Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

D O S S I E R

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Pontarlier P’tit panier, grande misère Ouverte en juin 2009 à Pontarlier, l’épicerie solidaire a vite trouvé sa place dans le réseau d’aide sociale. Forte fréquentation et déjà un manque de place.

Depuis janvier, l’épicerie solidaire a distribué des paniers à 400 personnes différentes.

L e P’tit Panier qui fonc- tionne depuis juin 2009 est ouvert le mardi et le vendredi après-midi. Sa création répondait au besoin de centraliser l’aide alimentai-

Zoom “Je ne pensais pas en arriver là” Liliane, nous l’appellerons ainsi, s’est retrouvée du jour au lendemain sans ressources. Elle n’a guère eu d’autre choix que de se tourner vers l’épicerie soli- daire, le temps de retrouver un emploi. Témoignage. L e portable nʼest pas forcément un gadget quand on vit à la campagne et quʼon cherche du travail. Sauf quʼil ne faut pas sʼéterniser en conversation. “Je nʼai pas beaucoup de crédit”, annonce Liliane en réponse à la sol- licitation de témoignage sur sa galère. “Je nʼai pas beaucoup de crédit”, cette expression pourrait aussi illustrer le manque de reconnaissance de la société en général sur son sort. Habitant dans une bourgade du Haut-Doubs, Liliane a plutôt ten- dance à enchaîner les petits boulots. “Jʼavais trouvé un emploi de nuit que jʼai quitté pour un autre travail où il fallait être très rapide. Je nʼai pas pu aller jusquʼau bout du mois dʼessai car je nʼarrivais pas à suivre la cadence.” Résultat des courses : Liliane se retrouve sans travail. Ayant démissionné de son premier poste, elle nʼa pas droit au chômage. “Je suis restée pratiquement deux mois sans man- ger. Cʼétaient des moments atroces, très durs”, se souvient-elle au bord des larmes. Au pied du mur, elle finit par se rendre à Emmaüs dʼoù on lʼoriente vers le Pʼtit Panier. “Moi qui ai toujours travaillé, je ne pensais pas en arriver là” souffle-t-elle. Elle trouve de quoi sʼalimenter et surtout beaucoup de chaleur humaine à lʼépicerie solidaire. Son projet à elle : simplement retrouver un emploi. La pres- sion est terrible sans revenus. “On a le loyer, les assurances, les factures de toutes sortes à régler. Les banques nʼarrêtent pas de vous appeler. Jʼai décidé de garder la voiture pour pouvoir répondre aux propositions dʼemploi.” Liliane est accompagnée par une assistante sociale. Elle a accep- té cette aide sur lʼinsistance de ses proches. Le ciel commen- ce maintenant à sʼéclaircir puisquʼelle a réintégré le monde du travail. Mais la sérénité nʼest pas encore de mise. “Cʼest un emploi à temps plein. Mais il faut régler les dettes et tout part dans les remboursements. Je cherche une activité complé- mentaire.” Elle admet que le travail, ça remonte le moral. Sans pour autant crier victoire. “Je voudrais de tout cœur sortir de la spirale de la précarité”, conclut celle qui fréquente encore le Pʼtit Panier le temps dʼéponger ses dettes.

re sur la place pontissalienne. À quoi ça sert une épicerie soli- daire ? “On aide les gens à se restaurer au moindre coût. L’économie réalisée ainsi sur la nourriture doit permettre de

régler des dettes, des factures…” , explique Martine Normand qui préside l’association. Le principe de distribution de l’aide alimentaire appliqué au P’tit Panier se détache de

