Journal C'est à Dire 158 - Septembre 2010

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Le Locle Tissot : “On se rapproche de l’année 2008” La marque horlogère basée au Locle affiche une santé insolente. Elle a traversé les creux conjonc- turels sans dommages. Les clignotants sont au vert. Le point avec François Thiébaud, le président.

C’ est à dire : Même au pire de la crise en 2009 Tissot a résis- té ? François Thiébaud : Mieux que ça, nous avons enregistré une progression de 4 % l’an der- nier et 2010 a été une excellente année avec une croissance à deux chiffres, à tel point que nous avons des commandes en retard.

Càd : Comment expliquer ces résultats ? F.T. : Nous bénéficions de deux atouts majeurs. Le premier est que Tissot appartient au pre- mier groupe horloger mondial qui nous a permis de dévelop- per toutes les technologies qui ont fait notre force. Le deuxiè- me point est que Tissot est posi- tionné au cœur de la pyramide

Un tout nouvel ambassadeur pour la marque Tissot au Locle : le basketteur Tony Parker.

F.T. : Si les témoins sont au vert, il demeure une grande incer- titude sur l’avenir, à cause du climat ambiant, notamment les menaces terroristes, etc. Et qui aurait dit que l’euro allait chu- ter comme ça ces derniers temps ? La santé retrouvée de l’horlogerie suisse crée des phé- nomènes d’appel d’air dans les entreprises de sous-traitance mais toujours avec une pointe d’anxiété après les mois com- pliqués que l’horlogerie a tra- versés. Les entreprises sont plus réticentes à embaucher. Après une crise, il y a toujours une certaine frivolité. Propos recueillis par J.-F.H.

du Swatch Group si bien que nous sommes stimulés par les marques phares du groupe et au niveau prix, Tissot est une marque qui est restée proche de la réalité du portefeuille des gens. Ce qui explique aussi que

nous ayons moins souffert. Une montre Tissot reste assez abor- dable. Sur le plan mondial, nous avons bénéficié du pouvoir d’achat de tous les pays émer-

l’horlogerie. Nous nous rappro- cherons cette année des chiffres exceptionnels de l’année 2008. Càd : Pas d’inquiétudes donc pour le personnel ? F.T. : Non seulement nous n’avons pas licen- cié mais nous recher- chons du personnel. Et les sites de productions de pièces avec lesquels nous travaillons, com- me Comadur, Nivarox, Univer- so ont tous besoin de personnel, ils n’arrivent pas à répondre à la demande. Càd : Alors pourquoi n’y a- t-il pas plus d’embauches ?

gents. Avec des prix oscillants entre 300 et 1 000 C.H.F., les montres Tissot sont à la portée de beaucoup de gens dans le mon- de. Nous en aurons écoulé près de 3 mil-

“Après une crise, il y a toujours une certaine frivolité.”

Val de Travers - Vallée de Joux Les signes de l’embellie sont là

lions d’unités cette année. En Europe, nous n’avons eu que deux pays négatifs cette année : la Grèce et l’Irlande. Tout le res- te, c’est positif. C’est vrai que nous avons été un peu un contre- exemple dans le monde de

D e nombreuses entreprises assistent à une reprise d’activité depuis le début de l’année 2010. La tendance se confirme dans l’horlogerie. Le carnet de commandes de la manufacture Jaeger-LeCoultre se remplit. Du côté de la filiale du groupe Richemont qui a tenu bon pendant la crise, l’heure est à l’optimisme. “L’activité est bien repartie. Nous avons commencé par ressentir la reprise sur la zone Asie dès la fin de l’année 2009. Ensuite, le dernier salon horloger S.I.H.H. a été un bon cru. Aujour- d’hui, on renoue avec la croissance sur le marché européen” indique le service com- munication de la société Jaeger-LeCoultre. La clientèle asiatique est une cible pri- vilégiée pour la marque horlogère. La consommation de produits de luxe n’a pas flanché dans un pays comme la Chine. “Beau- coup de clients chinois de passage à Paris consom- ment du luxe. Ce que l’on observe, c’est que Jae- ger-LeCoultre est une marque demandée par cet- te clientèle tant dans son pays d’origine que dans les destinations touristiques.” Ces acheteurs sont prêts à débourser plus de 15 000 euros pour une montre manufacturée. Le budget de la clientè- La manufacture Jaeger-LeCoultre renoue avec la croissance tout comme la société Etel de Môtier qui vient d’embaucher 150 personnes après en avoir licencié autant.

le française est plus restreint puisqu’il se situe entre 3 000 et 10 000 euros, mais cela est en train de changer à la hausse. Sur la base de ces indicateurs, l’entreprise Jae- ger-LeCoultre estime que le plus dur de la cri- se est derrière. Elle rappelle que pendant tou- te la période difficile, “il n’y a pas eu de licen- ciements économiques à proprement parlé. Il s’agissait surtout de départs naturels de per- sonnes qui n’ont pas été remplacées.” L’optimisme est aussi au rendez-vous dans l’entreprise Etel S.A. de Môtier. Spécialisée dans la fabrication de moteurs pour des machines- outils, elle renoue avec la croissance et s’extirpe d’une mauvaise passe. Après avoir licencié 150 personnes pour des raisons économiques, elle en a rembauché autant depuis le début d’année. “L’effectif est tombé à 250 personnes. Nous sommes 400 actuelle- ment, mais beaucoup de personnes ont un contrat à durée temporaire” dit-on chez Etel S.A. Les incertitudes perdurent sur le marché de la machine-outil. Tant que la reprise n’est pas robuste, des entreprises comme Etel veulent garder une certaine souplesse au niveau de leur masse salariale et préfèrent employer une partie de leur personnel sous des contrats à durée déterminée. Malgré le contexte, 2010 devrait être une bonne année en terme de chiffre d’affaires pour Etel S.A. T.C.

Des contrats à durée temporaire.

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La manufacture de la Vallée de Joux emploie plus de 1 000 personnes.

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