Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

16

D O S S I E R

Chambre des notaires du Doubs “Le marché est purgé de ses excès” Un redémarrage des transactions et une stabilisation des prix. C’est l’état actuel du marché de l’immobilier. Le point avec M tre Brigitte Racle, présidente de la chambre des notaires du Doubs.

C’ est à dire : La ten- dance que vous évoquiez le 23 sep- tembre lors de l’observatoire de l’immobilier, à savoir la stabilisation des prix après une période de baisse, se confirme-t-elle ? Brigitte Racle : Deux indica- teurs se confirment en cette fin d’année. D’après les tout der- niers chiffres qui datent de fin septembre, nous assistons en effet à une stabilisation des prix non seulement sur les apparte- ments anciens mais aussi sur les maisons anciennes qui avaient subi une baisse depuis un an. Le deuxième enseigne- ment à tirer des tout derniers chiffres, c’est que les volumes de transaction continuent à aug- menter après l’écroulement subi en 2009. Tous les indicateurs sont donc à nouveau à la haus- se. Nous sommes dans une année charnière : ça redémarre au niveau des volumes et ça se stabilise au niveau des prix. Càd : En termes de volumes de transaction, 2009 était

l’annus horribilis pour les notaires ? B.R. : Dans certains secteurs, la baisse du nombre de tran- sactions a atteint les 30 %, jus- qu’à 40 % à certains endroits. On a assisté à un véritable effon- drement du nombre de ventes et là, depuis le printemps, on constate un redémarrage notable de la machine.

de ses excès. En 2007-2008, tout se vendait, parfois n’importe quoi et à n’importe quel prix. L’évolution à laquelle nous avons assisté depuis un an est saine. Un phénomène nouveau est à noter aussi depuis quelques mois, c’est la vitesse des transactions qui reprend un rythme plus nor- mal. Il y a un an, les gens ont différé leurs transactions et au milieu de la crise, il fallait entre Càd : Dans le neuf, la loi Scellier a-t-elle été béné- fique ? B.R. : Le dispositif Scellier a connu un grand succès mais s’il était prolongé, il existe le risque qu’il finisse par asphyxier un marché inondé de biens à louer. Même si ce n’est pas le cas à Besançon. Scellier est un dis- positif de crise, il est logique qu’il s’arrête un jour, il ne peut pas être pérennisé. six et huit mois pour qu’un bien trouve preneur. Aujour- d’hui, on se situe à deux ou trois mois.

Càd : En termes de prix, ce sont les maisons anciennes qui avaient subi les principales baisses. De quel ordre ?

“La vitesse des transactions reprend un ryth- me normal.”

B.R. : Entre avril 2009 et avril 2010, la baisse a atteint les 3,8 %. On a entrevu dès le printemps dernier une stabili- sation des prix, elle se confirme. Le prix des maisons ne baisse plus. Càd : Redémarrage ne signi- fie pas encore euphorie ? B.R. : Nous sommes désormais dans un marché qui est purgé

Maître Brigitte Racle est la nouvelle présidente des notaires du Doubs.

Càd : En conclusion, c’est le moment d’acheter ? B.R. : Maintenant que le mar- ché est purgé, les acquéreurs

ont la possibilité de faire de belles affaires d’autant qu’ils bénéfi- cieront en ce moment de taux d’intérêt inégalés. De toute

manière, l’immobilier reste et restera une valeur-refuge.

Propos recueillis par J.-F.H.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker