Journal C'est à Dire 162 - Janvier 2011
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M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S
Montbenoît
Nouveau rebondissement dans l’affaire Barrand Le doyen des juges d’instruction a donné une suite favorable à la plainte contre X déposée par Jean-Marie Barrand, poussé dans ses der- niers retranchements, après douze ans de conflit avec la commune.
F ait assez rare, le doyen des juges d’instruction vient de donner une sui- te favorable à une plain-
te contre X pour “faux et usage de faux”dont il a été est saisi aupénal. En cause, un document “litigieux” selon M. Barrand au terme
duquel la commune de Mont- benoît a été autorisée à inter- venir dans les problèmes de bor- nage entre la propriété de M. Barrand et celles de ses voisins. Bornage qui a été la source de tous les maux pour la famille de cet habitant de Montbenoît, qua- siment acculée à la ruine par la mise en application des astreintes financières auxquelles il a été condamné (le journal C’est à dire en a déjà parlé à plu- sieurs reprises). Cette fois, ce n’est plus au civil mais au pénal que l’affaire se joue. Cette plainte avec consti-
“Le maire nous fait payer 50 000 euros pour un chemin soi-disant bouché mais il sait parfaitement que le chemin est utilisé quotidiennement par… son adjoint” commente Jean-Marie Barrand.
adjoint Henri Nicod (et voisin de M. Barrand) notamment.
la famille Barrand risque de continuer à subir les foudres du maire, soit il décide de la mise en examen de certains prota- gonistes qui conduiraient ces derniers devant le tribunel cor- rectionnel, avec le risque de se voir infliger des peines d’emprisonnement. Si cette secon- de option est retenue,M. Barrand
pourra alors engager une ulti- me action en révision dans le cadre civil pour mettre fin à dou- ze années de litige. Malgré ce nouveau rebondisse- ment prometteur pour la famil- le de Montbenoît, l’avocat des Barrand, M tre Jérôme Pischoff, reste prudent : “Je ne suis ni opti- miste ni pessimiste, surtout dans ce dossier où dès le départ le pen- sais franchement que le dossier de M. Barrand aboutirait. Puis les choses ont dégénéré et on abou- tit à la ruine d’une famille. M. Barrand est bien déterminé à aller jusqu’au bout. Il aurait certes pu capituler devant une décision judiciaire qui lui était défavorable. Mais il ne veut plus céder devant ce qu’il considère comme une injustice. Je pense qu’on aurait pu traiter ce pro- blème autrement, il n’est pas for- cément nécessaire de vouloir anéantir un homme et sa famil- le. Je ne pense pas qu’une auto- rité publique ait le droit d’aboutir à la destruction d’une famille” estime l’avocat. La mise en application des astreintes contre les époux Bar- rand, ordonnée par le maire de Montbenoît a démarré au printemps dernier avec la sai- sie des voitures du couple. Cet été, la maison a été mise sous le coup d’une saisie-vente. Puis à l’automne est intervenue la saisie des économies du couple : 42 000 euros ponctionnés au total sur les comptes des Bar- rand. Coup de grâce en décembre avec une saisie sur salaire de 2 241 euros par mois pendant plus de deux ans pour payer ce que la mairie s’acharne à réclamer méthodiquement au couple. Aujourd’hui, Jean-Marie, Édith Barrand et leurs quatre enfants n’attendent qu’une chose : que la justice reconnaisse avoir été trompée. “Si une famille de quatre enfants est ruinée, ce n’est pas parce que la justice s’est trompée, c’est parce que la jus- tice a été trompée” commente Jean-Marie Barrand à qui veut l’entendre. Les clés de cette sombre affaire aux relents de règlement de comptes sont aujourd’hui entre les mains du juge d’instruction. De son côté, le maire de la com- mune Frédéric Bourdin conti- nue à se terrer dans le silence, refusant toute réponse aux sol- licitations des médias. J.-F.H.
tution de partie civi- le donne lieu à une enquête au cours de laquelle tous les pro- tagonistes de ce triste clochemerle seront
Les résultats de la com- mission rogatoire ne sont pas encore connus. Deux issues pos- sibles suite à l’enquête qui durera quelques
Saisie sur salaire de 2 241 euros par mois.
entendus : Jean-Marie Barrand, le maire Frédéric Bourdin, son
semaines : soit le juge pronon- ce un non-lieu à poursuivre et
Sur cette photo prise récemment, on distingue parfaitement les traces de véhicules sur le chemin objet du litige.
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