrey, de Pontarlier, de La Cluse-et-Mijoux, de Nods, de Longemaison, de Montbéliard… se teintera de mille couleurs. À la baguette de ces spectacles pyrotechniques égayant les yeux de milliers de spectateurs, deux personnes : les époux Joly. Habi- tant dans une ferme retirée de Laviron, Bernard et Sylvie sont artificiers de métier depuis 1993 et possèdent un centre de formation où ils apprennent les rudiments du métier et la sécurité à leurs futurs collabo- rateurs. En quelques heures seulement, c’est l’avenir de leur société qui se joue. 90 % du chiffre d’affaires est réalisé à cette date. “Bizar- rement, ce n’est pas au mois de juillet que nous avons le plus de pression, mais avant, lorsqu’il faut répondre aux appels d’offres des mairies” s’empresse de détailler Sylvie qui a suivi son mari passionné de pyrotech-
nie depuis 1976, époque où il était pompier volontaire à Exin- court. “Le 14 juillet, nous savons ce que nous devons faire. La par- tie technique, c’est notre truc” explique Bernard. Le parcours de ces Lavironnais est original. “Nous sommes deux anciens fonctionnaires qui ont tout planté pour devenir artifi- ciers” résume Sylvie. C’était osé mais les époux sont tout sauf illuminés. Ils sont passionnés et demeurent intarissables sur le sujet même si dans leur fer- me, aucune trace de poudre n’est entreposée. Tout cela pour des raisons évidentes de sécurité. Même les feux de “petits vil- lages” nécessitent des précau- tions. L’artificier doit suivre une formation d’une journée. Pour les feux de classe K4 (au-dessus de 35 kg de poudre), cinq jours de formation sont obligatoires. Pour parvenir à combler leurs clients - en majorité des col- lectivités - la société laviron- naise fait appel à 150 personnes préalablement formées. Ensui- te, reste à appuyer sur les bou- tons pour le lancer le spectacle. “Dans les années quatre-vingt,
Leurs plus beaux feux E n 1992, ils ont tiré le feu marquant lʼarrivée de la flam- me olympique à Besançon. À lʼépoque, 15 000 euros étaient partis en lʼair en 4 minutes. Ils ont une préfé- rence pour celui organisé à Labergement-Sainte-Marie où la lumière se reflète sur le lac ou encore au pied du châ- teau de Montbéliard. Leur société a été retenue pour mar- quer lʼinscription de la Chapelle de Ronchamp au patri- moine mondial de lʼU.N.E.S.C.O. Dʼautres références : lʼinauguration du barrage du Refrain à Char- quemont, la fête 1900 à Laviron, la guerre du son à Landres- se, la fête du Golf à La Chevillotte, un concert à Consolation…
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bombe de ce type. Le prix d’un spectacle varie selon les villes : environ 15 000 euros pour une ville comme Besançon ou Mont- béliard. “Si le nombre de feux augmente, le budget des mairies se stabilise” admet Sylvie, qui gère les comptes de la société. La durée d’un feu, elle varie entre 10 et 20 minutes. “Un feu doit être cadencé… Un bouquet raté, c’est un feu raté” conclut Bernard, prêt à illuminer les nuits des villes de la région. E.Ch.
on ne parlait pas de spectacle. Aujourd’hui, la pyrotechnie est un show avec de la musique” détaille Bernard Joly qui craint davantage le vent que la pluie. Au-delà de 50 km/h, il devient dangereux de tirer. Certains de leurs artifices peuvent monter jusqu’à 300 mètres de hauteur ! Pour l’anecdote, seules les grandes villes disposent de ces bombes flirtant avec les nuages. Deux exceptions : Vercel et Labergement-Sainte-Marie imposent d’avoir au moins une
Bernard et Sylvie Joly organisent et tirent la plupart des feux du Doubs.
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