Journal C'est à Dire 158 - Septembre 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Conséquences

La commune est une des rares à avoir fait appel à une archiviste pour trier, clas- ser et inventorier les pièces à conserver. Un coût qui n’a pas de prix… Damprichard classe et sécurise ses archives

C’ est une tendance rela- tive à de nombreuses communes : la folie de la généalogie conduit de plus en plus de chercheurs à se rendre dans les mairies pour consulter les

patte blanche avant de pouvoir se faire ouvrir la porte du local. “Il faudra présenter sa carte d’identité et un seul registre sera mis à disposition au secrétariat ou dans la salle du conseil, le

mune pour trier, classer et inven- torier les pièces à conserver et celles pouvant être éliminées. Le travail fut d’envergure : 48 mètres linéaires ont été conser- vés et 9 mètres supprimés, le plus ancien registre détenu par la commune remontant à 1742 (état civil). Un coût pour la com- mune qui a rémunéré l’archiviste. Damprichard a éga- lement sollicité un devis pour la restauration de quatre de ses registres. Les sommes varient de 1 300 à 1 700 euros. Pour l’heure, les mairies peuvent com- muniquer les registres d’état civil jusqu’à 1934.

registres. Une minori- té, peu scrupuleuse, aurait des penchants pour la cleptomanie en subtilisant les pré-

tout sous l’œil des secrétaires de mairie” explique le maire. Il ne sera donc plus pos- sible de réaliser les

48 mètres linéaires ont été conservés.

cieuses feuilles d’état civil vieilles de plusieurs siècles. Des “vols” lourds de conséquences pour le patrimoine et pour les autres généalogistes. “Il nous manque une ou deux pièces datant du début du XIX me siècle. Est-ce des personnes qui ne les ont pas rap- portées ou ont-elles été volées ?” s’interroge Guy Sigvart, le mai- re de Damprichard qui a pris le taureau par les cornes en remet- tant de l’ordre dans les archives communales. Au propre comme au figuré puis- qu’il faudra désormais montrer Zoom Les dates par villages des registres les plus anciens Bonnétage : 1675 Bretonvillers : 1737 Cerneux-Péquignot : 1793 Chamesey : 1558 Cernay : 1531 Charquemont : 1634 Cour-Saint-Maurice : 1558 Courtefontaine : 1737 Damprichard : 1669 Fessevillers : 1685 Flangebouche : 1739 Frambouhans : 1675 Fuans : 1788 Gilley : 1651 GrandʼCombe-Chateleu : 1685 GrandʼCombe-des-Bois : 1610 Guyans-Vennes : 1693 Indevillers : 1768 La Chaux : 1737 La Chenalotte : 1750 Laval-le-Prieuré : 1719 Laviron : 1792 Le Barboux : 1642 Le Bélieu : 1654 Le Bizot : 1640 Le Friolais : 1793 Le Mémont : 1894 Le Luhier : 1737 Le Russey : 1644 Les Écorces : 1684 Les Fontenelles : 1656 Les Gras : 1641 Orchamps-Vennes : 1643 Mont-de-Vougney : 1737 Montbenoît : 1547 Noël-Cerneux : 1668 Plaimbois-du-Miroir : 1737 Maîche : 1644 Morteau : 1639

recherches dans la salle des archives pour éviter “tout risque de vol.” Il y a quelques mois, Émilie Senechault, archiviste des Archives départementales du Doubs a été engagée par la com-

Maire de Damprichard, Guy Sigvart manie précieusement un registre datant du XVIII ème siècle. Quatre vont être restaurés prochainement.

de Morteau nétique. Idem pour Cairey (aussi écrit Cairé).” Concernant l’étymologie de chaque nom, celle-ci demeure souvent inexacte. Anecdote : les généalo- gistes se sont aperçus que tous les maires de Montlebon descen- dent de la même branche… Les mêmes racines certes, mais pas for- cément les mêmes idées ! de bonnes lunettes. La décou- verte de la paléographie se fait souvent de manière empirique. Membre du C.E.G.F.C. (Centre d’Entraide Généalogique de Franche-Comté), l’homme uti- lise un logiciel pour saisir tous les noms apparaissant sur les registres : “Avant de les publier, nous les relisons trois fois. Ensui- te, chaque personne peut consul- ter notre livre dans une mairie où l’acheter” explique François. Ce qui le fait courir, c’est cet- te idée de dénicher parfois de bonnes anecdotes. Il a notam- ment retrouvé la trace de Jean- Baptiste Perriot-Comte qui a bataillé aux côtés de Napoléon dans toutes les guerres que l’empereur a menées, notam- ment la fameuse campagne de Russie, avant de terminer sa vie dans la pauvreté et l’anonymat le plus total. Des bouts de vie s’enchaînent, des destins se croisent. Voilà la force des généalogistes. La chance de François Perriot- Comte est de posséder des archives familiales. Un trésor. E.Ch.

Trévillers : 1672 Vaucluse : 1631 Vauclusotte : 1760 Villers-le-Lac : 1653

Tous les registres ne sont pas complets en raison des incen- dies, vols, pertes…

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