Journal C'est à Dire 162 - Janvier 2011

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D O S S I E R

La saga ménagère Vermot-Gaud La commune de Montlebon a abrité durant plus de 60 ans la fabrique de couverts créée et diri- gée par la famille Vermot-Gaud. Les anciens se souviennent certainement de la marque Vego. Montlebon

A u départ de cette épo- pée industrielle : un homme, Jules Vermot- Gaud. Cet entrepre- neur qui fut également maire de Montlebon pendant plus de 30 ans décide après la guerre 14-18 de se lancer dans la fabri- cation d’articles ménagers et de couverts de table en aluminium. “Il a eu cette idée en voyant des innovation” , explique Max Ver- mot-Gaud, le fils de Jules qui lui succéda en 1964 avec son frère Norbert. L’activité débute en 1920 dans un petit atelier adossé à la mai- son familiale. Jules travaille avec son frère Charles qui quit- tera la société après la Libé- ration. Les affaires prospèrent immédiatement. Ce qui permet de construire le premier bâti- ment de l’usine à Montlebon qui sera agrandie dès 1923. Cette extension abrite la fonderie d’aluminium. Un troisième corps de bâtiment articles similaires sur un marché. L’aluminium était alors considéré comme une vraie

sort de terre en 1928. Il com- prend les bureaux et les ateliers d’emballage. À partir des années trente, l’entreprise se diversi- fie dans les couverts chromés qui seront délaissés au profit de l’acier inoxydable après-guer- re. Cette évolution coïncide aus- si avec la création de la marque Vego. En axant sa fabrication sur les “Après 1945, elle vendait tou- jours des couverts en aluminium à l’export, notamment dans les colonies. Elle disposait aussi d’un petit marché en Bretagne où les gens avaient coutume de casser toute la vaisselle lors des mariages.” Vego se situe au niveau des marques de moyen de gamme. à son apogée, l’effectif du “grou- pe Vermot-Gaud” varie entre 150 et 180 salariés. La société a également diversifié sa fabri- cation sur d’autres sites : ins- truments dentaires aux Hôpi- taux-Neufs, instruments méca- petites dînettes enfan- tines pendant la crise de 1929, Vermot-Gaud résiste plutôt bien au séisme économique.

Entre 150 et 180 salariés.

Les ménagères de plus de 50 ans se souviennent certainement des couverts Vego.

niques et plastiques à Gray et, vers 1960, les réfrigérateurs Vego à Montreuil. “L’entreprise a d’ailleurs connu ses premières difficultés avec l’électroménager dans les années soixante-dix. Ce qui l’a empêché de développer et moderniser la fabrication de couverts. Laquelle a subi ensuite la concurrence de l’Italie, l’Espagne et l’Asie du Sud-Est.

L’activité a périclité progressi- vement avant la fermeture com- plète vers 1980.” Il ne subsiste plus guère de traces de ce glorieux passé ménager. Si ce n’est la résidence Vermot-Gaud qui abrite aujour- d’hui des appartements amé- nagés dans l’ancienne usine de Montlebon.

Lors du programme de réhabilitation de l’ancienne usine, la S.M.C.I. a peint le portrait du fondateur sur la façade.

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