Journal C'est à Dire 163 - Février 2011

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V A L D E M O R T E A U

Le service à la personne est un secteur de l’économie franc-comtoise très dynamique. Une étude montre qu’en 2009 à Morteau, le nombre d’heures de service par habitant est de 5,9. C’est moins qu’à Besançon, mais plus qu’à Pontarlier. Vds URGENT LES SUCHAUX Proximité de Morteau à 1,5 km du Lycée et du Collège. Très bien exposé et situé S.E./S/O/S.O. TERRAIN à BATIR - CU obtenu + GRAND APPARTEMENT en RDC avec terrain attenant + garage + nb dép. + vaste cave en s/s - Classe énergie NC Possibilité de vente par lots séparés Tél. 06 15 75 14 41 tous les jours de 10h à 19h Email : 1.plus@wanadoo.fr

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Les Mortuaciens consommateurs de services à la personne

n’est pas satisfait de son niveau d’activité. Dans le domaine du service à la personne, le temps de travail est très fractionné. Cette réalité contribue à entre- tenir l’image tenace que ces métiers s’apparentent à des petits boulots qu’il faut cumu- ler pour s’en sortir. Seules 10 % des offres d’emplois d’aide à domicile (assistance à des enfants, à des adultes, et ser- vices domestiques) correspon- dent à des postes à temps plein apprend-on dans ce document. 95 % des demandeurs d’emplois sont des femmes. En revanche, dans ce domaine, la rémunération est supérieu- re à celle du S.M.I.C. (10 euros nets de l’heure). “Il y a un pro- blème de condition d’emploi. Il faut essayer de réduire le mor- cellement du temps de travail des salariés. Pour cette raison, des gens peuvent être salariés du secteur et toujours être ins- crits à Pôle emploi” reconnaît Bernard Bailbé, directeur régio- nal de la Direccte. Différentes actions sont à l’étude pour conti- nuer à dynamiser cette filière

alors que le marché n’est pas encore à maturité, tout en tra- vaillant sur ses points faibles. Aujourd’hui, dans le registre des services aux personnes dépendantes, 97 % des heures sont dédiées à l’aide aux per- sonnes âgées. En ce qui concer- ne la vie quotidienne, 86 % des heures de services sont pour du repassage et du ménage. Enfin, à la rubrique services à la famil- le, 78 % des heures vont à la garde d’enfants et 17 % au sou- tien scolaire. L’étude montre qu’à Besançon, le nombre d’heures de service par habitant est de 5,5, alors qu’il est de 8,05 à Vesoul, 6,24 à Belfort, 4,4 à Champagnole, 5,9 à Morteau et 2 à Pontarlier. C’est en Haute-Saône et dans le Territoire-de-Belfort que la population consomme le plus de services à la personne. Un paradoxe pour le Doubs, si c’est dans ce département qu’il y a le plus de salariés, c’est aussi là que le nombre d’heures de service par habitant est le plus faible de Franche-Comté puis- qu’il est de 4,5.

U ne population qui vieillit, des nouveaux modes de vie qui émergent, la démo- cratisation du chèque emploi service, voilà des explications à la croissance que connaît aujour- d’hui le marché du service à la personne. Ce qui est vrai ailleurs en France l’est aussi en Franche-Comté. Dans la région, ce secteur emploie 7 500 équi- valents temps pleins (E.T.P.) ce qui correspond à 32 000 sala- riés ! C’est dans le Doubs qu’ils sont les plus nombreux puis- qu’on en recense 12 650 (2 875 E.T.P.) contre 6 958 dans le Jura (1 611 E.T.P.), et 8 749 en Hau- te-Saône (1 882 E.T.P.). Le Ter- ritoire-de-Belfort en compte 3 625 (1 094 E.T.P.) Toujours en Franche-Comté, ce secteur tota- lise 12 millions d’heures de tra- vail rémunérées (hors assis- tantes maternelles) en 2008. Il y a 82 300 utilisateurs de ser- vices à la personne pour des prestations aussi diverses que le ménage, le gardiennage, le soutien scolaire, des travaux de jardinage, ou l’accompagnement de personnes âgées. 62 % des utilisateurs ont recours à des organismes agréés de service. Entre les auto-entrepreneurs, les associations, les entreprises et les C.C.A.S., il y a en décembre 2010 en Franche-Com- té 442 structures positionnées sur ce marché devenu très concurrentiel et tributaire du pouvoir d’achat des ménages. Tous ces chiffres sont le résul- tat d’une récente étude présen- tée par la Direccte (Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consomma- tion, du Travail et de l’Emploi). L’ensemble du secteur a été pas- sé au crible pour tenter de cer- ner ce nouveau marché et son évolution. Premier constat : “Malgré une baisse des heures travaillées en 2008 et 2009, liée à la dégra- dation de la conjoncture, c’est le secteur le plus créateur d’emplois, tant en Franche-Comté qu’au niveau national” observe Marc- Henri Lazar, responsable de la Direccte du Doubs. Ce secteur est dynamique. Mais à l’inverse, l’étude met en évi- dence qu’un salarié sur deux

Marc-Henri Lazar, directeur départemental, et Bernard Bailbé, directeur régional de la Direccte, ont commenté l’étude sur les services à la personne en Franche-Comté.

