Journal C'est à Dire 158 - Septembre 2010

V A L D E M O R T E A U

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La sécurité de la côte des Fins en question Des riverains de la R.D 437 et du lotissement de la Dame Blanche sont mobilisés pour attirer l’attention des autorités sur le danger que représente la circulation dans la côte des Fins pour les habitants. Sécurité routière

L e 21 mai, à 5 heures du matin, une voiture des- cendant la”côte des Fins” a quitté la route dépar- tementale 437 pour aller s’écraser plusieurs mètres plus bas, dans un tas de sable, à côté d’une mai- son du lotissement de la Dame Blanche. En vol, le véhicule a accroché deux arbres fruitiers et une partie du muret de la pro- priété voisine. Les causes de l’accident : l’alcool et une vitesse excessive. Le chauffeur du véhi- cule, qui était seul, a été blessé. S’il avait eu lieu en pleine jour- née, quand des enfants jouent à l’extérieur, les conséquences de l’accident auraient pu être dramatiques. C’est ce scénario, le pire de tous, que redoutent les riverains de la R.D. 437 dont le pas-de-porte donne sur la rou- te départementale. Jérôme Laf- fly est l’un d’eux. Depuis cet évé- nement qui le concerne direc- tement puisqu’il a eu à en subir les dégâts matériels, ce jeune père de famille se démène pour à 70 kilomètres heure, mais selon lui, rare sont les automobilistes à la respecter. “Ici, c’est un vrai coupe-gorge. Tous les matins, j’appréhende quand mon épou- se sort de la maison avec les deux enfants. Quand j’ai acheté cet- te maison, ça ne roulait com- me ça” dit-il. Patrick Debros- se, son voisin, habitant le lotis- sement de la Dame Blanche, dont le toit des premières mai- sons est situé juste en contre- bas de la route, est exaspéré. “Quand on a construit ici, on nous a dit que le trafic serait évacué vers la route des Micro- techniques. On peut encore attendre…” rappelle-t-il. Jusqu’à nouvel ordre, le projet est suspendu. “S’ils ne font pas cette route, qu’ils dédient des budgets pour sécuriser cette départementale. Pourquoi ne pas installer un îlot central comme dans la plaine de Mathay, des trottoirs. Et pourquoi pas un radar ?” enchaîne Jérôme Laf- fly. “Un jour, je vais prendre une voiture, une moto ou un camion sur ma terrasse” lâche Patrick qui aimerait rencontrer le mai- re pour lui exposer la situation. Or, à ce jour, malgré les sollici- tations, les deux habitants esti- ment que la mairie fait la sour- alerter les autorités sur le danger que repré- sente pour les habitants cet axe routier fré- quenté chaque jour par 11 000 véhicules. La vitesse y est limitée

de oreille depuis cet accident. Jamais disent-ils, ils n’ont reçu la visite du maire des Fins Gérard Colard. Pourtant, l’élu déclare avoir pris connaissance du dossier. “Je dois me mettre en rapport avec le service terri- torial d’aménagement de Pon- tarlier (S.T.A.) pour discuter de la globalité du problème de la circulation sur la commune des Fins. L’idée est d’analyser les points noirs de la circulation sur l’agglomération avant d’envisager des solutions” explique-t-il. Tout cela risque de prendre du temps. Pour accélérer les choses, Jérôme Laffly a lancé une péti- tion qui a déjà réuni 84 signa- tures. Il a alerté l’État, le Conseil général, dont le vice-président, Jean-Marie Bart lui a répon- du le 22 juillet en indiquant avoir “chargé les services de la Direc- tion des routes et des infra- structures d’analyser rapidement la situation et d’envisager, dans la mesure du possible, des mesures d’amélioration de la sécurité.” Depuis 1992, trois personnes se sont tuées dans la côte des Fins et il y a eu 16 accidents corpo- rels. En faudra-t-il d’autres pour déclencher une réflexion autour de la sécurité de cette route ? Le conseiller général Albert Rognon connaît le problème. Selon lui, il faut y apporter une réponse non pas répressive en installant un nouveau radar, mais préventive. Il cite l’exemple de Valdahon où la municipalité a placé à l’entrée de l’agglomération un système de contrôle automatique de la vites- se qui en temps réel indique à l’automobiliste l’allure à laquel- le il roule. “On peut peut-être ins- taller un dispositif équivalent qui invite les conducteurs à lever le pied. Il ne faut pas forcément un radar, mais de la citoyen- neté. En tout cas, il faut trouver une solution pour que les auto- mobilistes aillent moins vite. N’oublions pas que des gens vivent le long de cette route et qu’aujourd’hui ils sortent de chez eux avec la peur au ventre.” Reste à savoir qui du Conseil général ou de la commune pren- drait la responsabilité d’une tel- le installation ? Interpellée également, la gendarmerie a effectué des contrôles de la vites- se en plaçant une voi- ture banalisée le long de la voie descendante.

Jérôme Laffly et Patrick Debrosse, porte-parole des habitants, souhaitent que

les autorités compétentes

sécurisent enfin la côte des Fins.

“Analyser les points noirs de la circulation.”

T.C.

Le 5 mai, la voiture a quitté la route pour s’écraser plusieurs mètres plus bas dans un tas de sable.

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