Journal C'est à Dire 157 - Août 2010

S P O R T

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Athlétisme Ghani Yalouz : “La seule chose qui doit réunir est l’amour du maillot” Ghani Yalouz a permis à l’équipe de France d’athlétisme de récolter une moisson historique de médailles à Barcelone. Fort de son expérience, de son influence, le D.T.N. va aider sa vil- le natale en matière de politique sportive.

Ghani Yalouz (ici avec Nourredine Smail, coureur proximité pour faire passer ses messages. Une méthode de 5 000 m) privilégie la

qui semble fonctionner.

C’ est à dire : Avec 18 médailles récoltées aux championnats d’Europe d’athlétisme, les sportifs français ont réalisé une moisson historique à Barcelone. De Marie-José Pérec en passant par les cadres tech- niques jusqu’aux sportifs, tous ont expliqué que votre rôle a été pri- mordial. Quelle était votre recette ?

l’athlétisme, cela n’a pas été du goût de tous. Lors de votre prise de poste il y a 19 mois, beaucoup pen- saient que vous alliez droit dans le mur. Tenez-vous votre revanche ? G.Y. : Je n’ai aucun sentiment de revanche. Quand la fédération d’athlétisme m’a sollicité pour ce pos- te, j’ai rapidement dit oui. C’est vrai

Càd : Avez-vous imposé des mesures de bonne conduite aux athlètes ? G.Y. : Non, ce sont des personnes intel- ligentes et je n’ai pas besoin de leur dire comment courir ou quand ils doi- vent se rendre aux toilettes (rires). Je dois juste leur dire que le moteur, c’est le plaisir. J’ai simplement impo- sé que chacun porte le survêtement de l’équipe nationale car c’est un sym- bole d’appartenance. L.P.B. : Et concernant les écouteurs sur les oreilles des athlètes… G.Y. : Je n’ai rien demandé. Je deman- de simplement du bon sens. Càd : L’objectif est tourné vers Londres 2012. Aura-t-on la chance de voir évoluer un athlète franc- comtois ? G.Y. : Je l’espère avec Linda Marguet (Doubs Sud Athlétisme) ou Fadil Bel- laabouss (Montbéliard Belfort Athlé- tisme).

Càd : Besançon est votre ville nata- le. Quel souvenir en gardez-vous ? G.Y. : Plein (rires). Je n’ai pas oublié tout ce que Besançon a fait pour moi, notamment après ma médaille d’argent obtenue aux J.O. d’Atlanta. À ma sor- tie du train, il y avait un comité d’accueil et une immense réception en mon hon- neur. Tout ceci est resté gravé dans ma mémoire. Càd : Vous revenez souvent dans la capitale comtoise ? G.Y. : Je viens voir mes amis, ma famil- le, j’ai encore mes parents, deux grands frères aînés (Abdel et Khalid) mais il est clair que les temps me permettant de revenir ici sont rares (il habite en région parisienne). Depuis mes prises de fonction en tant que D.T.N., je n’ai eu que trois week-ends de repos… Je ne me plains pas. Càd : Quel regard portez-vous sur le sport bisontin qui a connu de nombreux soubresauts l’an dernier

avec les déroutes conjuguées du bas- ket ou du football. Apporterez-vous votre aide ou votre influence ? G.Y. : Je devais justement rencontrer Jean-Louis Fousseret à la fin du mois d’août pour que l’on parle du sport à Besançon. J’aimerais que Besançon retrouve ses galons, que l’on retrou- ve 4 000 à 5 000 personnes au Palais des sports où qu’il y ait de grandes manifestations. J’aime cette ville (N.D.L.R. : il a été fait citoyen d’honneur). Il ne faut pas oublier que nous sommes une ville de handball, de basket, de lutte. Le sport est un super- moyen pour fédérer les gens mais il faut une volonté politique derrière com- me c’est le cas en Allemagne où le sport et la culture sont mêlés. L.P.B. : Quelles pistes allez-vous donner ? G.Y. : Je pense que le sport a une impor- tance humaine qui occupe à la fois les jeunes et les retraités. Propos recueillis par E.Ch.

que je n’ai pas choisi la sim- plicité. Tout le monde me disait que j’allais au casse-pipe mais je pense qu’il faut éviter la consanguinité dans le sport. La seule chose qui doit réunir est l’amour du maillot.

“Le seul moteur, c’est le plaisir.”

Ghani Yalouz : Ce résultat historique, c’est surtout grâce au travail des athlètes. J’ai fait du sport de haut niveau (vice- champion olympique de lutte) et suis bien placé pour dire qu’il

existe des hauts et des bas. Ce travail, je ne l’ai pas fait seul mais entouré d’une équipe composée de femmes et d’hommes. Avant de prendre ce poste de Directeur technique national (D.T.N.), je me suis donné cinq mois pour m’entourer de personnes capables. Je privilégie la proximité et je m’enrichis de mon contact avec les autres.

Càd : Les athlètes français avec les nageurs ont réussi à faire oublier en partie la débâcle de l’équipe de Fran- ce de football lors de la Coupe du Mon- de. Doit-on en déduire que l’on est mieux élevé en athlétisme ? G.Y. : J’essaye de ne pas avoir la mémoi- re trop courte et n’oublie pas que l’équipe de France nous a fait rêver en 1998…

Càd : Un lutteur à la tête de

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