Morteau Le Sauvaginier plie les gaules Le célèbre magasin de pêche et chasse installé rue Payot à Morteau a cessé son activité. Il se sera remplacé par une société de vérandas. L’ ouverture de la saison de pêche, le 12 mars prochain, aura un goût de bouchon pour les pêcheurs mortuaciens habitués, le jour choisi de tout arrêter d’autant que les charges devenaient de plus en plus importantes” dit le patron, spécialiste de la pêche au coup. Il avait repris la suite de Messieurs Boillot (10 ans d’exploitation) et Petulo (4 ans). Une des forces de Jean-Luc Pédezert : une amorce dont lui seul avait le secret. Amoureux de la rivière, il a noué de l’ouverture, à se rendre dès 5 heures du matin au “Sauvaginier” pour y acheter quelques goujons et prendre un café-croissant offert par la maison avant de filer au bord de l’eau.

L’A.D.M.R. fait face à la crise Cette association qui fait le choix de la professionnalisation des aides à domicile doit composer avec des facteurs exté- rieurs qui impactent son modèle budgétaire. L’ A.D.M.R. est présente dans le Doubs à travers 36 antennes. Cette association spécialisée dans le service à la personne emploie 1 000 salariés sur le département. 85 % de son acti- vité sont liés à l’accompagnement de personnes âgées qui béné- ficient de l’A.P.A. (allocation personnalisée d’autonomie). Grâce à cette aide financière versée par le Conseil général, l’A.D.M.R. a multiplié par quatre cette activité en cinq ans. L’association a profité de ce dynamisme pour “investir sur la professionnalisa- tion des aides à domicile” précise Willy Cadet, directeur fédéral des A.D.M.R. du Doubs. Il ajoute que “de gros efforts ont été faits pour mensualiser nos collaborateurs qui étaient payés à l’heure.” Ce travail sur la qualification des ressources humaines était essen- tiel. Mais il fait partie des facteurs qui aujourd’hui pénalisent l’association qui, comme d’autres prestataires, ressent les effets de la crise. “Nous devons résoudre l’équation entre, d’un côté, notre montée en puissance rapide, notre volonté de professionna- liser les aides à domicile et de l’autre, les contraintes auxquelles nous sommes confrontés et qui sont liées à des mesures qui impac- tent nos modèles budgétaires” précise Willy Cadet. Parmi les contraintes, il y a la perte de l’exonération des charges sociales service à la personne, et des modifications au niveau de l’A.P.A. Néanmoins, du côté de l’A.D.M.R. on affirme composer avec ces paramètres, tout en diversifiant l’activité vers d’autres services aux familles comme la garde d’enfants à domicile qui prend de plus en plus d’ampleur. Willy Cadet se veut rassurant pour l’avenir et tient à faire taire la rumeur selon laquelle l’A.D.M.R. pourrait se séparer de collaborateurs. Le directeur est clair sur ce point : “Nous n’avons déclenché aucune mesure de licenciement à l’encontre de nos 1 000 salariés.”

Depuis le samedi 12 février, le maga- sin de pêche et de chasse “Le Sauva- ginier” situé rue René-Payot a cessé toute activité. Conséquence, il ne res-

des amitiés et espère “que la journée de convivialité du 14 juillet perdurera malgré leur départ” dit-il. “Nous nous retrouvions, les pêcheurs, sous le pont

La concurrence d’Internet.”

te à Morteau plus qu’un magasin dédié aux dis- ciples de Saint-Pierre. Après onze années pas- sées à conseiller les clients sur la cuillère ou le bon leurre souple à utiliser pour sortir des eaux du Doubs un beau brochet, Jean-Luc Pédezert et sa femme Brigitte s’en vont le cœur serré : “Avec la concurrence d’Internet et l’arrivée pro- chaine de Décathlon à Pontarlier, nous avons

de Villers-le-Lac. C’était un moment de partage.” Pour l’heure, le commerçant ignore s’il restera à Morteau avec sa femme. Tout dépend des offres d’emploi. Racheté par la mairie, le bâtiment accueillera les “Vérandas Saillard” au rez-de- chaussée. À l’étage, des logements seront mis en location. E.Ch.

Jean-Luc et Brigitte Pédezert, responsable du magasin “Le Sauvaginier” ont cessé leur activité.

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