Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Burnevillers Les chasseurs protègent “leur” chevreuil blanc À Burnevillers, un chevreuil tacheté de blanc est devenu la mascotte du village au point que les chasseurs de la commune veulent le préserver… d’autres le tuer.

V oici quelques semaines que les dix chasseurs de Burnevillers n’ont pas vu le poil de leur mas- cotte à l’orée du bois. Pas d’inquiétude pour autant du côté des disciples de Saint-Hubert, leur “chevreuil blanc” est “toujours

vivant” assure Paul Moureaux, le président de la société de chas- se du village. Depuis deux ans, le village per- ché au-dessus de la vallée du Doubs s’est en effet pris d’amour pour cette bête différente des autres puisqu’elle possède deux

belles taches blanches sur un pelage couleur brun. Forcément, ça flashe , ça intrigue, d’où la volonté de le préserver. Si “Bambi” se fait plus discret ces derniers temps, chasse obli- ge, personne ne l’a oublié à Bur- nevillers, au point que le pré-

Le chevreuil blanc photographié avant l’ouverture de la chasse.

sident de la société de chasse a décidé avec l’accord des 10 sociétaires de ne pas tirer l’animal. D’autres, en revanche, voudraient bien la peau du fameux chevreuil blanc qui n’est pas un albinos. “Tant qu’il est à Burnevillers, il ne risque rien” assure Paul Moureaux, confiant. “Nous avons décidé de ne pas le tirer car les gens aiment bien le voir.” Il faut dire que la jolie bête a ses habitudes : avec ses congénères, la chevrette broute quelques touffes d’herbe non de loin de la route menant au hameau de Chauvillers. Bizar- rement, les chasseurs du villa- ge disent “n’avoir jamais vu ce

de chasse agréée. Ce dernier ne comprend pas vraiment la volon- té de certains chasseurs des com- munes environnantes de le “des- cendre”. Auraient-ils peur que

chevreuil être pourchassé par les chiens. Peut-être laisse-t-il moins d’odeur que les autres ?” s’interroge Paul Moureaux. Pour Stéphane Reggazoni, de l’office national de la chasse et de la faune sauvage (O.N.C.F.S.), “cela res- te assez exceptionnel. Les taches blanches peuvent résulter d’un albinisme partiel” émet-il avec beaucoup de précaution. En tout cas, notre animal se plaît dans une zone qu’il ne quitte que très rarement. “Il se can- tonne dans un secteur d’environ 500 mètres” explique le prési- dent de l’association communale

la mascotte de Burne- villers “contamine” les autres avec ses taches blanches ou voudraient- ils un trophée ? La pre- mière hypothèse

“On a décidé de le protéger.”

semble la bonne. Une chose est claire : avec l’arrivée de la neige, notre “Bam- bi” blanc possède la bonne com- binaison pour déjouer les pièges des autres chasseurs. Longue vie à lui. E.Ch.

Bizarrement, les chiens ne chassent cet animal, selon les chasseurs.

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