Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

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V A L D E M O R T E A U

Santé Le double combat de Béatrice Drezet Traitée pour un cancer, Béatrice Drezet ne peut plus travailler aujourd’hui. Elle en fin de droit et perçoit 500 euros par mois. Elle se révolte contre le système qui après l’avoir soigné, la pousse vers la précarité.

À 53 ans, Béatrice Drezet se bat depuis dix ans contre le cancer. Sa lut- te est permanente pour se tenir en vie. “On m’a opéré plus de vingt fois. Je ne compte plus tout ce que j’ai eu” dit-elle. Depuis quelques mois, elle avoue aller mieux. Mais un autre combat vient de démarrer pour cette Pontissalienne célibataire ori- ginaire du Val de Morteau. Un combat “contre le système” qui la pousse vers la précarité après l’avoir soigné. Salariée de l’hôpital de Pontar- lier où elle exerçait la fonction d’aide-soignante, Béatrice Dre- zet est aujourd’hui en fin de droit du congé longue maladie qui lui garantissait jusqu’à présent son revenu de 1 050 euros par mois. “Cette somme a été divisée par deux mi-décembre. Comment voulez-vous vivre avec 500 euros ?” La raison est liée à son état de santé. Elle ne peut

plus espérer travailler, alors qu’en 2005, après trois ans d’interruption d’activité pour se soigner, elle avait pu reprendre son emploi dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique. “J’ai rechuté au bout d’un an. J’ai eu plusieurs arrêts longue durée.” Béatrice Drezet est désormais considérée comme invalide, mais elle ne perçoit pas encore l’allocation adulte handicapé qui s’élève à 700 euros. Elle en sera destinataire lorsqu’elle sera reconnue adulte handicapé. “Cela peut prendre plusieurs mois” explique Madame Dre- zet qui a effectué les démarches nécessaires avec une assistante sociale. Le cas échéant, cette allocation se substituera à ses revenus actuels. “Pour l’instant, je suis entre deux : d’un côté en fin de droit et de l’autre dans l’attente de la reconnaissance adulte han-

dicapé à 100 %.” Il n’a pas non plus échappé à sa banque qu’elle était “entre deux”. Béatrice Drezet prétend que l’assurance ne couvre plus le remboursement de son prêt immobilier (les mensualités avoi- sinent les 400 euros) tant qu’elle n’a pas apporté la preuve de son invalidité. Bref, cette quinquagénaire ne s’en cache pas, elle vit sa situa- tion comme une profonde injus-

tice. 500 euros par mois en tout et pour tout. “C’est un peu la double peine : vous êtes mala- de, vous ne l’avez pas choisi, et ensuite on vous

“Vous enfoncer un peu plus.”

bloque vos ressources. Je suis révoltée par ce système. J’ai tra- vaillé depuis l’âge de 16 ans. J’ai passé 20 ans dans la fonction publique hospitalière pour en arriver là. J’ai l’impression que tout est fait pour vous enfoncer un peu plus.” Béatrice Drezet

Béatrice Drezet : “Je n’ai plus le courage de me battre pour subvenir à mes besoins.”

estime que les gens qui com- me elle ont travaillé mais qui ont dû cesser leur activité mal- gré eux pour cause de maladie devraient faire l’objet d’une pri- se en charge particulière par la société. En attendant, elle se débrouille pour faire face au quo- tidien. Elle a dû se résoudre à se tourner vers les associations caritatives comme “le P’tit panier” à Pontarlier pour se nourrir. “La première fois, ce n’est

général, aux administrations, à la mairie de Pontarlier, et même au président de la République pour raconter son histoire, et “leur dire combien il faut que les choses changent.” Les réponses qu’elle a eues, politisées parfois, l’invitaient à se tourner vers une assistante sociale. Ces réponses ne sont pas à la hauteur de ses attentes, mais elle devra s’en contenter. T.C.

pas facile de franchir le pas. Mais heureusement que des associa- tions comme celle-ci, ou com- me le Liseron, ou la Ligue Contre le Cancer sont là pour vous épau- ler.” Pour compléter son revenu, elle va puiser dans ses quelques économies. “Ce n’est pas normal. Je me suis privée pendant des années pour mettre de l’argent de côté.” Révoltée, Béatrice Drezet a fini par écrire au député, au Conseil

Villers-le-Lac Accompagner le salarié étranger en Franche-Comté Stéphanie Haegel de Villers-le-Lac lance “HLC Wordlink”, première société à proposer aux salariés étrangers arrivant en Franche-Comté un accompagne- ment dans leur recherche de logement, mesures administratives ou services.

O ui, le Doubs et plus géné- ralement la Franche- Comté attirent des sala- riés dumonde entier notamment dans l’Aire urbaine où les sec- teurs automobile et de l’ingénierie qui recrute à tout-va. D’Amérique du Sud, des États-Unis, de l’Europe entière et bientôt de Chine, ils sont quelques-uns à poser leurs valises soit à Peu- geot, Alstom, General Electric… et bientôt Faurecia qui instal- lera 250 personnes à Bavans

l’innovation constante Le seul poêle à granulé de bois à décendrage automatique (dit Biomasse) - Brûleur rotatif - Permet de brûler tout type de granulés - Rayonnant et soufflant

pour la recherche et le dévelop- pement. D’ici 2015, la région devra embaucher entre 11 700

franc-comtoises mais aussi aux P.M.E..Elle propose également un accompagnement du salarié

et 12 600 cadres. Encore faut-il sédui- re ces cerveaux, les inciter à s’installer ici, les aider à trou- ver un logement, leur proposer la bonne éco- le pour leurs enfants.

et de sa famille. C’est la première structu- re de ce type en Franche-Comté. À l’origine de “HLC Worldlink”, Stéphanie Haegel, une habitan- te de Villers-le-Lac qui

Elle devrait aider les futurs footbal- leurs du F.C. Sochaux.

Depuis un an, HLC Wordlink propose “la relocation”, service dédié aux grandes entreprises

s’est associée avec Édith Lal- lemand, une Belfortaine, pour créer cette structure. “Lorsque je travaillais dans un organis- me de formation, je passais beau- coup de temps à trouver un loge- ment pour des étrangers venant travailler ici, à les aider dans leurs démarches administratives. Avec Édith Lallemand, nous avons eu cette idée qui sert aus- si bien l’entreprise car le salarié est plus rapidement productif. Pour ce dernier, c’est aussi un moyen de s’intégrer plus vite.” À l’heure actuelle, leur aide va essentiellement aux cadres. “Nous venons de conseiller un manager mexicain qui était très bon dans son pays mais dont les méthodes américaines ne pas- saient pas en France. Nous aidons à appréhender parfois le choc culturel” donne en exemple la responsable d’entreprise qui par- le trois langues, l’anglais, l’allemand et l’espagnol. Bientôt, “HLCW” devrait aider les futurs footballeurs du F.C. Sochaux-Montbéliard tout com- me elle espère travailler avec la Suisse voisine. Le prix de l’intervention se fait sur devis. E.Ch.

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Stéphanie Haegel : “Nous permettons une intégration plus rapide du salarié étranger.”

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