l’assistanat pur et dur. Les paniers sont alloués suivant la moyenne économique du bénéficiaire, pre- nant en compte les charges, les recettes et le nombre d’enfants. La personne paie seulement 10 % du coût réel des produits. Côté fréquentation, le P’tit Panier fait le plein. “Depuis janvier, on a enregistré 400 bénéficiaires. Autant d’adultes que d’enfants” , souligne Martine Normand. 70 % de la “clientèle” vient de Pon- tarlier et 30 % des communes alentour. Quelques chiffres sont également assez significatifs de la situation dans laquelle se trou- vent ces personnes. “Entre 65 et 70 % des bénéficiaires dépensent moins de 3 euros par jour pour se nourrir. 35 % sont carrément à 0 de moyenne économique.” Les familles monoparentales représentent 70 % du public concerné. “On est un peu à l’étroit. On aurait bien besoin d’une tra- vée supplémentaire” , lance Mar- tine Normand en montrant les piles de cartons qui s’entassent dans son bureau. Le manque de locaux associatifs au centre-vil- le ne date pas d’aujourd’hui. Pour être exact, le P’tit Panier distri- bue aussi de l’aide d’urgence sans condition. L’épicerie solidaire tra- vaille en permanence avec les tra- vailleurs sociaux du C.C.A.S., du C.M.S. (centre médico-social)… Elle a aussi tissé des liens étroits avec les autres associations cari- tatives : Emmaüs, S.O.S. futures mamans, Espace Accueil Solida- rité, S.O.S. famille… Au niveau de l’approvisionnement, elle bénéficie du partenariat éta- bli entre la Banque alimentaire et Géant Casino. “Tous les jours, on a des bénévoles qui vont récu- pérer diverses denrées” précise la présidente. L’épicerie solidaire, on s’en doute, n’est pas un com- merce ordinaire. Les personnes y viennent aussi pour discuter, échanger, boire une boisson chau- de. “Ceux qui s’en sortent et n’ont plus besoin d’aide viennent enco- re nous saluer.” F.C.

Le repas de Noël signé Lemaître Envie de savourer un bon menu de Noël ? Pas de souci, l’atelier

PUBLI-INFORMATION

le service : apéritif, anni- versaire, mariage, sémi- naires, congrès. “On a déjà préparé des banquets pour plus de 150 convives” , signa- le Maryline Lemaître qui peut également se dépla- cer à domicile. Lemaître Gourmand propo- se également en semaine un service Menu du jour avec livraison chez le client. Si certains craignaient qu’elle ne s’en sorte pas, qu’ils se rassurent, Maryline Lemaître a du travail. Elle se forge peu à peu une jolie réputation dans l’univers des traiteurs locaux. Pour preu- ve, elle va prochainement investir dans l’acquisition d’un camion frigorifique. La fin d’année approche.

L’atelier Lemaître Gourmand affiche déjà complet pour la soirée du Nouvel An. Il est toujours possible de com- mander un menu de Noël confectionné par la jeune cui- sinière. “On prend les com- mandes jusqu’au 20 décembre” , indique Mary- line Lemaître qui a préféré cette année se concentrer sur une formule de menu unique à emporter. Tout est fait maison, il va sans dire. Entrée chaude, entrée froide, plat principal aux deux légumes, plateau de fromages, avant dessert et dessert. Un vrai menu de fête, copieux et raffiné. Le tout à 24 euros par person- ne. Rien à dire. Juste à réser- ver. Joyeux Noël. MENU DE NOËL - Foie gras et ses toasts briochés - Délice de rouget aux asperges - Suprême de pintade sauce marron Purée de patates douces Fagot de haricots - Plateau trois fromages - Douceur de fruits - Bûche douceur tropicale - Biscuit au pain d’épice et sa mousseline à la mangue

L e pari était risqué. Mary- line Lemaître est en pas- se de le réussir. Cette cui- sinière de formation a tenu plusieurs places en France et en Suisse. Elle a ainsi goû- té à la cuisine gastrono- mique, collective, tradition- nelle. De quoi accumuler une précieuse expérience avant de se mettre à son compte l’an dernier. Sa société bap- tisée Lemaître Gourmand prend en charge toutes sortes de repas de fête avec ou sans Lemaître Gourmand vous propose un menu copieux, original et au meilleur rapport qualité-prix.

Maryline Lemaître propose un menu de Noël copieux, raffiné à un prix abordable.

Un vrai cadeau du ciel.

Lemaître Gourmand - Grand’Combe-Chaleteu Tél. : 03 81 68 44 92 ou 06 72 96 51 32 lemaître.gourmand@orange.fr

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