Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Culte

Qui sont les musulmans du Plateau ? Pour combattre les clichés et dans un souci de découverte de l’autre, la mosquée de Maîche s’est ouverte aux membres de l’Université populaire. À la découverte de la mosquée de Maîche

D’ apparence, c’est une maison comme les autres. Quatre murs, un toit, deux portes blanches, une fenêtre. Tout ce qu’il y a de plus banal en somme. Ce n’est qu’une fois

- prière de se déchausser, geste auquel vingt personnes inscrites à l’Université populaire de Maîche se sont volontiers plié jeudi 3 février lors de la visite guidée organisée en lien avec l’association de la mosquée, pro- priétaire du lieu.

Comment fonctionne la mosquée ? Entretenue par les fidèles L a communauté musulma- ne du Plateau est compo- sée d’environ 65 familles, toutes réparties de Maîche à Charquemont, ce qui repré- sente environ 250 personnes. On y trouve des individus d’origine algérienne, tuni- sienne, marocaine, turque, mais aussi des Cambodgiens et des Français convertis. Il n’y a pas d’imam mais un membre de l’association qui dirige la prière. Lors du rama- dan, c’est un imam d’Algérie qui vient prêcher. Depuis 1997, l’association de la mosquée est propriétaire de son lieu de culte. Auparavant, elle louait un petit local situé rue de Saint-Hippolyte dans les garages de l’usine Haenni. Pour assurer les travaux, la réfection, l’entretien du lieu et les coûts de chauffage, l’association demande une coti- sation à chacun (10 euros au minimum). Grâce à des frais limités (environ 300 euros par mois de chauffage), elle équi- libre ses comptes. Le don se fait en fonction des moyens de chacun. Il y a quatorze ans, le prési- dent Hadj Chaoui a été confronté au refus de la popu- lation de voir une mosquée se créer à Maîche. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre. Outre les prières, elle sert d’institution sociale et éduca- tive. Les jeunes y apprennent notamment l’arabe, le Coran.

l’entrée franchie que la force spirituelle de la mosquée de Maîche située rue du Mont- Miroir se fait sentir.

“Rien à cacher, tout à partager.”

Pour la première fois dans l’histoire maî- choise, le lieu cultuel a ouvert ses portes don-

Dans le hall, de grands et somp- tueux tapis verts recouvrent le rez-de-chaussée et le premier étage. Pour accéder à la maison de Dieu - celle des mulsumans

nant accès à la salle de prières et de réunion. L’occasion de battre en brèche de nombreux clichés “et afficher notre trans- parence. Nous n’avons rien à

Mohamed Boudebza, vice-président de l’association de la mosquée.

cacher, tout à partager” explique Mohamed Boudebza, vice-prési- dent de l’association et habitant des Écorces. Des paroles transcrites dans les actes puisque les musulmans, heureux que l’on s’intéresse à eux, ont déroulé un véritable tapis rouge à leurs visiteurs d’un soir. Deux heures durant, ils ont rap- pelé leur foi, la vision de leur reli- gion monothéiste et n’ont occul- té aucune question lors d’un débat conclu autour d’un grand fes- tin mijoté par l’association. Sur-

tout, ils ont autorisé le groupe à assister à l’appel à la prière puis à la prière du soir ( isha ) faite par l’imam, qui n’en est pas un, car Abderamad travaille comme “mécanicien outilleur” (les vrais Imam ne sont pas salariés mais dévolus à la prière). Un moment rare, unique. “L’Islam est une ter- re de partage, d’échange” a souf- flé l’un des pratiquants. Jeunes, moins jeunes, tous regrettent l’amalgame fait entre religion et extrémisme. “Ici, il n’y a pas de Chiite, pas de Sun-

nite, dit l’Imam. Juste des gens qui viennent pour prier afin d’accéder au paradis.” Dans un coin de la salle, deux jeunes écoutent attentivement. Posés, réfléchis, ils avouent que les regards à Maîche sont plutôt insistants s’ils se baladent en djellaba. Ils préfèrent le dia- logue ou passer leur chemin plu- tôt que l’affrontement. Ici, per- sonne ne veut faire de remous. Cela s’appelle le respect. Tout simplement. E.Ch.

Le thé à la menthe versé aux invités.

Goumois et environs La pêche quand même… Malgré la mortalité de truites relevée fin décembre, la pêche ouvre bien le 1er mars sur le secteur de la “Franco-suisse” sans aucune contre-indication de consommation.

S ous le pont de Goumois, le Doubs glisse tran- quillement dans une quiétude quasi mona- cale. L’eau, limpide, ferait oublier qu’en décembre puis janvier dernier, des cen- taines de truites mouraient. Les pré- lèvements réalisés sur les poissons et l’eau ont conduit à une réponse que l’on attendait : “la pollution est multifac- torielle”. En clair, l’eau de mauvaise qualité n’a fait qu’affaiblir des poissons déjà bien malades. En plus de cela, ils ont dû affronter la fraie (pério-

de de reproduction). C’était trop. Des vers - de taille microscopique - ont été retrouvés dans l’estomac des truites.

Quelques semaines après cette pollu- tion d’envergure, le “Doubs franco-suis- se” ouvre le 1 er mars. C’est la première rivière de Franche-Comté à lancer les hostilités. Les autres suivront le 12 mars.

Des vers de taille microscopique.

Agencement LOUVET - ZA CHARQUEMONT - 03.81.44.08.18 www.menuiserie-louvet Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 19h - Le samedi de 9h à 12h

Pour l’instant, aucune contre-indication à la consommation de poissons n’est donnée mais cel- le-ci demeure fortement déconseillée.

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