Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

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Morteau Moins de précarité cette année Le C.C.A.S. (Centre communal d’action social) de Morteau confirme que les aides d’urgence ont été moins nombreuses cette année. L’activité économique est souvent le meilleur remède à la pauvreté.

L e centre communal d’action social de Morteau ne cherche pas à se voiler la face. Oui, la précarité exis- te bien à Morteau mais le C.C.A.S. avoue par la voix de Dragana Voji- novic - adjointe mortuacienne en charge de l’action sociale - que les leviers permettant de lutter contre la précarité sont nombreux à Mor- teau et dans le Haut-Doubs. Mieux, ils fonctionnent. Plusieurs raisons à cela : la solidarité entre les per- sonnes, l’appui des associations et les fonds ou aides débloqués par le C.C.A.S. composé de sept personnes, Russey. “Actuellement au C.C.A.S. de Morteau, nous avons en majo- rité des demandes d’aide à domici- le pour les personnes âgées qui osent très rarement demander un renfort” confie Dragana Vojinovic qui pré- cise que tous les dossiers sont trai- tés “au cas par cas.” Pour résumer, les aides - financières ou matérielles - vont de l’enfance à la mort. “Le plus facile serait de signer un chèque… mais nous préférons l’accompagnement des personnes. L’estime de soi passe avant tout par sans compter l’aide de la commission locale de coor- dination qui traite des dos- siers de personnes en dif- ficulté de Maîche à Villers- le-Lac en passant par Le

anciens. Ainsi, cinq bénévoles ren- dent visite aux personnes âgées de plus de 75 ans en leur portant des livres. C’est un premier moyen pour rompre la solitude et alerter en cas de besoin. Depuis peu, un agent communal se déplace au domici- le de Mortuaciens de plus de 70 ans pour les aider dans certains petits travaux, “ne serait-ce que pour raccrocher un rideau, remettre une ampoule” explique l’adjointe. Le mois dernier, une vingtaine de demandes a été enregistrée. Le transport gratuit (pour les plus de 70 ans) est toujours en place ain- si que deux hébergements d’urgence. Avec ces dispositifs d’aide, Mor- teau dit “être loin de la tendance nationale en matière de précarité.” En septembre dernier, la commis- sion locale de coordination a étu- dié 14 dossiers de demande d’aide et 15 en octobre. Privilégier la responsabilisation à l’assistanat, voilà le nouveau leit- motiv des élus, qu’ils soient de Mor- teau ou d’ailleurs. “Ce que l’on évi- ter au maximum, c’est le tourisme social” conclut Dragana Vojino- vic, consciente que des personnes monopolisent des aides alors que d’autres, non demandeurs, n’osent pas en demander. E.Ch.

les démarches que les personnes peu- vent faire” avoue l’élue qui dit ne pouvoir donner de budget précis concernant l’aide sociale à Morteau. Les aides financières sont fonction des situations : elles vont de 50 à 350 euros. “Le budget a été dépas- sé en 2009 car il y a beaucoup de demandes. En 2010, il semblerait qu’il y en ait moins. On sent les effets de la reprise économique” dit M me Vojinovic. L’arrivée du R.S.A. (reve- nu de solidarité active) - qui n’est pas une aide du C.C.A.S. - per- mettrait d’améliorer la situation tout en sachant qu’il s’ajoute à des d’essence et des chèques alimen- taires sont également distribués aux familles avec cette fois plus de contrôles que par le passé : certains avaient en effet pu acheter de l’alcool avec ces chèques, ce qui n’est évidemment pas leur fonction pre- mière. Ce sera désormais impos- sible. Un partenariat avec l’épicerie de la Halle de Morteau a d’ailleurs été mis en place et des conseils pour cuisiner “pas cher” sont délivrés. Des aides simples mais efficaces ont été mises en place pour les mesures d’aides concrètes. Ainsi, une aide à la can- tine est allouée aux familles dont les enfants sont inscrits en mater- nelle et primaire. Des bons

“Éviter le tourisme social.”

Dragana Vojinovic, élue en charge de l’action sociale à Morteau : “Il existe des aides financières mais le but est de responsabiliser les personnes.”