Journal C'est à Dire 161 - Décembre 2010

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Ils travaillent, mais le montant de leurs revenus est insuffisant pour faire face aux charges courantes. Afin de les aider à sortir de la précarité, le Département verse aux salariés qui en font la demande le “R.S.A. Activité”. Revenu de solidarité Active (R.S.A.) Un complément de revenu pour les ménages les plus pauvres

E ntre le 1 er juin 2009 et le 30 septembre 2010, le Conseil général du Doubs a versé 53,7 millions d’euros aux bénéficiaires du R.S.A. (reve- nu de solidarité active). Moins de 2,5 % des ménages perçoi- vent cette allocation dans les cantons de la bande frontaliè- re à l’exception de celui de Pon- tarlier où la fourchette se situe entre 2,5 % et 3,4 %. La pro- ne franc-comtoise qui est de 5 %, soit 28 500 foyers. Cette dispa- rité est liée aux situations locales du marché du travail. La proxi- mité de la Suisse est évidem- ment un facteur favorable qui tire vers le haut le marché du travail. Néanmoins, comme l’emploi n’est plus synonyme d’autonomie financière, une partie de cette somme importante est versée en complément de revenu sous la forme du “R.S.A. Activité” à des personnes qui ont un tra- vail en France mais dont le salai- re est jugé insuffisant pour fai- portion des ménages qui accèdent aux R.S.A. dans le Haut- Doubs est donc infé- rieure à la moyen-

re face aux charges quotidiennes (7 871 foyers en Franche-Com- té). Intérim, temps partiel, celles qui perçoivent le “R.S.A. Acti- vité” gagnent moins de 1 000 euros par mois (le S.M.I.C. est à 1 343,77 euros pour 35 heures par semaine). “Les salaires français ne sont pas adaptés pour vivre ici. Dans un couple, il en faut au moins un des deux qui travaille en Suis- l’autre du Haut-Doubs, on obser- ve que la part des ménages qui accèdent au “R.S.A. Activité” est très variable. Par exemple, sur l’ensemble des bénéficiaires du R.S.A., dans le canton du Rus- sey, plus de 43 % des gens per- çoivent le “R.S.A. Activité” alors qu’ils sont moins de 37 % dans le canton de Pontarlier et moins de 31,9 % dans le canton de Mor- teau. Le profil des ménages qui ont droit à cette allocation dans le Haut-Doubs est globalement le même qu’ailleurs en Franche- Comté. “Pour un tiers d’entre se” lâche un deman- deur d’emploi à la sortie de Pôle Emploi. D’un canton à

eux, il s’agit de familles mono- parentales” observe Luce Char- bonneau, directrice de l’Efigip (emploi, formation insertion Franche-Comté). Cet organis- me a rendu une étude sur l’attribution du R.S.A. dans la région en collaboration avec les caisses d’allocations familiales régionales. “Nous remarquons qu’il y a également plus de couples parmi les foyers bénéfi- ciaires du R.S.A Activité seul.” Des travailleurs pauvres sont concernés par cette allocation. 30 % des allocataires ont moins de trente ans et 18 % ont plus de 50 ans ! Les femmes seules et les familles monoparentales “sont surre- présentées parmi les ménages bénéficiaires du “R.S.A. Acti- vité” seul. En revanche, les hommes seuls sont sous-repré- sentés” Le montant de cette allocation perçue par les ménages qui ont un revenu ne dépasse pas les 100 euros par mois dans la majo- rité des cas. Ils sont une mino- rité à se voir attribuer un com- plément de revenus supérieur à 200 euros. T.C.

“Les hommes seuls sont sous-représentés.”

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Source Conseil général (chiffres Juillet 2010)

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