Journal C'est à Dire 158 - Septembre 2010

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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La vache et la randonneuse Justice Un éleveur du Cerneux-Péquignot est devenu célèbre en Suisse depuis qu’une de ses vaches a blessé une promeneu- se. Après trois ans de bataille judiciaire, “traverser un pré clô- turé se fait à ses risques et périls” en Suisse.

Q uand on traverse un pré clô- turé où paît du bétail, c’est à ses risques et périls. Telle est en résumé la teneur de l’arrêt que le Tribunal fédéral de Lausanne (la plus haute instance judiciaire) a commu- niqué à Claude Barraud, éle- veur du Cerneux-Péquignot, condamné parce qu’une de ses génisses avait blessé une pro- meneuse. Au-delà du cas par- ticulier, l’affaire intéresse les éleveurs de toute la Suisse. Pour preuve, Claude Barraud doit fai- re face à une nouvelle célébrité dont il se serait volontiers passé ! “Je reçois des lettres de soutien, même de l’argent. Les gens sont d’accord : entrer dans un camp clôturé, c’est comme entrer dans

une propriété privée” dit cet agricul- teur qui produit du gruyère au Cer- neux-Péquignot à deux pas de la fron- tière. Son affaire judiciaire vient de faire le tour de Suisse alors qu’elle a débuté

il y a plus de trois ans. Mieux, près de 3 000 personnes ont signé une pétition pour le sou- tenir. Le 19 novembre 2006, une randonneuse traverse un

“Des lettres de soutien.”

de ses champs clôturé non loin du Meix Musy. “Viola”, une de ses génisses ne voit pas d’une bonne mamelle l’arrivée d’un intrus dans son carré de verdu- re. Elle charge. La pauvre dame est blessée. Elle porte plainte. Le Tribu- nal de district du Locle condamne en première instance l’éleveur à 10 jours-

Farouches les vaches de Claude Barraud, éleveur au Cerneux-Péquignot ?

amendes à 50 francs. En novembre 2009, la Cour de cassation pénale confirmait le premier jugement. Principal argument : la génisse avait eu, la veille de l’agression, un compor- tement similaire à l’encontre d’une

voisine. Retournement de situation, la plus haute instance judiciaire donne donc raison à l’éleveur qui dit “qu’il y a assez de chemins de randonnée pour mar- cher !” Inutile donc de gambader dans

les champs. En tout cas, l’agriculteur a attendu trois ans avant de connaître la sentence. Comme quoi la France n’est pas le seul pays où la justice prend son temps. E.Ch.

Santé

Deux vaccins pour le prix d’un Il n’y a pas d’autre choix. En même temps que l’on se fait vacciner en Suisse contre la grippe saisonnière, on est aussi protégé contre la grippe A. Il faut faire avec.

L a campagne de vaccina- tion contre la grippe va débuter le 15 octobre en Suisse. Il n’existe pas de statis- tiques précises sur le sujet mais on estime entre 30 % et 35 % la part de la population helvétique qui se fait vacciner. Une partie de ceux qui se protègent contre le virus ont été invités à le faire par leur employeur. “Ce n’est pas obli- gatoire, mais prioritairement on demande au personnel des hôpi- taux de se faire vacciner. L’objectif est d’éviter qu’ils ne transmettent le virus aux malades. C’est une question de santé publique” explique le Ser- vice de la Santé Publique du canton de Neuchâtel. Va pour les établissements de soins. Ensuite, des entreprises propo- sent à leurs salariés de se fai- re vacciner. “Ce genre d’initiative se retrouve dans l’horlogerie en particulier et les grandes sur- faces” observe l’autorité sani- taire. En général, les employeurs offrent le vaccin à leurs employés. “La finalité est très simple. Les entreprises veulent simplement limiter l’absentéisme lié à la grippe. Le marché du travail est très tendu en ce moment. Suivant les secteurs d’activité, les sociétés doivent faire preuve de beaucoup de réac- tivité pour honorer leurs com- mandes. Elles ont besoin de leurs effectifs” précise-t-on du côté du service de l’emploi. Mais il y a un hic. Il semble que

des salariés refusent de se fai- re vacciner cette année car le vaccin unique comporte trois

conséquences sur la santé. “L’année dernière, c’est vrai nous proposions deux vaccins sépa- rés, un contre la grippe et l’autre contre la grippe H1N1. C’est l’O.M.S. (organisation mondia- le de la santé) qui décide de la composition du vaccin. Il est lemême partout en France com- me en Suisse.”

antigènes dont un qui protège contre la grippe A. On se sou- vient il y a un an des polémiques soulevées

Les entreprises veulent limiter l’absentéisme.

autour de ce vaccin dont cer- tains experts redoutaient les

30 à 35 % de la population helvétique se font vacciner.

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