Journal C'est à Dire 166 - Mai 2011

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Circulation Routes en travaux : la galère des frontaliers Entre les feux tricolores du Col-des-Roches, la fermeture d’une rue du Locle pour travaux, les frontaliers galèrent pour se rendre au boulot. Pas étonnant que certains cherchent des itinéraires bis.

C’ est connu, le matin aux heures de pointe, le trafic en direction de la Suisse est den- se. Pour éviter d’être pris dans le flot des véhicules, les frontaliers les plus pressés cherchent des par- cours moins fréquentés pour se rendre sur leur lieu de travail. Le recours aux itinéraires bis est plus remarquable encore lorsqu’il y a des obstacles sur les voies princi- pales. C’est le cas aux Col-des- Roches ou un feu tricolore a été installé au niveau du tunnel pour réguler la circulation entre les véhicules qui arrivent des Brenets et ceux qui passent par la route du Col. Résultat, pour éviter ce carrefour,les frontaliers sont nom- breux désormais à passer par Montlebon. Ils passent par les routes des crêtes (soit par le Meix- Musy, soit par les Cerneux-Péqui- gnot) avant de redescendre sur

Le Locle. Les petites sont étroites, mais cela n’empêche pas ni la vitesse, ni les dépassements hasardeux. “J’ai mis un jour cin- quante minutes pour arriver au Locle par le Col-des-Roches. Il m’en a fallu 25 en passant par Montlebon en roulant normale- ment” admet ce frontalier.

piers qu’il fallait faire de la pré- vention” déplore-t-il. Le trafic par Montlebon pour- rait encore s’accentuer à par- tir du moment où le Conseil général du Doubs fermera la route du Barboux pour travaux dans les prochaines semaines. Selon nos informations, la rou-

La fermeture de la rue de Calame crée des bouchons aux heures de pointe sur l’artère principale d’accès au Locle.

Ancien pompier, élu aux Fins, mais également travailleur frontalier, Alain Bailly alerte les autorités sur le danger de l’itinéraire de Mont- lebon. Selon lui, “le

te des Sarrasins sera éga- lement mise en chantier prochainement. Ces projets risquent donc de perturber la circula- tion des frontaliers qui doivent également com-

culation. Aux heures de pointe, c’est le bouchon. “Le chantier proche de Comadur doit être ter- miné après l’été” rassure la vil- le du Locle qui annonce en revanche que la route de Raya sera bientôt fermée pour trois mois. “Nous n’avons pas le choix, nous devons entretenir nos routes.

rappels à l’ordre. Compte tenu du flot de frontaliers qui pas- sent la frontière, Alain Bailly suggère que “les collectivités fran- çaises et suisses coordonnent leurs travaux pour éviter que toutes les opérations ne se dérou- lent en même temps de part et d’autre de la frontière.”

Le pire serait de ne rien faire. On compte sur la compréhen- sion des automobilistes. 2011 est une année chargée en terme de travaux pour nous.” Des entreprises se sont plaint des retards de leurs collabora- teurs au travail. Certaines auraient même procédé à des

“Le chantier proche de Comadur.”

poser avec d’autres travaux au Locle cette fois. La commune a en effet fermé la rue de Calame empruntée par les automobi- listes pour éviter la rue de Fran- ce, artère principale d’accès au centre du Locle. Cet itinéraire de dégagement était un moyen de mieux répartir les flux de cir-

risque d’accident est évident. Il faut savoir que nous sommes dans les horaires des ramassages scolaires. Malgré cela, on voit des automobilistes dans la mon- tée des Sarrasins qui n’hésitent pas à remonter les files de voi- ture. J’ai appris pendant les vingt années que j’ai passé aux pom-

Transport La Chaux-de-Fonds et Le Val-de-Travers haussent le ton

Statistiques Nette reprise de l’emploi à La Chaux-de-Fonds “A vec une hausse de 2,9 % du nombre d’emplois, l’année 2010 a confirmé la l’enseignement, la santé et le social (19 % au total), par le com- merce de détail (8,1 %), l’industrie électrique et électro- nique (4,3 %), la construction (4,3 %), les services commer- ciaux (4,1 %) et la métallurgie (3,4 %). La capitale des montagnes neuchâteloises a renoué avec la croissance en 2010. Elle enregistre notamment une hausse de 6,5 % des travailleurs pendulaires. reprise observée à fin 2009. Si l’amélioration est nette dans qua- siment tous les domaines d’activité, l’augmentation la plus signifi- cative se situe sans surprise dans l’augmentation de la pendula- rité à double sens, relativement nouvelle, qui encourage les auto- rités à poursuivre leurs efforts en matière d’offre de transports, de logement, de culture, et sur la qualité de vie en général. En chiffres absolus, La Chaux- de-Fonds a enregistré une pro-

Le projet TransRun.

