Journal C'est à Dire 157 - Août 2010

15

D O S S I E R

Incendies Les feux marquants du Val de Morteau En remontant le temps, on s’aperçoit qu’à de multiples reprises, le Val de Mor- teau a été le théâtre d’incendies majeurs qui sont restés gravés dans les mémoires. 5 février 1982 L? COLE DES FINS PART EN FUM E

Novembre 1979- novembre 1996 Belleherbe empoisonné Il y a trente ans, les habitants de Belleherbe tombent mystérieusement malades. Plus de 50 personnes res- tent alitées, les enfants sont les plus touchés. LES FAITS: en novembre 1979, une hépatite virale met au lit plus de 50 personnes à Belleherbe. Ce sont surtout des enfants qui sont tou- chés sur une population de 550 habitants. La raison : une conta- mination de l’eau. L’inquiétude est grande. En novembre 1996, une autre pollution de l’eau du captage entraîne une importan- te épidémie de gastro-entérite. On constate qu’un agriculteur a épandu massivement du purin sur le plateau en amont de la sour- ce alors que le sol était gelé. De l’eau brunâtre et nauséabonde coule aux robinets. Les analyses confirment leur contamina- tion bactérienne. La commission de protection des eaux (C.P.E.P.E.S.C.) démontre que le circuit d’eau de Belleherbe fonc- tionne en circuit fermé. Pour mettre en évidence l’origine de deux épidémies d’hépatites virales, de la fluorescéïne (colorant vert) est injectée dans la perte des eaux de la station d’épuration. Trois heures plus tard, le colorant réapparaît brusquement à la sour- ce captée et… cinq heures plus tard aux robinets du village. LES CONS QUENCES : S’il n’y a heureusement eu aucun décès au sein de la population, beaucoup d’habitants ont gardé en mémoire ces événements. À l’école, on se souvient que les trois quarts des élèves n’avaient pu se rendre en classe près d’une semaine durant. La municipalité de l’époque avait été montrée du doigt pour la lenteur des prises de décision. JUSTICE : Le 2 décembre 1996, la C.P.E.P.E.S.C. porte plainte pour la pollution du captage auprès du procureur de la Répu- blique du tribunal correctionnel de Montbéliard… Qui classe l’affaire “sans suite” en 1997.

T MOIGNAGE La station d’épuration, remède miracle Membre de la commission de protection des eaux, François Devaux se souvient du cli- mat délétère entre l’association et la mairie. “S’ iln’yavaitpaseudépôtdeplainte,lanouvelle sta- tiond’épurationdeBelleherbeneseraitsansdou- tetoujourspasconstruiteetdesgensseraientenco- remalades.C’estdommaged’enarriverlà” regrette François Devaux,membre responsable de la commission de protection des eaux. Il se souvient très bien de l’hépatite virale qui a touché Belleherbe à plusieurs reprises. “La presse se demandait la raison de cette contamination. En tant que spéléologue, nous avons très vite apporté la réponse en disant que les égouts se rejetaient là où l’eau était pompée.Nous avons reçudes attaques de lamunicipalité de l’époque. Le test fait avec le produit fluorescent a prouvé que nous avions raison.” La tension entre l’association et lamunicipalité est vive. La démonstration déran- geante oblige les responsables communaux à recon- naître que l’eau du robinet était bien à l’origine des épidémies…Pour résoudre les problèmes, la com- mune met en place une conduite pour rejeter les eaux de la station d’épuration en aval du capta- ge et à installer dans celui-ci un système de désin- fection. Un dispositif qui n’évitera pas de nouveaux problèmes périodiques. Aujourd’hui, tout est ren- tré dans l’ordre et l’eau de Belleherbe alimente d’autres villages.La créationde la stationd’épuration – inaugurée en juin – y étant pour beaucoup.Néan- moins, tous les problèmes en matière d’environnement ne semblent pas résolus. Ainsi à Charmoille, la commission a relevé le 19 juillet dernier un écoulement d’eaux usées directement dans la nature. Finalement, la protection de l’environnement n’est qu’un éternel recommen- cement.

Malgré l’intervention rapide des pompiers, le bâtiment a été entièrement détruit. Le temps de réorganiser les cours dans les locaux communaux, les élèves des Fins ont été mis en vacances forcées.

11 avril 1998 LE GARAGE CITROŁN EST D TRUIT

En ce samedi matin, un ensemble immobilier situé en bas de ville à Morteau, regroupant le garage Citroën, un silo de farine et quatre appartements est entièrement détruit par le feu. 14 personnes ont dû être relogées. (photos Jacques Vuillemez).

En bref… LA MAISON FOURNEAU :

Dans la nuit du 5 au 6 novembre 1961, la maison Fourneau, place de la Halle, était détruite par les flammes, jetant à la rue 43 personnes. C’était l’immeuble le plus important de Morteau. Quatre ans plus tard, l’immeuble la Résidence était construit à la place. LA FERME DE LA GURON : En 1968, le jour du Bonhomme de Carnaval, la ferme de la Guron est rava- gée par les flammes. 1976, ANN E NOIRE : Le capitaine des pompiers Bernard Lambert rappelle que “cette année-là, six bâtiments de fermes ont été détruits par le feu dans le Val de Morteau entre juillet et décembre” de cette année de sécheresse.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker