Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

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P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

Tourisme

Notre-Dame de Consolation, l’autre résurrection ? Consolation devient lieu de méditation sans conno- tation religieuse. Les projets pour 2011 : l’organisation de stages d’art de vivre, la réouverture de l’hôtel, de la tyrolienne ou la création d’une école “Mon- tessori”. Rencontre avec Alain Michel qui lève les doutes et éclaire les sceptiques.

L e16octobredernier,119 personnes ont assisté dans l’ancien petit séminaire de Conso- lation à une rencontre autour du thème, “Les religions sources de paix, les croyants face à la violence”. C’est l’association “Artisans de paix”, nouvelle occu- pante du site depuis le 1 er juillet, qui a organisé ce colloque en partenariat avec la Fondation duVal de Consolation. Rencontre avec Alain Michel, le président de l’association et nouveau gui- de du site. Alain Michel : Je n’utiliserai pas le verbe relever car Conso- lation n’est pas tombée. Je dirais plutôt qu’il faut le réveiller. Ce qui est tombé, c’est la gestion d’un site. C’est tellement puis- sant ce qui se passe ici…, je suis confiant. Càd : Votre arrivée a déchaî- né des passions et certains vous ont fait passer pour quelqu’un que vous n’étiez pas, en l’occurrence un inté- griste. Comment l’avez-vous vécu ? A.M. : Je n’ai pas souffert de ces rumeurs. C’est vrai que j’ai beau- coup travaillé sur le rappro- chement entre Palestiniens et Israéliens et certains m’ont fait passer pour l’autre Alain Michel, qui est rabbin, plus jeune que moi. L’affaire est classée, mais ce genre d’histoire est presque À écouter le répondeur téléphonique de deux ophtalmologistes pontissalien, on n’en croit pas ses yeux. À chaque fois, vous tombez sur le même message avant même de joindre une secrétaire au bout du fil : “Pour un rendez-vous, comptez un an d’attente” entend- on après avoir composé le numé- ro du cabinet du docteur Chris- tian Lieffroy. Pire, le praticien ne donne pas de rendez-vous aux nouveaux patients mais les redirige. Souvent à Besançon d’ailleurs. Le message du docteur Gilles Hanriot est un peu plus long, la période d’attente plus cour- te : “Pour un rendez-vous, comp- tez 6 mois d’attente et merci de C’est à dire : Qu’allez-vous fai- re pour que le Val de Consolation se relève et comment le rendre écono- miquement viable ? Santé

inévitable car nous arrivons dans un lieu lourd chargé de passion et de vécu. Tout le monde s’est approprié les lieux. Avec Mon- sieur Barrand (le président des anciens de Consolation), nous nous sommes rencontrés lors de la journée portes ouvertes en septembre. Il s’est excusé de m’avoir confondu. Càd : Depuis juillet, que s’est- il passé à Consolation ? A.M. : Les premiers occupants ici étaient 250 scouts musul- mans venus faire un camp euro- péen. Cela a créé beaucoup de compte que ces gens étaient très serviables. Huit jours plus tard, il y avait un stage de yoga avec 350 personnes. Càd : Outre les stages, que proposerez-vous d’autres ? A.M. : L’hôtel va rouvrir courant novembre. Pour juillet-aout-sep- tembre 2011, 250 personnes ont déjà réservé pour nos camps. D’ici à mai, il n’y aura pas grand- chose : nous mettons sur pied le calendrier 2011 avec des cours de yoga et de respiration, et tou- te l’année stages de chant, musique, cuisine biologique, etc. Càd : Parlez-nous du village d’artisans. A.M. : Il y aura un village “d’artisans de paix” avec la pré- sence d’un Hutu, un Tutsi qui travailleront les tissus, un Ser- be et un Bosniaque pour le bois, un Israélien et Palestinien pour questions. Les gens ont dit : “Il y aura des intégristes, c’est le retour de la bur- qa.” Finalement, tous se sont rendu

Zoom La prochaine réunion Du 11 au 14 novembre, “ Lʼart de respirer ” pour les adultes. Exercices de yoga et de res- piration, nourriture légère, repos. “Lʼart Excel” pour les enfants âgés de 8 à 12 ans. Renseignements : www.val- consolation.com ou www.artdevivre.fr. L’association Depuis plus de 25 ans, la Fon- dation de lʼArt de Vivre œuvre par ses actions humanitaires et ses formations “pour construi- re une société libérée de la vio- lence et du stress.” Ses thèmes : équilibre et santé, solutions entreprises, enga- gement social. Elle est indé- pendante, nʼappartient à aucun mouvement, ni structure confes- sionnelle, politique, philoso- phique, idéologique ou éco- nomique.

