Journal C'est à Dire 165 - Avril 2011

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V A L D E M O R T E A U

Cantonales “Les électeurs ont remis les pendules à l’heure à Montlebon” Albert Rognon revient sur sa victoire électorale. Il a été réélu conseiller général du canton de Morteau pour trois ans. L’occasion pour lui de faire un point sur les dossiers qu’il entend défendre.

C’ est à dire : Les électeurs ont-ils voté pour l’homme ou le parti politique auquel il appartient ? Albert Rognon : Les électeurs du can- ton de Morteau ont voté pour une per- sonne et pas pour une couleur poli- tique, et ce malgré la campagne de dénigrement menée contre moi par les candidats de gauche. Je remercie les gens qui ont voté pour moi et pour Éve- lyne Boillot ma suppléante, ainsi que mon équipe de campagne. Pour ma part, je n’ai jamais formulé aucune cri- tique à l’égard de mes adversaires. J’avais autre chose à faire. J’aime l’efficacité et le résultat. À mon sens, les gens ont voté pour le travail effec- tué lors du précédent mandat qu’il soit social ou économique. Càd : Faute d’un nombre suffisant de suffrages exprimés, un second tour a été organisé dans le canton de Morteau alors que vous sor- tiez en tête des urnes au premier tour. Comment expliquez-vous cet- te désaffection des gens pour les élections cantonales ? A.R. : Comment voulez-vous mobili- ser des électeurs pour des élections locales, quand vous ne leur parlez que

de l’élection présidentielle de 2012 ? Je note au passage que la presse a sa part de responsabilité dans l’orientation du débat. Les cantonales n’étaient pas la préoccupation de la plupart des élus, y compris de nos grands ténors. Je regrette qu’ils aient perdu le goût de la localité dans ces élections qui sont des élections de proxi- mité. Càd : À Montlebon, les électeurs ont voté majoritairement pour vous. Percevez-vous cela comme une revanche sur les élections muni- cipales que vous avez perdu en 2008 ? A.R. : Les électeurs de Montlebon ont remis les pendules à l’heure. Je le dis sans polémique. Càd : Vous êtes reparti pour trois ans. Y aura-t-il une suite au par- cours d’Albert Rognon en poli- tique ? A.R. : Qui vivra verra… Càd : À quels dossiers allez-vous consacrer votre énergie mainte- nant ? A.R. : Je serai attentif à toutes les questions de solidarité, à l’agriculture,

Albert Rognon a été réélu au second tour conseiller général avec 57,5 % des voix. Le taux de participation était de 49 %.

du territoire. Ce projet est-il néces- saire et réalisable ? A.R. : Cette route est une nécessité. Ce sera notre honneur et notre ave- nir. Le devenir de l’économie de notre territoire, tant du côté français que suisse, passe à mon sens par cet inves- tissement. Elle va favoriser les échanges entre nos deux pays. Dans mon esprit, il ne s’agit pas de créer une 2 x 2 voies entre Les Fins et Vil- lers-le-Lac. L’idée est d’aménager une route du même gabarit que celle du Col-des-Roches avec des zones de dépas- sement. Ce système est trois fois moins coûteux qu’une 2 x 2 voies. Aujour-

au monde économique, à la création et à la reprise d’entreprises. Je veille- rai à leur longévité. Il faut créer de la richesse sur notre territoire pour après la redistribuer. Je ferai attention éga- lement aux équilibres France-Suisse, et je travaillerai pour que notre jeu- nesse puisse s’enraciner dans le can- ton. Parmi les dossiers à traiter il y a également le collège de Villers-le- Lac qu’il faudra restructurer. Càd : Vous défendez la continua- tion de la route des Microtech- niques entre Les Fins et Villers-le- Lac par la partie haute et boisée

d’hui, 22 500 véhicules transitent par Morteau chaque jour, la côte des Fins est accidentogène. On ne peut plus continuer comme cela. Càd : Quelle est la probabilité pour le projet se réalise ? A.R. : Ce ne sera qu’un problème de volonté et de détermination. Je vais défendre ce projet pendant ces trois ans. Je le répète, l’occulter c’est mettre à mort notre secteur. Nous avons autant le droit que d’autres cantons d’avoir des priorités.

Propos recueillis par T.C.

Logement 1 250 logements privés indignes dans le Doubs On estime actuellement à 5 010 le nombre de résidences privées qualifiées d'indignes ou d'insalubres. En réalité, un quart le seraient vraiment. L a dernière estimation du nombre de loge- ments privés indignes dans le Doubs vient a été délaissée par ses occu- pants, et dans ce cas elle rejoint la catégorie des logements vacants.

en baisse d'année en année. En 2009, dans une étude réalisée par l'agence départementale d'information sur le logement (A.D.I.L.), il apparaît qu'en 2005 on estimait à 7 826 le nombre de résidences principales pri- vées potentiellement indignes dans le Doubs, contre 8 446 en 2003 et 9 728 en 2001. “La baisse est donc significative puis- seraient antérieures à 1948, et que 46 % d'entre elles seraient occupées par des propriétaires et 43 % par des locataires. Enfin, les ménages âgés de plus de 60 ans représenteraient à eux seuls près de 46 % de l'ensemble des ménages occupant une résidence privée potentiellement indigne, contre environ 9 % pour les ménages composés exclusive- ment de personnes de 25 ans et moins. Deux raisons permettent d'expliquer ce recul de l'habitat indigne dans le Doubs. Soit la résidence a été rénovée, soit elle qu'avoisinant les - 20 %” précise le rapport. On apprend également dans ce document que 87 % des habitations indignes

d'être publiée. Selon l'Agence Nationale de l'Habitat (A.N.A.H.), notre département en compterait 5 010. “C'est une présomption d'insalubrité ou d'indignité. Cela ne veut pas dire que tous ces logements sont

La mission de l'A.N.A.H. est de contribuer à faire diminuer le nombre de ces habitations indignes ou insalubres. “L'information d'un problème de logement nous parvient sou- vent des travailleurs sociaux qui œuvrent sur le terrain. Elle peut venir également des maires ou des locataires eux-mêmes.” Toutes les situations de repé- rage d'insalubrité sont ensuite examinées par une commission départementale qui envisage des solutions. “Le Conseil géné- ral missionne un opérateur qui se rend sur place pour établir un diagnostic et définir un pro- gramme de travaux afin de mettre le logement en confor- mité” précise l'A.N.A.H. qui apportera une contribution financière. En 2010, 16 logements ont été réhabilités dans le Doubs dans ce cadre-là. C'est peu. “Mais beaucoup de résidences sont rénovées sans les aides de l'A.N.A.H.”

dans ce cas” rappel- lent d'emblée les ser- vices de l'A.N.A.H. du Doubs. En réalité, on estime à un quart le

Une baisse significative.

nombre de ces habitations véri- tablement indignes ou insa- lubres. Ce sont donc 1 250 loge- ments privés qui présentent toutes les caractéristiques de l'habitat indigne défini par la loi Boutin. Elle qualifie ainsi “les locaux ou installations uti- lisées aux fins d'habitation et impropres par nature à cet usa- ge, dont l'état expose les occu- pants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur san- té.” Cependant, le nombre de ces habitations est heureusement

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