Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

D O S S I E R

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Témoignage La galère n’épargne personne

Josette, 51 ans, explique “sa débrouille”, ou comment survivre lorsque l’on est une femme seule avec un enfant à charge. Elle bénéficie de l’aide des Restos du cœur de Morteau, ouverts les mardis et vendredis après-midi.

Josette vient chercher de l’aide aux Restos mais surtout de la chaleur humaine. Elle apporte sa joie de vivre en chantant des chansons.

Lors de l’inscription pour la cam- pagne d’hiver, Josette la Mor- tuacienne a incité un de ses voi- sins à demander de l’aide aux Restos chers à Coluche : “Mon voisin n’osait pas franchir la porte. Je l’ai accompagné…” L’homme en question a bien vou- lu nous répondre tout en gar- dant l’anonymat. La voix trem- blotante, un peu déstabilisé, il confirme que la détresse peut frapper n’importe qui et à n’importe quel moment : “Je ne pensais jamais demander de l’aide car je travaille. Avec cinq enfants, je peux dire que cette aide me permettra de souffler financièrement.” Assise à côté de lui, Josette le réconforte : “Il n’y a pas de honte, tout le mon- de peut avoir sa galère” dit cel- le qui a appris à pêcher dans le Doubs pour donner les poissons à ses chats. “C’est toujours ça d’économisé” précise-t-elle. Mère élevant seule son enfant, elle ne peut plus travailler pour des raisons médicales. Sa pen- sion ne lui suffit pas pour payer la location de son appartement, les charges, les frais de scola- rité de sa petite dernière.

Lorsque les Restaurants du cœur sont fermés (du 1 er avril à fin novembre), Josette dit vivre “de débrouille” , ou comment récu- pérer des produits jetés à la pou- belle pouvant être réutilisés. Mireille est bénéficiaire depuis trois ans, après s’être retrouvée au chômage. Elle se souvient comme si c’était hier du jour où elle a franchi pour la première fois la porte du local : “Je suis rentrée, je me suis assise et j’ai pleuré.” Les bénévoles sont venues la réconforter. Au-delà de l’aide alimentaire, l’appui des Restos est bien psychologique. E.Ch.

Bénévole, Claude Heme met à disposition son temps au service des plus démunis. Il inscrit les nouveaux demandeurs et distribue les colis.

A u centre d’une des tables, des biscuits chocolatés, une part de cake marbré émiettée à côté d’une tasse de café encore fumante. Il est 14 h 30, le local des Restos du cœur de Morteau situé derrière La Pos- te vient d’ouvrir ses portes. L’ambiance est conviviale, les allées et venues des bénéficiaires affluent sous le regard bienveillant

ver de la chaleur humaine. Une aide incommensurable voire indispensable dont Josette - 51 ans - bénéficie depuis 20 ans. “Je suis l’une des plus anciennes à venir ici” explique la dame qui communique sa bonne humeur et son sourire à tous les béné- ficiaires en poussant la chan- sonnette tous les vendredis après-midi accompagnée à la

de Coluche dont le portrait est affiché sur la porte d’entrée. Des jeunes - pas plus de vingt-cinq ans -, d’autres avec des enfants en bas âge, des

guitare par Antoi- ne. “Ici aux Restos de Morteau, l’ambiance n’est pas la même qu’à Besançon ! C’est plus chaleureux, on discute entre nous.

L’Orade Bijouterie - Joaillerie 63 rue de la République PONTARLIER

“Il n’y a pas de honte, tout le monde

peut avoir sa galère.”

trentenaires, des quinquagénaires, des personnes âgées : tous vien- nent chercher au local des den- rées alimentaires pour manger à leur faim. Beaucoup viennent aussi y trou-

Parfois, on se fait des amis et on peut même participer à des ate- liers comme celui de couture. À Besançon, vous prenez votre colis et vous repartez…” constate Josette.

L’Orade Raffinement et Elégance pour un Noël NOIR & BLANC

Dans le Val de Morteau, la solidarité semble fonctionner lors des différentes collectes organisées dans les supermarchés.

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