Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

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V A L D E M O R T E A U

Cinéma Julien Tisserand se souvient de “Monsieur Batignole” Cet habitant de Grand’Combe-Chateleu fait partie des figurants qui ont par- ticipé au tournage du film de Gérard Jugnot, tourné en partie à Morteau. Il y apparaît cinq fois. Une expérience qui a marqué sa vie il y a dix ans.

L e souvenir du tour- nage du film “Mon- sieur Batignole” est encore vivace dans la mémoire de Julien Tisserand. Cela fera dix ans en juin que Gérard Jugnot (acteur- réalisateur) transformait la gare de Morteau, le Meix-Lagor, la ferme du Theverot aux Gras et Le Bizot, en plateau de ciné- ma pour réaliser un long-métra- ge dont l’action se passe en 1942, sous l’occupation allemande. Outre les costumes d’époque, les décors, la locomotive à vapeur, le réalisateur a fait appel à des figurants pour les besoins du film. Julien Tisserand était par- dans la presse locale. “J’ai lu qu’un casting était organisé à Pontarlier et à Morteau salle Klein. Je venais d’être en retrai- te, j’avais du temps libre. J’ai eu envie de me présenter pour m’amuser mais aussi la posté- rité” dit-il avec le sourire. Fina- lement, cet habitant de Gran- d’Combe-Chateleu sera engagé pour deux jours de tournage au Meix-Lagor et à Morteau. “On m’a appelé pour me donner ren- dez-vous à l’ex-usine Cattin où on m’a habillé. Je devais jouer un voyageur, un notable” se sou- vient-il. Vêtu d’un complet bleu marine, coiffé d’un chapeau, une valise à la main, ce grand mi eux. Une expé- rience unique dont il parle encore avec plai- sir. Tout a commencé par une annonce parue

gaillard qui avait soixante ans en 2001 était prêt pour le tour- nage. Jamais jusque-là il n’avait fait l’acteur. Dans la bergerie du Meix-Lagor, où le guichet de la gare de Lyon avait été reconstitué dans les moindres détails, Julien Tis- serand était un des voyageurs qui attendaient pour prendre leur billet de train, comme Mon- sieur Batignole, à destination du Haut-Doubs. “À Morteau, je traverse les voies en compa- gnie d’une petite fille (Julie Bailly des Fins). Je me souviens que chaque séquence a été recom- mencée dix fois. Changement de plan, changement de scène, c’est En ce mois de juin 2001, il fait très chaud dans le Val de Mor- teau : “35 °C à l’ombre.” Les figu- rants cherchent à se mettre à l’abri du soleil sur le quai de la gare. Malgré la chaleur, le sexa- génaire est très attentif à tout ce qui passe sur le plateau. “J’avais vraiment envie d’apparaître dans le film, ce qui ne fut pas le cas de tous les figu- rants.” Objectif atteint : on l’aperçoit à cinq reprises dans Monsieur Batignole. Plus tard, le jour de la présen- tation du film en avant-première à Morteau, Gérard Jugnot confiera à Julien Tisserand qu’il a eu de la chance d’être rete- un boulot de fou pour quelques secondes de film. Pendant ce temps, nous patientions” raconte Julien Tisse- rand.

nu pour deux jours de tourna- ge. Cette expérience cinémato- graphique a marqué cet habi- tant du Beugnon. “Ça a été le temps fort de ma retraite. Je n’oublierai pas non plus l’accueil que nous a réservé l’équipe du film, ni Gérard Jugnot qui est quelqu’un d’accessible.” T.C.

Julien Tisserand a gardé des photos et une affiche du film Monsieur Batignole en souvenir du tournage.

En ce mois de juin 2001, il fait 35 °C.

En tant que figurant, Julien Tisserand devait traverser les voies.

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