Journal C'est à Dire 165 - Avril 2011

36

P L A T E A U D E M A Î C H E

Les Alliés L’eau est dure à boire Le village est confronté depuis longtemps à des problèmes de qualité d’eau du robinet qui a parfois une odeur de ter- re et d’égouts de l’avis de certains habitants. La mairie ter- mine le diagnostic du réseau et souhaite engager des travaux pour améliorer durablement la situation.

Charquemont “Si on allait en Suisse, on était licencié !” Toujours au chômage après leur licenciement, trois anciens salariés de Ber- nard-Haenni remettent les choses au point suite aux annonces de la direction de reclassement. Certains n’ont toujours pas retrouvé de travail.

A utour de la table, elles reparlent de “leur” usine, se remémorent le nom de leurs collègues, les bons et mauvais souvenirs qui se sont amas- sés au fil des années chez Bernard Haen- ni à Charquemont, entreprise spéciali- sée dans le montage, décalque, visitage et pose d’applique sur cadrans. “Fran- chement, c’était une belle usine. On fai- sait du bon plaquage” , se souvient Mar- tine (1) qui a voulu avec deux de ses collègues revenir sur l’article paru dans le dernier C’est à dire (page 30) et la décla- ration de l’ancienne direction sur le reclas- sement du personnel. “Contrairement à ce qu’annonce la direction, nous n’avons jamais dit que nous ne voulions pas tra- vailler en Suisse. Simplement, elle ne nous laissait pas le choix : si on acceptait de travailler là-bas (N.D.L.R. : au Locle où BH a délocalisé), elle nous licenciait direc- tement après ! On perdait de fait nos indemnités de licenciement. On ne pou- vait pas accepter. On regrette de le dire seulement maintenant, mais on ne savait pas comment faire avant” explique l’ancienne salariée. Âgée de plus de cinquante ans, elle n’a toujours pas retrouvé de travail malgré la cellule de reclassement. Idem pour sa collègue également présente à l’entretien. Elle a travaillé près de 20 ans à BH. Elle est actuellement au chômage. La troisième ex-salariée, plus jeune, à quant à elle été embauchée… en Suisse

dans le même secteur d’activité mais se montre très déçue : “J’ai retrouvé quelques mois après mon licenciement du travail en Suisse mais j’ai été désagréablement surprise par la qualité du travail là- bas. Nous étions plus modernes en Fran- ce” affirme-t-elle. Si elles prennent la parole, c’est donc pour couper court aux rumeurs selon lesquelles elles n’ont pas voulu aller en Suisse où BH a délocalisé. Le jour où elles ont eu connaissance de leur notification de licenciement, ces trois salariés s’en souviennent encore dans les moindres détails. C’était le 23 juillet 2009. “Le directeur est venu dans l’atelier, nous a appelés un par un par en nous disant qu’il nous licen- ciait” se souvient Michelle (1). Pour elle, la fin des droits au chômage intervien- dra en octobre. Pour sa collègue, ce sera l’année prochaine. En attendant, elles viennent à contrecœur de démarcher des sociétés d’intérim en Suisse : “Nous avions fait le choix de travailler en France… mais nous sommes aujourd’hui contraintes de nous rendre à l’évidence : le travail est là-bas.” La Suisse, toujours l’eldorado. Et le mari d’une licenciée de conclure nostalgique : “Il est bien fini ce temps où des bus mon- taient du bas pour transporter les sala- riés dans les usines de Damprichard ou Charquemont ! On est devenus des cités- dortoirs.” E.Ch.

“L’ eau qui coule au robi- net a une odeur de ter- re et d’égout. C’est fla- grant” , observe cet habitant du petit village des Alliés qui hésite franchement à la boire. Il est plus réticent encore depuis qu’il a consulté le site Internet mis en pla- ce par l’État, qui permet à tous les citoyens d’avoir accès aux analyses d’eau potable menées plusieurs fois par an dans leur commune par les services de la Direction Départe- mentale des Affaires Sanitaires et Sociales. “En 10 ans, j’ai pu relever

minutes.” Ce message guère rassurant est de nature à encourager la population à consommer de préférence de l’eau minérale en bouteille. Encore faut-il qu’elle soit informée de la situation. La mairie affiche bien les résultats des campagnes de contrôle comme le précise la loi. Mais de l’avis d’habitants des Alliés, il faudrait que la muni- cipalité diffuse l’information dans toutes les boîtes à lettres quand il y a un avis de non-conformité. Les problèmes de qualité que ren- contre la commune des Alliés ne sont

pas nouveaux. Pour les mêmes raisons, la D.D.A.S.S. a demandé en 2006 la fer- meture de la source qui per- mettait d’alimenter le vil- lage bas. Le maire Christian Granié affirme en avoir pris

que 18 prélèvements sont non conformes, 5 sont non satis- faisants, et 6 sont conformes. Je note que depuis 2007, aucun prélèvement n’est conforme” dit-il. Parmi toutes les conclusions formulées par

Reste à savoir pourquoi la qualité de l’eau de ce village de 120 habitants est aussi instable, alors que tout aurait pu rentrer dans l’ordre depuis que la commune est alimentée exclusive- ment par la station de pompage de Ville-du-Pont. “Nous sommes en bout de réseau. Le problème est que l’eau Dans le petit village des Alliés, le prix de l’eau est fixé à 1,28 euro le mètre cube. Les habitants ne sont pas soumis à la taxe d’assainissement puisqu’il n’y a pas d’assainissement collectif.

“Faire bouillir l’eau pendant 20 minutes.”

la D.D.A.S.S. qui précisent que l’eau du robinet présente des anomalies, il en en relevé une qui indique que “l’eau prélevée contient un nombre important de germes témoins d’une contamination fécale, susceptibles d’être accompagnés de germes patho- gènes pour l’homme. Une telle conta- mination peut être responsable de troubles gastriques, d’hépatites, de parasitoses. Ne pas consommer avant d’avoir fait bouillir l’eau pendant 20

la mesure et prévoit d’engager les travaux nécessaires pour y remédier. “Nous sommes en passe de terminer une étude diagnostic du réseau. À par- tir de là, nous pourrons faire des tra- vaux pour installer par exemple des chloromètres” explique l’élu qui pré- cise qu’il a l’intention de monter un dossier de demande de subvention d’ici la fin de l’année pour ce projet. Si travaux il y a, ils ne seront pas réalisés avant 2012.

(1) : ces anciennes salariées ont souhaité garder l’anonymat car elles n’ont toujours pas retrouvé de travail.

LʼArt de plaire Collection PRINTEMPS - ETE TEXAM

Hommes (Tailles 36 à 64) Femmes (Tailles 36 à 54) Prêt-à-Porter MORTEAU RUE PERTUSIER Ouvert le lundi de 14h à 19h et du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 19h BESANÇON ESPACE CHATEAUFARINE Tél. : 03 81 41 07 18 Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h et le samedi de 9h à 19h

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online