“L’une des tendances fortes à relever porte sur l’augmentation de 6.5 % du nombre de pendu- laires, qui a doublé en 15 ans” notent les services de la ville. La répartition des provenances est globalement maintenue - avec notamment le Littoral (+ 10,1 %) et la France (+ 7,1 %). “Ce phénomène engendre logi- quement une pression accrue sur les transports et les infrastruc- tures” ajoute-t-on à la ville.

gression de 654 emplois entre octobre 2009 et octobre 2010, portant le total à 23 167 (+ 2,9 %). Le secteur secondaire

une industrie horlogère en plein essor (+ 5,7 %)” notent satisfaits les ser- vices de la ville de La Chaux-de-Fonds.

23 167 emplois au total.

L e projet TransRun sera soumis au vote entre juin et septembre 2012. Les élus duVal-de-Travers et de LaChaux-de-Fonds ont donc encore quelques mois pour obte- nir du canton qu’il intègre à ce projet une amé- lioration de la liaison ferroviaire entre Neuchâtel et la commune duVal-de-Travers. Il s’agit d’étendre ce service de transport existant entre ces deux villes à un train toutes les demi-heures. “Nous serions ainsi à 40 minutes de La Chaux-de-Fonds contre 1 h 30 aujourd’hui” observe Alexis Boillat, chan- celier de la commune du Val-de-Travers. Mais augmenter la cadence impose d’aménager la ligne ferroviaire actuelle pour permettre entre autres le croisement des trains. Si tout le monde en parle, il n’y a aucune garan- tie que ce volet-là du dossier soit pris en comp- te dans le budget TransRun qui avoisine le mil- liard de francs suisses. Mais pour beaucoup d’élus, cette liaison est essentielle, notamment pour Laurent Kurth, le président du Conseil Commu- nal de La Chaux-de-Fonds. “Entre les montagnes neuchâteloises et le Val- de-Travers, nous par- Les communes du La Chaux-de-Fonds et du Val-de-Travers poussent à une amélioration de la liaison ferroviaire entre Neuchâtel et le Val-de-Travers dans le cadre du projet TransRun.

tageons une même sociologie, ainsi que des carac- téristiques industrielles ne serait-ce qu’au niveau des microtechniques. Mais il y a deux obstacles : la géographie et les transports. Nous avons inté- rêt à faire tomber ces barrières car ce cloison- nement nous handicape dans le rôle que nous entendons jouer dans le canton. Actuellement, la position de La Chaux-de-Fonds est affaiblie car il n’y a pas de connexion avec le Val-de- Travers.” Pour Alexis Boillat, cette liaison présente un autre intérêt en plus de celui de renforcer les échanges avec La Chaux-de-Fonds. Selon lui, investir sur cette ligne utilisée par le T.G.V. qui vient de Pontarlier est une garantie pour que C.F.F. (Chemins de Fer Fédéraux) la garde dans son giron et continue à l’entretenir. En fili- grane du propos de ces deux élus, il y a cette attente d’être en connexion avec les réseaux de transports ferroviaires français. Dorénavant, à La Chaux-de-Fonds comme dans le Val-de-Travers, la volonté est d’agir pour que le canton tienne compte de cette revendica- tion. Dire non à cette liaison ferroviaire, revien- drait à prendre le risque de voir le projet Trans- Run rejeté par toute une partie de la population lors du référendum. “Pour que ce projet réus- sisse termine Alexis Boillat, il faut que tous les habitants du canton se sentent concernés. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.” Pour recueillir cette adhé- sion, le canton devra sans doute lâcher du lest sur la liaison Neuchâtel-Val-de-Travers.

La hausse du nombre de pen- dulaires (+ 6,5 %), corrélée à la baisse du chômage, permet de déduire qu’un nombre croissant de Chaux-de-Fonniers travaillent désormais dans d’autres com- munes. Une tendance à

connaît la plus forte hausse (+ 5,3 %), alors que le tertiai- re poursuit sa progression (+ 1 1 %). L’horlogerie, avec 27 % des emplois totaux, est toujours très largement en tête des pour- voyeurs d’emplois, suivie par

L’horlogerie continue d’embaucher de la main-d’œuvre à La Chaux-de-Fonds.

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