Journal C'est à Dire 160 - Novembre 2010

10

V A L D E M O R T E A U

L’insécurité augmente, les violences aussi Vols, braquages, agressions physiques et atteintes aux biens croissent inexorablement à dans le Doubs. Le point. Phénomène

L a campagne n’est pas épargnée par ce senti- ment d’insécurité qui grandit dans le Doubs. es derniers chiffres sont impla- cables : les vols avec violence croissent (+ 35,7 % en septembre dernier), les cambriolages (+ 33,59 %) sans parler des abus de confiance (+ 104,9 %). Face à cela, la préfecture du Doubs rappelle que “la mobi- lisation des services est toujours accrue, comme en témoigne la hausse notable des infractions relevées (+ 38,01 %).” Elle rap- pelle “la nécessité pour chacun d’adopter un comportement quo- tidien vigilant, afin de mieux garantir la protection des biens et des personnes.” En clair, “si vous voyez quelque chose d’anormal devant votre maison, une voiture suspecte, composez le 17 !” dit le lieutenant-colonel Guillaume Grimaux, respon- sable des gendarmes du Doubs. La gendarmerie de Morteau confirme : “Nous sommes pre- neurs de renseignements d’autant que la période de fin d’année est propice aux vols, notamment dans les commerces.

Dans le Doubs, 1 161 atteintes aux biens ont été enregistrées en septembre dernier (+ 6,42 % en un an). Les forces de l’ordre multiplient les contrôles.

ménages dont une partie de Francs-Comtois, l’Observatoire national de la délinquance livre ses résultats. À savoir notam- ment que la Franche-Comté est avec le Limousin la région la plus “sûre” en terme de cam- briolage. Au hit-parade des mau- vais élèves : l’Île de France, la Haute-Normandie, Rhône-Alpes, P.A.C.A. Les espaces les moins peuplés seraient les moins tou- chés. L’enquête nous apprend que le cambrioleur ne se retrouve qu’une fois sur cinq nez à nez avec son cambrioleur. “Si ce chiffre est faible, l’impact psy- chologique sur la victime est, lui, très fort” analyse Cyril Rizk, un des auteurs de l’enquête et membre de l’Observatoire natio-

nal et des réponses pénales (O.N.D.R.P.). Le montant moyen d’un cambriolage est de 6 500 euros et plus que jamais, la hausse du cours de l’or fait des bijoux une cible de choix. À noter que dans un cambrio- lage sur trois, les voleurs repar- tent avec les outils de jardi- nage, ou de bricolage… Pour- quoi le taux d’élucidation est-il si faible ? En raison du peu d’indices. Pourquoi moins de perquisitions chez des roulot- tiers présumés ? “Parce que ces derniers écoulent au plus vite leur stock” répond la police. Et pourquoi très peu de filature ? “Nous ne sommes pas aux États- Unis” rétorque de son côté la Police du Doubs.

Les contrôles vont se renforcer” confie un gendarme. Le val de Morteau et les alentours n’auraient pas connu de séries de vols ces derniers temps mais simplement “des petits larcins” selon un militaire. Le genre de méfaits qui pollue la vie de tous. La vidéosurveillance récemment installée à Morteau porte-t-elle déjà ses fruits ? “C’est un peu trop tôt pour le dire, confirme la brigade mortuacien- ne. Nous préférons travailler en collaboration avec les respon- sables d’entreprises, les associa- tions et tous ceux qui peuvent nous donner des indices. Il faut que tout le monde se sente concer- né.” Dans une étude inédite menée durant quatre auprès de 68 000

Une bijouterie braquée en plein jour dans le Doubs, Ça s’est passé le 19 octobre à Besançon.

Made with FlippingBook - Online catalogs