Journal C'est à Dire 157 - Août 2010

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Histoire

Le devoir de mémoire obtient 20/20 Après le livre, les élèves du professeur maîchois Jean-Michel Blan- chot ont réalisé un documentaire sur deux enfants mortuaciens déportés et assassinés à Auschwitz en 1942. Un carton.

A près une première édition à 150 exemplaires, “Une enfan- ce assassinée” vient d’être rééditée pour répondre à la demande des lecteurs. Rédigé par des collégiens du collège Jean- Claude Bouquet de Morteau sous la direction du profes- seur d’histoire et géographie Jean-Michel Blanchot, ce journal posthume est un outil de mémoire dont la portée ne se limi- te plus aux salles de classe. Le livre de 34 pages vient d’être adap- té en film documentaire. Il pourra être visionné en avril 2011 et retrace tou- jours la destinée de Marcel et Rolan- de Spziro, deux enfants mortuaciens déportés et assassinés à Auschwitz en

1942. Ce film de 55 minutes a été réa- lisé sur deux années à partir du tra- vail de la classe de Terminale E.S. 2 en 2008 et mis en forme par Jeanine Jeannerod, étudiante à la faculté de cinéma de Strasbourg.

Il relate ce 10 octobre 1942, jour où les gendarmes frap- pent à la porte de la famille Spziro, demeurant au 26, rue de la Glapiney à Morteau.

“Surpris de l’implication.”

S’ensuit le terrible voyage conduisant à la mort. Pour le coup, les collégiens et lycéens ont réalisé un véritable tra- vail d’historien visionné par Mada- me Kolinka, rescapée d’Auschwitz qui travaille avec la fondation pour la Mémoire de la Shoah et Jean-Jacques Journot, le président du comité du Sou-

Les élèves du collège et lycée de Morteau qui ont participé à la réalisation de l’ouvrage et du film, en présence de Madame Kolinka et Jean-Jacques Journot, Jeanine Jeannerod.

venir français du canton de Morteau. “J’ai été surpris de voir l’implication des élèves, et notamment des collégiens comme Julian Jacquin, Paul Loichot, Stéphane Piard, les chevilles ouvrières

de ce livre” se remémore Jean-Michel Blanchot. En décembre 2007, la classe de ter- minale avait eu l’honneur de voir son projet retenu par la fondation pour

la Mémoire de la Shoah. Une premiè- re consécration aujourd’hui confirmée par d’excellentes ventes.

E.Ch.

Politique

“J’ai d’excellents souvenirs au Russey” L’ancien maire de la capitale régionale a été honoré par la mairie de Besan- çon. L’occasion pour le socialiste de revenir sur ses quarante ans de carrière en politique. L’histoire commence au Russey.

L e 8 juillet dernier, la ville de Besançon a rendu hom- mage à Robert Schwint qui fut maire de la capitale régio- nale pendant 24 ans (1977-2001). Son portrait peint par Thierry Marquis figure désormais dans la salle des mariages, accroché à côté de celui de JeanMinjoz, son prédécesseur. Âgé de 82 ans, Robert Schwint n’a pas pu retenir ses larmes au moment de prendre la parole pour évoquer sa longue carrière poli- tique qui a débuté au Russey il y

a cinquante ans. C’était en 1959. L’instituteur qu’il était “protes- tant, de gauche, laïque et têtu,

te : “Nous avons fait des tas de choses avec les élèves. Je me rap- pelle que nous faisions une cagnot-

toutes les qualités d’un Montbéliardais que je suis” était élumaire du village. “J’ai de très bons sou- venirs de cette époque”

te. Avec cet argent, nous partions en vacances avec toute la classe dans le sud de la France près de Cannes pendant 10 à 15 jours en camping.” Une

“Une autorité naturelle du maître.”

rappelle Robert Schwint.Des sou- venirs d’élu d’abord : “Quand j’étais maire du Russey, je pouvais sai- sir tous les problèmes qui se posaient. J’étais au contact du ter- rain.” Des souvenirs d’école ensui-

pratique impensable aujourd’hui tant le système éducatif, la légis- lation, la notion de respect, ont changé. “Je ne voudrais pas retour- ner devant une classe” affirme l’ancien instituteur. “Àmon époque,

Robert Schwint a quitté la mairie du Russey pour prendre la ville de Besançon en 1977.

il y avait une autorité naturelle du maître qui ne faisait l’objet d’aucune discussion. Je plains les pauvres pédagogues qui ensei-

gneront dans dix ou vingt ans.” Dès ses premiers pas en politique, Robert Schwint issu d’un milieu modeste a toujours porté des

valeurs sociales. Avec l’abbé Vit- te, ils sont à l’origine du quartier des Castors au Russey, un pro- gramme de construction bonmar- ché accessible à toutes les familles à la recherche d’un logement. C’est parce qu’il bénéficiait d’une bonne notoriété auprès des élus duHaut-Doubs que le parti socia- liste lui a proposé de se présen- ter aux élections sénatoriales. Il est élu en 1977 et quitte l’en- seignement. Fort de ce succès, le P.S. lui proposa ensuite d’être can- didat à la mairie de Besançon pour succéder à Jean Minjoz. Il accepta sans trop savoir dans quelle aventure il venait demettre le pied. Une aventure politique qui aura duré quarante ans, durant laquelle il deviendra un des cadres du parti socialiste en Franche-Comté. En 2007, la mairie du Russey a rendu hom- mage au personnage en donnant le nom de Robert Schwint à une rue de la commune. T.C.

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