Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

L E P O R T R A I T

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Denys Laithier, 50 ans d’engagement municipal À 78 ans, cet ancien artisan est le doyen du conseil municipal de Bugny. S’il n’a rien d’un ambitieux, c’est plutôt le goût des affaires municipales qui l’ont poussé à accomplir 8 mandats successifs ! Bugny

I l n’était pas forcément prêt à remettre le couvert aux dernières élections municipales de 2008. Mais l’équipe en place tenait enco- re à s’appuyer sur son expérience et sa connaissance de la commune. “On m’a un peu forcé la main. C’est repar-

Assez bricoleur, il choisit de se former dans la maçonnerie et travaille à Arçon puis sur Valdahon. “J’y serais bien res- té mais l’entreprise a fait faillite…” Se retrouvant alors sans emploi à 27 ans, il décide tout simplement de s’installer à son compte à Bugny. L’artisan

étant plutôt de nature discrète. Ce qui ne l’empêchait pas d’assumer d’autres responsabilités. “J’ai accompli deux mandats d’adjoint” , poursuit celui qui était aussi au S.I.V.O.M., au syndi- cat de l’eau ou encore à la communauté de communes du canton de Montbe- noît. En tant qu’élu, Denys Laithier n’a pas cherché à se spécialiser dans un domaine spécifique. Les caracté- ristiques de la commune ne l’imposaient pas. “On n’a pas de forêt et le seul terrain communal se limite pratique- ment à la cour de l’école et au cime- tière.” Même topo pour les biens immo- biliers réduits à la mairie, la cure et l’église. Bugny, c’est un peu le parent pauvre du canton. Denys se souvient qu’il fut question un temps d’une éven- tuelle fusion avec Arçon. L’idée est res- tée sans suite. La faiblesse des recettes oblige à gérer au plus juste les affaires communales. Ce qui n’est pas sans poser certaines difficultés pour les investissements lourds. “Quand je suis arrivé au conseil, il n’y avait pas encore de réseau d’adduction d’eau. C’était le gros chan- tier à entreprendre. Comme on n’avait pas de sou, il a fallu imposer aux habi-

emploiera jusqu’à 5 ouvriers. Certains comme son neveu ont effectué toute leur carrière à ses côtés. Preuve qu’il devait être un bon patron… Il s’est aussi impliqué à la chambre de métiers du Doubs. Les Laithier à Bugny ont tou-

ti pour un mandat de conseiller uniquement car je ne voulais pas reprendre une place d’adjoint” , sourit Denys Lai- thier. Avec ce nouvel engagement, il a passé le cap du cinquante- naire en 2010. Cet exploit lui

Bugny, un peu le parent pauvre du canton.

a valu une médaille d’honneur et les félicitations de la commune de Bugny et du canton de Montbenoît. Des hom- mages tout à fait justifiés envers un homme qui n’a pas été épargné par l’existence. On ne compte plus depuis combien de générations la famille Lai- thier est établie à Bugny. Elle a long- temps vécu du travail de la terre. “Mes parents exploitaient une petite ferme. Ils ont été emportés assez vite par des problèmes de santé. Je me suis retrou- vé orphelin assez jeune” , explique Denys qui a grandi sur l’exploitation fami- liale avec ses deux sœurs et son frère.

jours eu le sens des affaires munici- pales. Ils se sont succédé à la tête de la commune de 1919 à 1991. Le der- nier en date n’était autre que Pierre Laithier, le frère de Denys, qui a exer- cé la fonction de maire pendant 30 ans. Le jeune maçon s’est lancé dans le “business” municipal en 1960. Il avait 28 ans. Bugny comptait alors 9 conseillers et 90 habitants. Ils sont maintenant 11 pour une communau- té villageoise de 150 habitants. Très pris par son travail, Denys Laithier n’a jamais voulu briguer la place de maire qui ne lui correspondait pas trop,

Denys Laithier a reçu en 2010 la médaille d’honneur qui marque les 50 ans passés au sein du conseil municipal de Bugny.

coup atténué ces dernières années constate l’élu. C’est sûr, il quittera la scène politique de Bugny aux pro- chaines élections en 2 014. Personne ne lui en tiendra rigueur. Devoir lar- gement accompli. F.C.

tants de participer financièrement au projet. Ils ont dû payer l’eau avant de la voir couler au robinet. D’où cer- taines tensions.” Bugny n’a pas échappé aux rivalités qui font le charme des communes rurales mais ces frictions se sont beau-

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