Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

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D O S S I E R

Taux : de 3,20 à 3,50 % Est-ce le moment d’emprunter ? “Oui” répond l’Association française des usagers des banques. Elle invite à la prudence sur les assurances et incite l’emprunteur à dire “non aux taux variables”.

C’ estlemomentd’empruntermais ne vous ruez pas dans la pre- mière agencebancairevenue. Silestauxdecréditen immo- bilier sont historiquement bas en cette fin octobre,la prudence reste demise. “Il faut rester vigilant car ces taux bas ne chan- gent pas la pratique et certaines banques se récupèrent sur les frais d’assurances” dit Dominique Coulon, président de Franche-Comté Consommateurs. “Ne vous faites pas piéger par une forme de compensation et dites non aux taux variables” dit de son côté Serge Maître, de l’Association française des usagers des banques (A.F.U.B.). Quels taux ? À Besançon, les taux affi- chés mi-octobre allaient de 3,50, plus souvent 3,40 et jusqu’à 3,20 % sur une période de 15 ans (avec apport per- sonnel de 20 000 euros). Banque Pos- tale et Crédit Agricole semblent bien positionnés mais une fois encore, chaque

dossier est personnel, fonction de l’apport, du salaire et de la durée d’emprunt. Frais d’assurance. “Jouez la délé- gation d’assurance et vous pourrez gagner jusqu’à 10 % du coût du crédit. Ça peut monter jusqu’à 10 000 euros” dit l’A.F.U.B. Faut-il emprunter mainte- nant ? “Oui” mais c’est surtout le moment de profiter de cette baisse pour souscrire par exemple une assurance perte d’emploi. Ça ne vous coûtera que 0,2 % en plus. En province, cette assurance n’est pas négligeable. Frais de dossiers. De 300 à 500 euros pour un prêt de 145 000 euros. Durée. Raccourcir la durée d’un prêt, c’est évidemment moins coûteux à la fin. Certaines banques ne prêtent pas au-delà de 25 ans “comme la Banque Postale” annonce l’A.F.U.B. Jusqu’en

2007, des banques prêtaient sur une période allant jusqu’à 35 ans. C’est ter- miné aujourd’hui. Est-ce le moment pour renégocier ? Encore une fois oui. “Il faut aller voir un autre banquier et lui demander une

offre après avoir inclus les indemnités de remboursement anticipé (I.R.A.).” Les pièges. Il faut bien fai- re attention entre l’offre com- merciale éditée au guichet lors du premier entretien et l’offre valable de crédit au final :

Souscrire une assurance perte d’emploi.

“C’est souvent dur de lire et on se rend compte que les deux ne correspondent pas toujours” annonce l’association venant en aide aux usagers des banques. Pour ce qui est du crédit à taux variable, il est à bannir. Pour bien comparer deux offres, il est important de regarder le coût final du crédit. E.Ch.

Les banques Prêt en devises, gare à l’effet boomerang 1 % pour un prêt non capé ! Les frontaliers auraient tort de se priver d’un prêt en devises pour leur investissement immobilier… à condition d’une situation professionnelle stable.

Outre la mensualité, c’est bien le coût total du crédit qu’il faut regarder.

S i pour les prêts immobi- liers en euros, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi avantageux, que dire alors des prêts en devises proposés aux travailleurs frontaliers. Sans cap, les taux flirtent avec les 1 % ! Ce qui signifie qu’un client qui souscrit à une telle formule ne rembourse prati- quement que du capital. “Mais

situation de celui qui en béné- ficie ne change pas. Si la vapeur se renverse, un client peut aller au-devant de difficultés. C’est ce que pointe du doigt le Groupement Transfrontalier Européen. “Le prêt en devises peut devenir un problème pour un frontalier qui se retrouve au chômage. Tout d’abord, il ne per- çoit que 57 % de son salaire.

garanties pour éviter cet effet boomerang du prêt en devises. “Un frontalier qui se retrouve au chômage n’est pas forcément per- dant. Nous pouvons en effet rache- ter son prêt pour le transformer en euros” précise un banquier. Pour les établissements ban- caires, il ne faudrait par faire de quelques cas une généralité. Le contexte actuel est favorable aux frontaliers. Leurs revenus ont progressé de 12 % en un an du fait de l’évolution du franc suis- se par rapport à l’euro. La pos- ture intéressante dans laquel- le se trouvent les travailleurs frontaliers a d’ailleurs donné l’idée à une entreprise de la région de Bâle d’amputer leurs salaires d’environ 6 %.

la majorité des prêts en devises que l’on fait sont capés. Dans ce cas, le taux actuel est de 1,80 % sur vingt ans.

Ensuite, son indemni- té lui est versée en euros. C’est dans cette monnaie qu’il doit rembourser un crédit qu’il a contracté

“Indemnité versée en euros.”

Au pire, avec ce dispositif, le client sait que même si les taux augmentent à nouveau, ils seront plafonnés dans son cas à 2,8 %” explique un banquier de la pla- ce. Le prêt en devises est donc avantageux à condition que la

en francs suisses. Ses mensua- lités s’envolent.” Le taux de chan- ge qui lui était favorable lors- qu’il avait le statut de frontalier devient d’un coup un handicap. Les banques nuancent ces craintes. Elles proposent des

T.C.

En cas de chômage, le taux de change dessert le client alors qu’il lui était favorable lorsqu’il était frontalier.

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