Journal C'est à Dire 165 - Avril 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Politique Denis Leroux

“déçu, mais pas amer” Un mois après les cantonales où il a perdu face au maire du Russey Gilles Robert, il revient - sans détours - sur les raisons de cet échec et veut se recen- trer pleinement sur les affaires intercommunales.

Denis Leroux n’a pas réus- si, à conser- ver le canton du Russey à droite. Il reste président de la com- munauté de

C’ est à dire : Ce revers aux cantonales de mars dernier vous pousse-t-il à remettre en cau- se votre mandat de président de la communauté de com- munes du plateau duRussey ? Denis Leroux : Je n’ai pas envi- sagé une seule seconde de démis- sionner de mon poste de prési- dent. C’est sans ambiguïté, je respecte le mandat qui m’a été confié. Je n’ai jamais imaginé, encore moins dit que je le quit- terais. À la différence de mon collègue vice-président Gilles Robert qui avait dit qu’il démis- sionnerait de sa vice-présiden- ce et qui ne l’avait toujours pas fait au 20 avril…

Càd : Avec un peu de recul, comment analysez-vous votre résultat aux cantonales ? D.L. : J’avais pensé à chaud que c’était un désaveu du travail que j’avais engagé à la communau- té de communes, que c’était une sanction de mon travail, voire de ma personne. Mais avec le recul et tout ce qui m’a été dit, je m’aperçois qu’il ne s’agit pas de cela. Plusieurs critères ont fait basculer le scrutin : le vent national qui n’était pas du tout favorable et j’ai toujours assu- mé mes engagements à l’U.M.P. Les gens savaient que je m’étais beaucoup investi dans la cam- pagne présidentielle de 2007 et aux régionales de 2010. Mais ce qui a fait mal derrière, c’est le

non-respect de ses engagements par la tête de liste des régionales Alain Joyandet qui a quitté le Conseil régional. Ce genre de choses, les gens ne peuvent pas le comprendre. Je pense l’avoir payé indirectement. Enfin, je pense que la sociologie du can- ton a changé. Il n’y a plus de ter- re imprenable. Au vu de ces élé- ments, je manque l’élection à 73 voix près. Je suis bien sûr déçu, mais pas amer. Càd : À y regarder de plus près, on peut aussi penser que vous avez fait les frais de votre ancienne querelle avec Georges Humbert, l’ancien président de la “com com” que vous avez remplacé…

communes du Russey.

D.L. : Je ne pensais pas que cet épisode était encore si vif. Il est clair que Georges Humbert a fait tout ce qu’il a pu pour m’enlever des voix. Il suffit de voir les résultats à Plaimbois, à Montbéliardot… En apprenant que Gilles Robert avait fêté sa victoire en mangeant chez

Georges Humbert le soir, ça me conforte dans l’idée que Georges Humbert ne partageait plus nos idées. Il a eu sa revanche, un partout, la balle au centre… De mon côté, j’ai fait une campagne d’idées, de projets, peut-être pas assez de démagogie… Càd : Ce qui n’a pas été le cas de Gilles Robert ? D.L. : Je pense qu’il a très bien

Càd : Ce ne sera donc pas un bon conseiller général ? D.L. : On peut émettre des doutes sur ses capacités à dyna- miser ce canton alors même qu’il rencontre de grosses difficultés pour redynamiser le commerce et l’artisanat dans sa propre commune. Càd : Vous n’êtes peut-être pas amer, mais pas tendre ! nue et on a encore énormément de choses à faire au sein de la communauté de communes : le complexe sportif, une zone d’activités aux Fontenelles, des projets en matière de tourisme… Je vais me recentrer sur les enjeux de la communauté de communes et je ferai des choix en 2014. Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, je res- te un passionné de ce secteur dans lequel je reste complète- ment impliqué. D.L. : J’ai appris à mes dépens que la politique, c’était aussi une bonne part de démagogie. Maintenant, cet épiso- de est passé, la vie conti-

L’après-cantonales Abstention et vote extrême sont passés…

su diviser le monde agricole par exemple. En affirmant dans un document de campagne que Ghislain Rondot et les jeunes agriculteurs le soutenaient alors même que Ghislain

“Il a eu sa revanche, un partout, la

balle au centre…”

À l’issue des dernières cantonales, la gauche a ren- forcé ses positions avec désormais 22 élus sur 35 (contre 20 dans l’ancienne assemblée). Dans le Haut-Doubs, la majorité est renforcée avec l’élection de Gilles Robert au Russey.

et désormais emmené par l’Ornanais Jean-François Lon- geot, qu’une nouvelle idée a émergé. “Je propose que nous puissions associer nos sup-

tourisme” a plaidé la droite. Parmi les petits nouveaux, une promotion pour l’élu de Pont- de-Roide qui a fait basculer le canton à gauche : Frédéric

Rondot n’avait pas donné son accord, c’est un peu curieux. Même chose quand il affirmait soutenir l’E.H.P.A.D. à Bonné- tage alors que les élus du Rus- sey s’étaient abstenus au moment du vote. Il y a aussi eu ce moment de démagogie extrê- me quand il avait affirmé aux habitants du Bizot qu’il était prêt à fermer une classe du Rus- sey pour sauver celle du Bizot. Ses bons résultats au Bizot s’expliquent plus facilement… Tout cela a sérieusement trou- blé le débat.

pléants à nos travaux” , a lancé l’élu U.M.P., manière de féminiser un peu le débat étant donné que la plupart des suppléants étaient des suppléantes. Le même Jean-François

Barbier hérite du pos- te de 6 ème vice-prési- dent, président de la commission “Res- sources humaines, Finances, Patrimoine et Administration générale.” Le nouvel

“Associer nos suppléants à nos travaux.”

“L ’autosatisfaction nous a éloignés de nos électeurs.” Sans doute avec la sagesse de l’âge, le doyen de l’assemblée Marc Pètrement a peut-être trouvé le bon mot pour résumer ce paradoxe qui fait que de nombreux conseillers généraux élus au soir du 27 mars l’ont été avec 25 % des suffrages, parfois même moins, par rapport au nombre d’inscrits. L’abstention record a été, plus encore que le vote extrême, la préoccupation majeure de la première séan- ce publique du Conseil général du Doubs le 31 mars dernier.

Claude Jeannerot, le président fraîchement réélu - avec à pei- ne 24 % des inscrits -, a bien été obligé de l’admettre : “Nous devons tous nous remettre en cause… Refermons vite la page de ce rendez-vous manqué” , fai- sant lui aussi allusion à l’abstention record qui a carac- térisé ce dernier scrutin can- tonal. Mais de solution, il n’en fut point question. Sauf peut- être en en s’appliquant à délais- ser les “slogans simplistes” de campagne et les “contrevérités” au “profit d’une rigueur intel- lectuelle sans faille.” C’est plutôt du côté du grou- pe d’opposition, à nouveau uni

élu du Russey Gilles Robert, n’a pas souhaité de poste de vice-président. Il sera l’élu délé- gué en charge des questions agricoles. J.-F.H.

Longeot a émis quelques autres pistes à explorer comme l’idée de “réunir les deux agences de développement économique, départementale et régionale. Même chose avec les comités du

Propos recueillis par J.-F.H.

Le Conseil général a accueilli 5 nouveaux élus le 31 mars dernier, dont Gilles Robert qui a fait basculer le canton du Russey à gauche.

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