Journal C'est à Dire 158 - Septembre 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Le Russey

“Deux grands crus cédés à 25 000 euros” Les foires aux vins s’enchaînent, à l’image de Super U au Russey. Certains acheteurs n’hésitent pas à spéculer sur les grands crus au point d’énerver les passionnés.

C’ est l’ivresse pour les grands crus. “L’année dernière, j’ai ven- du à prix coûtant deux grands crus de vin de Bordeaux à un acheteur venu de Strasbourg pour 25 000 euros” lâche Alain Fesselet, propriétaire de Super U au Russey. Depuis mardi 28 septembre, la foire aux vins 2010 est lancée dans son enseigne située zone des Rondeys. À 25 000 euros, on imagine l’affaire juteu- se. Finalement, elle ne le serait pas tant que cela à croire ce profession- nel passionné par le vin : “J’ai vendu 100 bouteilles à prix coûtant. Ce qui Alain Fesselet, du Super U Le Rus- sey est le grand spécialiste du vin pour le réseau U en France.

Transformer sa cave en placement rentable, une nouvelle mode.

blent être dotés d’un fin nez puisqu’un grand cru prend “jusqu’à 300 % de sa valeur en deux ans” analyse Alain Fesselet. Dans cette dérive, le repré-

m’énerve, c’est de savoir que l’acheteur avait déjà revendu ces bouteilles jus- te après ! Aujourd’hui, les acheteurs de grands crus sont des financiers et non plus des amateurs de vin. Si je fais cette vente, c’est pour montrer que nous savons proposer et trouver des grands vins” dit-il, un peu désabusé sur cette spéculation qui croît sans cesse. Les nouveaux financiers du vin sem-

rapport qualité-prix ! Pour avoir ce rap- port, je prépare pendant deux mois et demi la foire en goûtant tous les vins” dit Alain Fesselet. Encore une fois, les adeptes de rouge ou d’un blanc moelleux seront nom- breux dans les allées pour dénicher la perle rare. Transformer sa cave en pla- cement fructueux : c’est possible et ten- dance. Reste à savoir si on préfère déboucher ou spéculer ? E.Ch.

sentant de l’enseigne située au Russey trouve un motif de satisfaction en voyant un engouement pour le bon vin “de la part les jeunes.”

Transformer sa cave en place- ment fructueux.

Les critères de recherche pour avoir une bonne cave restent souvent les mêmes : “L’acheteur veut le meilleur

Le Russey

“Mon papa, c’est le meilleur du monde” Philippe Lanfranchi est champion du Monde de duathlon longue distance en catégorie vétérans. Il ne veut pas s’arrêter là.

C’ est un sport peu média- tique mais terriblement physique. Le duathlon, épreuve combinant la course à pied et le vélo tient son cham- pion du Monde au Russey. Il s’agit de Philippe Lanfranchi, sacré le 5 septembre dernier champion du Monde de duath- lon longue distance en catégo- rie vétéran lors du très difficile Power Man de Zofingen (Suis- se), épreuve où il faut enchaî- ner 10 km de course à pied,

150 km à vélo et encore 30 km à pied.

femme était là. Elle a pu me don- ner des indications chronomé-

Un sacré menu croqué à pleines dents par Philippe, sportif depuis l’âge de 16 ans : “À la fin du parcours vélo, j’avais près de 17

triques” se remémore le tout nouveau champion du Monde des plus de 40 ans. Après 6 h 55 d’effort, il pouvait laisser éclater

“4 000 km en course à pied et 12 000 à vélo.”

sa joie et savourer sa médaille en compagnie de son épouse, venue le soutenir et l’encoura- ger. Ses filles Enzo (10 ans) et Norah (8 ans) apprendront la nouvelle par téléphone. Pour en

minutes de retard sur le premier, un Espagnol… Dans la tête, je ne me suis pas posé de questions et je l’ai repris à 5 km de l’ar- rivée grâce à une bonne course à pied. Heureusement que ma

arriver là, Philippe s’est entraî- né des heures, jusqu’à 35 par semaine lorsqu’il était en vacances. “Au total, j’ai dû par- courir plus de 4 000 kilomètres en course à pied et 12 000 à vélo.” De l’énergie, Philippe en a à revendre et se fixe de nouveaux objectifs à l’instar des cham- pionnats d’Europe de duath- lon en avril prochain. Autre sou- hait : terminer dans les 10 pre- miers au scratch (toutes caté- gories confondues) lors des pro- chains mondiaux. Pour en arriver là, il peut compter sur Enzo et Norah… ses deux fidèles sup- portrices qui n’ont d’yeux que pour leur champion de papa. Et Philippe le leur rend bien : “Ce qui me motive à courir ? s’in- terroge-t-il. Ce sont mes filles.” Une leçon de sport. Une leçon de vie. E.Ch. Enzo (à gauche) et Norah, fières de posséder un papa pas comme les autres… Philippe est un champion du Monde !

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