Journal C'est à Dire 160 - Novembre 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Les chasseurs des Bréseux se tirent une balle dans le pied Polémique

Environnement

Le parc naturel

régional relancé

En raison de querelles intestines entre deux équipes, la chasse au gros gibier est interdite depuis septembre aux Bréseux. Elle pourrait reprendre en décembre.

deuxième équipe de 6 chasseurs - représentée par Michel Jeunot - chas- se l’autre moitié. Un roulement était installé, validé dans le cahier des délibérations de l’association depuis 2004. Tout allait “bien” jusqu’à ce que l’équipe dernièrement citée demande le droit chasser sur l’ensemble du territoire et donc ne

de autour de la table histoire que la sécurité et les plans de battue soient respectés. “Ce genre de querelle est heureusement minoritaire ” consta- te le président des chasseurs du Doubs Hervé Cart, en charge de remettre de l’ordre aux Bréseux. “Je n’ai pas d’état d’âme : la fédéra- tion était là pour trouver une solu- tion pour recouvrer la séré- nité. Elle n’est pas là pour gérer des “guéguerres” mais pour s’assurer que le plan de chasse est res- pecté ainsi que la sécurité” poursuit- il. Lors de la réunion de la dernière chance (N.D.L.R. : mardi 16 novembre), un arrangement a été trouvé entre les deux équipes en présence d’un garde de l’office national de la chasse et de la fau- ne sauvage (O.N.C.F.S.). En résu- mé, les deux équipes restent en pla- ce mais si une des deux est com- posée de moins de quatre chasseurs ou si elle ne se présente pas au ren- dez-vous avant 9 heures, l’autre pourra chasser sur l’ensemble du territoire. Tout ça pour ça ! Et le président des chasseurs de conclu- re : “Si nous entendons la moindre mésentente, nous passerons à un plan B très contraignant.” Une dernière réunion en assemblée générale extraordinaire (mercredi 1 er décembre) officialisera la solu- tion édictée par la fédération. Same- di 4 décembre, quatre mois après l’ouverture, les disciples de Saint- Hubert devraient à nouveau dégai- ner. La décision appartient est dans les mains de la D.D.T. E.Ch.

P our des raisons juridiques et administratives différentes entre les deuxpays,Suisses et Fran- çais travaillent chacun de leur côté à la réa- lisation du futur Parc naturel régional “franco- suisse”. L’idée de créer cette structure - qui n’est ni une réserve naturelle, ni un service de l’État, encore mois une source de financement ou un organe de police - n’est donc pas tombée à l’eauet cemême si les Suisses l’avaient mis de côté à la suite d’un changement de présidence à la tête de l’association du Parc naturel régional du Doubs (A.N.D.P.R.). Aujourd’hui, “il est Les Suisses présentent leur projet de parc naturel régional via leur association. Pen- dant ce temps, le Syndicat mixte du Pays horloger travaille de son côté.

D ans l’affaire, chevreuils et sangliers des Bréseux jubi- lent ! Depuis septembre et l’ouverture de la saison, pas un chasseur du village ne les ont mis en joue, pas un coup de fusil pour per- turber leur petite vie, encore moins de courses effrénées pour se défaire des chiens lancés à leurs trousses. Si les bêtes sauvages sont heureuses, les 16 membres de l’association com- munale de chasse agréée (A.C.C.A.) le sont nettement moins. À eux d’assumer les conséquences de que- relles intestines. Depuis trois ans, un climat délé- tère s’est en effet installé entre deux

équipes se partageant 200 mal- heureux hectares de terrain. Il s’est envenimé en septembre à l’ouverture de la saison. Conséquence : la direc- tion départementale des territoires du Doubs (D.D.T.) a pris un arrê- té, suspendant la chasse sur le ter- ritoire au motif que la société ne pouvait ni établir ni suivre un plan de battue en raison d’un chef d’équipe manquant. C’est une mesu- re radicale et rare. Pour faire simple, la première équi- pe - représentée par le président Daniel Bessot - est composée de 11 chasseurs. Elle traque une moi- tié du territoire pendant que la

faire plus qu’une. “On en a marre de tourner en rond sur 90 hectares” argu- mente un représentant de celle-ci. L’autre équipe refu-

Une dernière réunion le 1 er décembre.

se au motif “qu’elle n’a pas envie de chasser avec les autres” dixit son représentant. C’est dans ses droits. Le blocage débute d’un point de vue administratif avec l’arrêté. La fédé- ration départementale des chasseurs du Doubs prend le dossier en main avec l’objectif de réunir tout le mon-

relancé” déclare Jean-Pierre Beu- ret, le président de l’association hel- vète basée à Saignelégier. Concrètement, nos voisins ont pré- senté 23 projets à la Confédération en novembre dernier. Ils portent sur la mise en valeur de la nature et du paysage, le développement écono- mique durable et la sensibilisa- tion à l’environnement. À ceux-ci s’ajoutent 5 pôles d’intérêts régio-

“Nous sommes une des régions les plus froides.”

naux : l’eau du Doubs, le cheval des Franches- Montagnes, la mesure du temps, la faune et la flore. But de la manœuvre : demander de l’aide financière à la Confédération (d’ici le 7 janvier) pour espérer récupérer 4 millions de francs suisses de 2012 à 2015. Le label “Parc naturel” pourrait être labellisé en 2013. Côté français, ce sera plus tard annonce le syn- dicat mixte du Pays horloger qui porte le projet pour le compte du Conseil régional de Franche- Comté. En France, c’est le Premier ministre qui a le pouvoir de classer un site par décret.

Les chasseurs du village divisés en deux clans.

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