Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

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V A L D E M O R T E A U

La route forestière aux 75 propriétaires privés Le morcellement de la forêt privée comtoise constitue probablement l’un des principaux freins à la valorisation de cette ressource. Exemple aux Combes avec un projet de desserte forestière difficile à mettre en place. Les Combes

C e projet encore au stade embryonnaire illustre néanmoinsassezbienles conséquences liées au morcellement forestier. Tout part d’un propriétaire soucieux d’améliorer l’accessibilité à sa par- celle. “Je lui ai conseillé d’étendre son projet de façon à desservir la forêt située entre la fromage- rie des Combes et le tunnel fer- roviaire au-dessus de Remonot. Ce massif de 86 ha comprend 140 parcelles réparties entre 75 propriétaires” , explique Pierre

Roy, technicien forestier indé- pendant. On entre alors dans le cadre d’une création d’Association Syndicale de desserte forestière (A.S.A.). Le projet est piloté par la Chambre

espace et territoire à la Chambre d’agriculture. La première réunion a eu lieu fin 2008, la seconde courant 2009, sans susciter l’amorce d’une

mage car les fonds alloués aux dessertes forestières vont dimi- nuer.” Pierre Roy n’est qu’à moitié sur- pris de ce désintérêt. Il cite pour exemple le projet d’A.S.A. àArçon qui a mis presque 10 ans avant d’aboutir. 131 propriétaires, dont 3 communes étaient concernés sur une forêt de 312 ha… “Une desserte forestière peut générer quelques nuisances mais elle per- met aussi de valoriser des par- celles laissées parfois à l’abandon car inaccessibles” termine le spé- cialiste. F.C.

dynamique collective. “Il s’agirait de réali- ser 2 km de desserte avec un accès pour les grumiers. Cela repré- sente 3,5 m de largeur

Quelques propriétaires farouchement opposés.

d’agriculture du Doubs. “On est seule- ment en phase de pros- pection. Il y a encore quelques propriétaires

farouchement opposés. On est sur des échéances de réalisation à 3, 4 ou 5 ans” , confie Sabine Lefèvre, conseillère forestière au service

de chaussée et presque le double en emprise. On était parti sur 70 à 80 % de subventions mais les gens hésitent encore. C’est dom-

160 000 propriétaires privés Le morcellement forestier ne facilite guère la création de desserte forestiè- re car les petits propriétaires ne voient pas toujours l’intérêt d’investir dans une route qu’ils utiliseront finalement très peu. L a forêt privée comtoise couvre 320 000 ha appar- tenant à 160 000 pro-

Ce soir, c’est soirée “disco” ! Morteau Collectionneur de vinyles, Alain Coste s’apprête à sortir des cartons les perles des années 70, 80 et 90 dans le cadre d’une soirée “vintage” organisée au Terminus le 30 octobre.

descendants. “Dans certains coins de Franche-Comté com- me dans la vallée de la Loue, le morcellement est tel qu’on n’arrive même plus à retrou- ver les propriétaires. C’est moins vrai dans les forêts de résineux qui ont plus de valeur que les anciens vergers de la Loue.” Le morcellement est avant tout lié à un problème de transmission. Le syndicat présidé par Jean- François Joriot milite pour le regroupement des parcelles. “Un paragraphe de la loi de modernisation agricole pro- mulguée en juillet dernier octroie un droit de préférence aux voi- sins pour l’acquisition de par- celles de moins de 4 ha.” Il exis- te aussi des mesures fiscales proposées par les Conseils

généraux qui prennent en char- ge les frais de notaire dans les transactions forestières. Des dispositifs incitatifs car les frais pour une surface de 10 ares approchent parfois la valeur de la parcelle. “Le Conseil général du Doubs mène actuellement une vaste opération de restruc- turation dans la vallée du Des- soubre” précise Jean-François Joriot qui confirme aussi la dimi- nution des aides pour les des- sertes forestières. “Les crédits ont été divisés par trois. C’est en pleine contradiction avec le discours du président Sar- kozy qui annonçait vouloir favo- riser les dessertes forestières dans l’objectif d’aller vers une meilleure exploitation de la forêt privée.”

priétaires, soit une surface moyenne de 2 ha. “On parle bien de moyenne car la four- chette varie de 1 000 ha à des parcelles de 1 ou 2 ares. À titre indicatif, la surface moyenne en France avoisine 3 ha et le cham- pion d’Europe c’est la Suède avec une moyenne de 94 ha” , annonce Jean-François Joriot, le président des forestiers pri- vés de Franche-Comté. Sachant quʼun petit propriétai- re retourne en général dans ses coupes seulement tous les 30 ans, on peut comprendre ses réticences à participer au finan- cement dʼune route qui profite- ra peut-être uniquement à ses

Parmi les centaines de vinyles qu’il possède, Alain Coste choisira ceux qui ont marqué leur époque.

C’ est à la suite d’une soi- rée en discothèque qu’AlainCoste a eu envie de ressortir des cartons ses vinyles qu’il possède par centaines. Ce trentenaire est un passionné de musique. “Il y en a que je n’ai pas écouté depuis vingt ans” dit- il, savourant déjà le plaisir de faire tourner ses disques sur une platine. Il aura bientôt l’occasion de la faire en public ! Le samedi 30 octobre, il ins- talle ses machines au bar le Ter- minus à Morteau pour une soi- rée “vintage” qui débutera à par- tir de 21 heures. Le sujet devrait sans peine convaincre les fans nostalgiques des années 80, une époque où la création musicale était une des plus inventives. Mais Alain Coste va explorer d’autres périodes. Si les années 80 sont la colonne vertébrale de son pro- gramme, le mégamix qu’il pré- pare fera des sauts dans le

temps, explorant aussi les années 70 et 90. U2, Police, Gold- man, Alphaville, Midnight Oil, Indochine, MC Solaar, A-Ah, les Rita Mitsouko, les Doors, les Rolling Stones, et même Daft

premier vinyle. Un disque d’Alphaville, sur lequel figurait le tube Forever Young. Vinrent ensuite War de U2, et Thriller de Mickaël Jackson. Le garçon a plutôt bon goût.

Punk ou Nirvana, dur- dur de ne pas céder à la tentation. “Là, je me fais plaisir. Beaucoup de mor- ceaux que les gens enten- dront sont passés au Top

Au lycée à Pontarlier, il passait son temps chez les disquaires. ça ne s’invente pas ! “Pour la petite histoire en 1989- 1990, j’ai été animateur

“Là, je me fais plaisir.”

50. ce sont des musiques qu’ils connaissent” annonce le D.J. d’un soir, qui n’exclut pas d’ailleurs de reprendre du ser- vice à la suite de ce rendez-vous. Un retour aux sources ? Sans doute. Appelé à d’autres occu- pations, Alain Coste a laissé de côté la musique ces dernières années, alors que cette passion a longtemps guidé sa vie. Gamin, il rêvait devant le rayon disque des supermarchés où s’étalaient les 45 tours (hé oui, ça a exis- té !). À 12 ans il a acheté son

sur R.G.D. (Radio Grande Dif- fusion)” se souvient-il. Une autre époque. Claude Gyss, le patron du Terminus ne pouvait pas lui faire de plus grand plaisir que celui de le laisser faire tour- ner une nouvelle fois ces vinyles sur les platines. Quelque chose nous dit que ce ne sera pas la dernière. T.C.

Renseignements : Alain Coste : 06 33 60 76 98

Le morcellement ne facilite guère la création de dessertes forestières car les petits pro- priétaires ne veulent pas investir dans une route qu’ils n’utiliseront que très peu.

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