“Consolation n’est pas tombée.”

Alain Michel, président de l’association “Art de vivre”. Il veut faire de Consolation un lieu ouvert et spirituel.

la poterie. Symboliquement, ils prouveront que l’on peut tra- vailler ensemble. Des stages seront organisés. Le musée des oiseaux sera déménagé à l’étage pour laisser place à cet atelier vivant. On prévoit deux festi- vals de musique classique. Il va y avoir un site Internet pour donner notre programme. Càd : Et la tyrolienne ? A.M. : Elle sera rouverte l’été prochain. Il y a de la demande. Càd : Pensez-vous dégager des bénéfices à l’avenir ? A.M. : Oui, mais pas pour le moment. Bien évidemment, ce ne sera pas avec les 2 euros d’obole pour entrer sur le site que nous nous prélèverons mais en proposant de manger, des boissons (sans alcool), des cartes, des livres, une librairie… Il faut

des services. Si nous avions eu de la restauration cet été, ça aurait été quelque chose de tout à fait rentable. Il n’y aura qu’une seule entrée à l’avenir sur le site : tout reste ouvert, tout sera transparent.

allons créer une école Montes- sori, une méthode d’éducation dite ouverte. Sa pédagogie repo- se sur l’observation de l’enfant qui amène l’éducateur à adop- ter les gestes appropriés pour favoriser son apprentissage. A.M. : Cela varie, de 150 à 450 euros selon les stages avec 45 euros par jour en pension complète. Càd : Allez-vous rechercher et trouver les financements ? A.M. : Sûrement, une réunion est prévue sur le sujet avec la communauté de communes. Càd : Combien coûtent les stages ?

“On prévoit deux festivals

Càd : Qu’allez-vous faire durant les périodes creuses ? A.M. : Des travaux,

de musique classique.”

car nous avons eu des surprises notamment au niveau du chauf- fage. Il y a déjà 6 000 heures de travail depuis juillet dans les dortoirs. Càd : Combien de personnes sont à vos côtés ? A.M. : Huit pour l’instant. Ce sont des bénévoles. Petit à petit, ça va augmenter et 40 personnes travailleront là cet été avec des couples et des enfants. Nous

Propos recueillis par E.Ch.

Un an d’attente chez l’ophtalmo Pas d’ophtalmo plus proche qu’à Pontarlier. Conséquence : un an, c’est le temps qu’il faut pour contrôler sa vue. À qui la faute ? Au manque de spécialistes ou à des patients devenus “exigeants” ? Éléments de réponse.

sage” argumente le docteur qui rappelle que le manque de spé- cialistes n’est pas un problè- me pontissalien mais un mal général aux “campagnes.” Il n’exclut de faire appel un jour “à un collègue roumain” pour l’épauler. Si les urgences sont

ne pas insister auprès des secré- taires qui font déjà leur maxi- mum pour réduire les délais.” Cette phrase, le docteur a pris la responsabilité de l’enregistrer sur sa boîte vocale après des demandes toujours plus vindi- catives de la part des patients.

Explication : “Par- fois pour un œil qui gratte, des patients font preuve d’impolitesse et exi- gent une place alors

assurées dans la capitale du Haut- Doubs, la situation ne devrait toutefois pas s’arranger pour la prise de rendez-

“L’impolitesse de certains patients.”

Pas facile d’y voir clair à Pontarlier, comme dans toutes les petites villes de province d’ailleurs.

vous sachant que les places en première année de médecine diminuent encore. Autre constat : les jeunes préfèrent les grandes villes où ils peuvent s’y regrou- per et acheter des machines. Las d’être pointés du doigt, les spé- cialistes demandent “un chan-

de 45 % d’ici à 2020. Dans le même temps, celui des per- sonnes atteintes de troubles visuels augmentera de 15 %. C’est peut-être chez les orthop- tistes que se trouve la solution. Déjà, un décret de juillet 2001 fixe une extension des compé-

tences de ces spécialistes de la rééducation des yeux, leur per- mettant de mesurer la correc- tion à apporter aux patients, sous la responsabilité d’un médecin. Deux yeux valent tou- jours mieux qu’un. E.Ch.

qu’à côté, vous avez un patient sympa qui n’ose pas s’imposer et qui a peut-être la cataracte. Les secrétaires ont un travail de discernement à faire qui est de plus en plus en difficile. Elles ont en marre d’être insultées : voilà pourquoi j’ai mis ce mes-

gement de mentalité des patients. Il y a une surconsommation des consultations. Arrêtons de nous faire porter le chapeau” conclut Gilles Hanriot. Un mal qui n’ira pas en s’arrangeant ! Le nombre de ces spécialistes devrait diminuer

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