Journal C'est à Dire 159 - Octobre 2010

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V A L D E M O R T E A U

Passion lapin pour deux Mortuaciens Deux habitants du Val de Morteau, Xavier Gattaud et Jean-Paul Mainier, ont contrac- té le virus de la cuniculture. Passion d’adolescent orientée sur les lapins de concours. Morteau

X avier Gattaud est plu- tôt branché sur les lapins Gris de Vienne, une race d’origine alle- mande au pelage gris brun clair. Il en élève une bonne trentaine chez lui. Jean-Paul Mainier pré- fère le Géant Blanc de Bousca, d’un format un peu plus développé et au pelage d’un blanc imma- culé. Les deux copains adhèrent à l’Association franc-comtoise des amis de la basse-cour qui regrou- pe pêle-mêle des éleveurs de volailles, lapins, cobayes… Le goût de l’élevage, on l’a ou pas. Certains agriculteurs dor-

miraient presque avec leurs vaches tant ils ont la passion d’une race et d’autres préfèrent les travaux des champs. “J’ai toujours été attiré par les lapins

ciper aux concours. “L’association des amis de la basse-cour regrou- pe environ 80 membres. On orga- nise par exemple chaque année une exposition pendant la Foire

Comtoise.” Il existe dif- férents types de concours axés soient sur toutes les races ou ciblés uniquement sur

gris et blanc, témoigne Xavier Gattaud. Tout a com- mencé à l’adolescence quand on nous a

Un beau mâle primé cham- pion de France.

une seule race. Les concours généraux sont segmentés en cinq catégories définies en fonction de la taille ou du pelage : Gran- de race, race à poils longs, race naine…Différents trophées sont attribués. Ils récompensent le champion de l’exposition, les vainqueurs de chaque race. L’éleveur peut aussi participer aux concours par type de race. Xavier détient par exemple dans ses clapiers un beau mâle pri- mé champion de France. “J’adhère aussi au club des Gris de Vienne. C’est pratique si l’on souhaite procéder à des échanges de mâles. Il faut compter une bonne année pour faire un beau lapin dans cette race.” L’éleveur d’animaux d’exposition a forcément l’esprit de compé- tition. Il ressent toujours ce fris- son à l’idée de se confronter aux autres éleveurs. Dans tout éle- veur sommeille bien sûr un sélec- tionneur qui procède à des croi- sements de façon plus ou moins empirique. “Il faut simplement

ramené deux lapins à la mai- son.” Un vrai coup de foudre. La finalité de la passion est bien sûr de sélectionner des lapins les plus proches du standard de la race. Ce qui signifie pour Xavier et Jean-Paul de parti-

Jean-Paul Mainier et Xavier Gattaud partagent la même passion du lapin.

amateurisme. “Comme on dit, lapin, bête à chagrin” , sourit Xavier en évoquant les tracas liés à cet animal très craintif et qui nécessite d’être assez vigi- lant sur le plan sanitaire. Un simple courant d’air peut se transformer en véritable épi- démie. Mieux vaut alors remé- dier rapidement à la situation, sinon le pire est à craindre. Tou- jours sur ses gardes, le lapin panique vite face au danger que

représente un prédateur pré- sumé. Il réagira de la même façon s’il est surpris par un éclat de voix, un geste brusque. C’est aussi le charme et les risques de travailler avec du vivant. Nos deux éleveurs s’en accommodent facilement tant la passion est, elle aussi, bien vivante en eux. F.C.

veiller à ne “polluer” les souches pures.” Ce qui signifie que les hybrides finissent forcément à la casserole, comme les autres d’ailleurs. On peut élever des lapins de concours et appré- cier aussi de déguster un bon civet. C’est en tout cas le fait de Xavier et son confrère cuniculteur. L’un comme l’autre restent assez rai- sonnables dans leur passion pra- tiquée bien sûr dans le plus pur

Xavier Gattaud s’est spécialisé dans l’élevage du Gris de Vienne. Une race d’origine allemande à la jolie fourrure de couleur gris brun clair.

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