Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

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V A L D E M O R T E A U

Deux Francs-Comtois sur les routes du Bénin Du 26 décembre au 27 janvier, Claude Jacques et Brigitte Clevenot étaient au Bénin pour faire ce qu’ils appellent du “tourisme intelligent”. Rencontre. Voyage

une belle leçon d’écologie.” Ils ont fait étape au lycée de Louho créé par Florida et Raymond Sekpon. Cet établissement qui accueille 407 élèves (de la maternelle au bac) “est un exemple d’intégration” selon Brigitte Clevenot. Sur cet effectif, 140 enfants sont sourds ! Malgré ce handicap, ils ne sont

L orsqu’il voyage, Claude Jacques n’est pas du gen- re àposer ses valisesdans un hôtel 4 étoiles pour ne plusenbouger.CethabitantduBélieu conçoitplutôtletourismecommeune rencontre avec les habitants d’un pays, leur économie, leur culture. Si enplus,une fois sur place,il peut se rendre utile, c’est encore mieux ! C’estdanscetétatd’espritqu’ils’est renduunenouvellefoisauBéninen compagnie de 19 autres membres del’associationAnobe(AmisduNord Bénin). Pendant deux semaines, les bénévoles du Haut-Doubs ont poursuivilestravauxderéfectionde l’installationélectriquedansles bâti- ments occupés par les sœurs de la

mission catholique à Banikoara. Le chantier engagé il yaunansera achevé en 2012 lors d’un prochain voyage. “Nous le terminerons par un projet ambitieux, puisque nous avons prévu d’installer des pan- neaux photovoltaïques en parte- nariat avec l’entreprise Some- ga de Besançon” explique-t-il. Après deux semaines de brico- lage, les membres de l’association ont regagné la France. Claude Jacques a prolongé son séjour de deux semaines pour visiter le Bénin en compagnie de Bri- gitte Clevenot des Combes. Ensemble, ils se sont d’abord rendus à la frontière du Niger, avant de repartir vers le sud du

pays, direction la prison de Por- to Novo, pour rendre visite à Pier- re. Ce Béninois qui avait tra- vaillé pour la mission catholique était en détention depuis quatre mois, accusé du viol d’une fillet-

te de 13 ans. “Pour l’avoir côtoyé pendant un mois, je suis sûr de son innocence” affirme Claude Jacques. Depuis, Pierre est sorti de pri-

pas dans des classes spécialisées mais mélangés aux autres élèves. “En fait, les pro- fesseurs dispensent leurs cours dans les deux tech-

“Ils veulent venir en France.”

son suite au versement d’une cau- tion de 650 000 francs C.F.A. (envi- ron 1 000 euros). Ensuite, les deux globe-trotters se sont rendus à Songhai, “un centre de formation pour des élevages et des cultures raisonnés, durables et biologiques,

niques de communication, la voix et le langage des signes” racon- te Claude Jacques. Au final, les élèves qui ne souffrent pas de ce handicap finissent eux aussi à maîtriser ce langage. Les deux Français ont été accueillis cha- leureusement dans ce lycée où ils se sont présentés spontané- ment. Nos Francs-Comtois sont partis enfin à la rencontre de Grâce Dotou, dont ils ont découvert l’existence lors d’un reportage diffusé à la télévision. Cette fem- me recycle les sacs plastiques pour faire des poupées, des por- te-monnaie et des trousses. “Les sacs plastique sont une cala- mité au Bénin d’un point de vue écologique et hydrologique car ils constituent des barrages imper- méables à la saison des pluies” disent-ils. Pour se déplacer, Claude Jacques et Brigitte Clevenot ont utilisé des taxis-brousse bondés de mon- de qui avancent sur des pistes dans une chaleur étouffante et humide. L’autre moyen de loco- motion pratique et courant au

Bénin sont les “zems”, des motos- taxi qui pullulent à Cotonou, la capitale. Pendant deux semaines, ils ont vécu en immersion dans ce pays pour mieux rencontrer ses habi- tants, leur manière de vivre, leurs attentes. Ils ont pu mesurer à quel point beaucoup de personnes et en particulier des jeunes rêvent d’ailleurs. “Ils veulent venir en

France. Ils rêvent de tout ce qui est matériel, de la voiture, de la maison, du confort” raconte Brigitte Clevenot. Mais la vie d’un immigré est rarement cel- le-là. Il reste encore beaucoup à faire pour que la République du Bénin qui a élu son président le 27 février réponde aux attentes de sa population. T.C.

Mardi 8 mars à 14 heures et à 20 heures, chez les sœurs des Fontenelles, Claude Jacques et Brigitte Clevenot reviendront sur leur voyage

Claude Jacques et Brigitte Clevenot en compagnie d’un ami rencontré au centre de Songhai.

