Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Un projet de co-voiturage sur tout l’Arc jurassien Transport Certaines entreprises y sont déjà passées. Mais c’est à l’échelle de tout l’Arc jurassien franco-suisse que doit entrer en fonc- tion un système de co-voiturage d’ici l’été 2011.

P lus de 7 700 véhicules franchissent chaque jour la douane du Col-des- Roches à Villers-le-Lac. Ils sont aussi 2 600 à celle des Par- gots (Les Brenets) ou encore 1 900 à la douane de Biaufond et 1 600 à celle de Goumois. Les estima- tions pour 2020 annoncent enco- re 30%d’augmentation de ce tra- fic des travailleurs frontaliers.Des entreprises qui ont bien compris l’enjeu de ces mouvements pen- dulaires n’ont pas attendu pour mettre en place des navettes de bus, à l’image de la manufactu- re Cartier à La Chaux-de-Fonds. Les partenaires publics ont pris la mesure de la question. Le 10 décembre, la C.T.J. (Confé- rence Transjurassienne) dépo- se devant les instances euro-

péennes, un dossier pour finan- cer la mise en place d’un sys- tème de co-voiturage qui s’étendrait sur la quasi-totalité de l’Arc jurassien, du Plateau de Maîche au Haut-Jura, en pas- sant par le Haut-Doubs horlo- ger. Il devrait être opérationnel à l’été prochain. “L’objectif est

l’ensemble de l’Arc jurassien devrait entraîner un effet de mas- se” explique Mireille Gasser, secrétaire générale de la C.T.J. Dans la pratique, d’ici l’été pro- chain, plusieurs actions doivent être mises en œuvre pour concré- tiser le co-voiturage. Des par- kings-relais doivent être amé-

nagés à plusieurs points stratégiques : Morteau, le Col-des-Roches, Gou- mois… Un site Internet dédié au co-voiturage sera choisi, sur lequel une page d’accueil spé- cifique aux déplacements

bien sûr de baisser le tra- fic transfrontalier qui engorge certaines loca- lités. Parallèlement, nous engageons une démarche auprès des entreprises dont certaines sont déjà dans la préparation de

“Ce système devrait entraîner un effet de masse.”

Des parkings-relais doivent être aménagés à plusieurs points stratégiques sur les axes de circulation franco-suisses.

de frontalière. Le coût de cette action qui devrait être financée à hauteur de 50 % par les fonds européens avoisine les 200 000 euros. Les associations de défense des tra- vailleurs frontaliers - Amicale et Groupement Transfrontalier

Européen - se sont dites très intéressées par l’action entre- prise par la C.T.J. De son côté, l’Agglomération Urbaine du Doubs (A.U.D.), une instance franco-suisse qui regroupe les villes de Morteau, Vilers, Le Locle et La Chaux-de-

Fonds vient de lancer une cam- pagne d’encouragement à la pra- tique du co-voiturage. Elle recen- se 2 000 places de stationne- ment mises à disposition dans 11 communes du Pays Horlo- ger. J.-F.H.

transfrontaliers sera créée. Une action de signalétique sera éga- lement engagée, ainsi que des démarches de sensibilisation auprès des entreprises de la ban-

nouveaux plans de mobilité de leurs salariés parce qu’on leur refuse de construire du station- nement supplémentaire. Le fait de concevoir un système sur

Météo Suisse prévoirait mieux le verglas Météo “Nous le faisons depuis deux ans” répond Météo France Besançon dont les prévisions ne sont pas toutefois “ache- tées” par le Conseil général du Doubs qui travaille avec une société… du Nord de la France.

P rédire plusieurs heures à l’avance et de manière fiable l’état de la route, voilà qui en hiver peut s’avérer important, notamment pour les nombreux fron- taliers parcourant de nombreux kilo- mètres sur des routes souvent tor- tueuses. Et justement, Météo Suisse dispose depuis quelques semaines d’un

nibles (température de l’air, tempéra- ture de surface de la chaussée, état du sol, humidité, force et direction du vent, intensité et type de précipitations…), les synthétise et les géolocalise par pas de 5 km sur 120 000 kilomètres du réseau routier en France. Avec Opti- ma, le gestionnaire de routes dispose d’un outil temps réel de diagnostic. Les

nouvel outil pour prévenir les accidents en cas d’enneigement ou de verglas. En partenariat avec la Hau- te École de Bienne, un systè- me de prévision basé entre

acteurs du secteur routier peu- vent donc saler en fonction des besoins.” Ce service de Météo France n’est toutefois pas utilisé par le Conseil général du Doubs

“Le taux de fiabilité atteint 95 %.”

Prévoir le verglas sur les routes suisses fonctionne en test.

autres sur les mesures de températu- re et d’humidité a été mis au point : il annonce l’état de la route trois heures à l’avance. “Ce système, nous l’avons déjà en place depuis deux ans” répond Bernard Thévenon, délégué-adjoint départemental à Météo France Besan- çon. Il précise : “Le service se nomme “Optima” (Outil de Production sur les Tronçons d’Informations Météoroutiers Agrégées). Il assimile et recoupe toutes les 5 minutes toutes les observations et prévisions météorologiques dispo-

mais par celui du Jura. Le C.G. 25 a en effet décidé lors de son dernier appel d’offres de travailler avec une socié- té basée dans le Nord de la France pour prédire les éventuels risques. Côté suisse, on dit ce service révolu- tionnaire. Les “prévisionnistes” hel- vètes pourront indiquer aux voiries si l’autoroute est enneigée, s’il va y avoir des congères. Les données de tempé- rature sont croisées avec d’autres para- mètres, comme la quantité des pré- cipitations ou la nébulosité. “Le taux

de fiabilité atteint 95 %” , se félicite Météo Suisse. Constitué entre autres d’une applica- tion informatique, le système visua- lise le tronçon découpé en quatre sec- teurs. Les tronçons se colorent de vert, jaune ou rouge selon le degré de pro- babilité d’y trouver du verglas en fonc- tion de l’heure à laquelle on va y pas- ser. En un clic de souris sur les sta- tions de mesure représentées par un triangle, on peut lire en temps réel les températures au sol ou de l’air.

On peut aussi visualiser l’endroit en actionnant à distance les caméras. Ainsi, un chef de voirie sait à quelle heure il devra intervenir avec ses équipes de manière à éviter les grosses affluences sur le tronçon qu’il doit déneiger. Ce système ne sera pas éten- du - pour le moment - à toutes les routes de la Confédération. L’extension de ce système coûterait environ 2 mil- lions de francs suisses. Bien sûr, les automobilistes n’auront pas accès à ces informations : ils

seraient forcément tentés d’accélérer dans les zones vertes (où le danger semble moindre). À noter qu’en Autriche, où les exploitants d’autoroutes sont des sociétés privées, l’intérêt des pronostics hivernaux est grand. En cas d’accident dû à une chaussée mal déneigée, ces sociétés peuvent en effet être tenues pour res- ponsables, ce qui ne peut-être le cas en Suisse ou en France.

E.Ch.

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