Le lynx est flashé Environnement Soixante-dix pièges photos flashent le lynx de Pontarlier à Biaufond sur une bande de 10 km de large. Objectif : mieux connaître l’animal.

La fronde de l’opposition municipale Morteau

C’est parce qu’ils sont exas- pérés que leurs proposi- tions ne soient pas retrans- crites dans les comptes ren- dus de conseil que les élus de l’opposition ont décidé de réagir. L’ opposition municipale serait-elle censurée par la majorité en place ? Les cinq élus qui la représentent au conseil en ont bien l’impression. Le 20 décembre, dans un cour- rier envoyé à Annie Genevard, maire de Morteau, Henri Leiser, le leader de l’opposition témoigne de l’exaspération de son grou- pe à l’égard de certaines pra- tiques. Le reproche concerne les comptes rendus de conseil muni- cipal dans lesquels les proposi- tions formulées par l’opposition sur différents dossiers ne sont pas retranscrites. Selon l’élu, cette omission est une attein- te au bon fonctionnement de la démocratie locale. “Après la lec-

L’ animal est discret, un brin farouche, très diffi- cile à apercevoir en plei-

vés une fois par semaine en lien avec les résultats enregistrés de l’autre côté de la frontière. L’enquête, elle, dure- ra deux mois, suivie de près par Stéphane Reggazoni (O.N.C.F.S. - membre du réseau lynx) et Mickaël Mai- rot, technicien à la fédération départementale des chasseurs. Arrivé de Suisse au début des années soixante-dix, le lynx est

présent du Mont d’Or jusqu’à la vallée du Dessoubre. Un mâle couvre près de 20 000 hectares. Il y a trois ans, deux bébés lynx avaient été percutés par une voiture à la Roche du Prêtre. Les chasseurs réclament depuis longtemps une étude de ce type. Selon eux, la prédation de l’animal sur la population de chevreuils est sous-estimée. Avec ces clichés, le félin dévoi- lera quelques-uns de ses secrets.

ne nature. Pour mieux comprendre le lynx, mieux cerner sa pré- sence sur le territoire, connaître ses habi- tudes alimentaires, son impact sur la popula-

Percutés par une voiture à la Roche du Prêtre.

tion de chamois ou de chevreuils ou encore ses zones d’implantation, une vaste cam- pagne est menée de Pontarlier jusqu’à Biaufond sur une ban- de de 10 km de large. C’est sur cette vaste étendue boisée et encaissée que 70 appareils pho- tographiques seront installés sur des arbres à environ 40 cen- timètres de hauteur. À chaque passage d’un animal, le flash se déclenchera. Ce dispositif mis en place par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.), la fédération des chasseurs, le Centre d’études et de recherches appliquées (C.N.E.R.A.) et le réseau suis- se Kora couvrira 200 km 2 . La méthode donnera des indica- tions précises sur une popu- lation évaluée à 25 ou 30 adultes. Les clichés seront rele-

Majorité et opposition ont également ferraillé dans le dernier bulletin municipal.

cratie locale que nous ne pou- vons plus accepter.” La riposte à la fronde de l’opposition ne s’est pas fait attendre de la part de la majo- rité. Le 12 janvier, Annie Gene- vard a répondu par courrier à Henri Lesier en lui indiquant ne pas pouvoir “accepter de tels propos, profondément outra-

its doivent permettre aux admi- nistrés de saisir le sens et la por- tée réelle des délibérations prises.” La majorité n’est donc pas tenue d’entrer dans le détail des débats municipaux lorsqu’elle publie un compte rendu. Pour être entendue, l’opposition n’a donc pas beaucoup d’autres choix que celui de communiquer par ses propres moyens, ou alors d’inviter les administrer à assis- ter aux conseils municipaux. Le 21 février, à l’occasion de la dernière séance du conseil, les élus se sont vu remettre l’échange de courriers entre Annie Genevard et Henri Lei- ser. Le sujet n’a, paraît-il, pas suscité de débat. T.C.

ture du compte rendu du 29 novembre, nous constatons une fois de plus l’absence de nos interventions. Malgré l’arrivée d’un nouveau

geants pour le Maire et pour la Directrice générale des services, et qui ne sont conformes ni à la loi, ni aux usages des col-

“Un déni de la démocratie.”

lectivités” écrit-elle. En effet, comme le rappelle Annie Gene- vard, “aucun texte de loi ne régle- mente le contenu de ce compte rendu de séance dont les extra-

directeur général des services (N.D.L.R. : Valérie Lamanthe) , vous persistez à ignorer nos inter- ventions dans votre compte ren- du. C’est un déni de la démo-

Un animal piégé par l’appareil-photo.

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