Journal C'est à Dire 157 - Août 2010

D O S S I E R

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12 janvier 1963 La tragédie du “Pont du Diable” Le 12 janvier 1963, cinq jeunes garçons du Val de Morteau âgé de 16 à 26 ans trouvent la mort dans un ter- rible accident de voiture. Leur véhicule est découvert au fond des eaux glacées du Doubs, 36 heures plus tard.

N ombreux sont les acci- dents de la route tra- giques qui ont endeuillé des familles duHaut-Doubs.Mais il en est un, en particulier, que tout le Val de Morteau porte encore dans son souvenir. Janvier 1963, un jour de froid glacial, 3 500 personnes sont réunies à l’église de Morteau, et 1 500 à celle de Fins pour assis- ter aux obsèques de cinq jeunes recueillir devant les cercueils de René, Michel, Marcel, Alain et Pierre, disparus le samedi 12 jan- vier dans ce qui restera gravé dans les mémoires comme la tragédie du “Pont du Diable”. C’est là, au fond des eaux gla- cées du Doubs, un peu avant le hameau de Remonot, que les pompiers de Morteau ont retrou- vé 36 heures après l’accident la Peugeot 203 dans laquelle gisaient les cinq jeunes gens âgés de 16 à 26 ans. Il aura fallu 36 heures pour retrouver la 203 au fond du Doubs dans laquel- le se trouvaient les cinq enfants du pays. 5 000 personnes aux obsèques. garçons. Par amitié, par solidarité pour les familles, toutes sont venues se

éraflure sur la branche d’un petit buisson, et un peu de peinture noire.” Les enquêteurs ont alors alerté les pompiers qui, à l’aide de gaffes, son- dèrent le fond du Doubs. “Ils virent briller l’éclat d’un pare-chocs.” Dans les coupures de presse, on lit que “les circonstances de l’accident sont abso- lument simples. Les cinq jeunes gens, c’est prou- vé, n’étaient pas sous l’empire de l’alcool. (…) La voiture s’est déportée sur sa gauche, le talus de neige aussi dur que de la pierre a servi de trem- plin. Le talus étant tellement à pic, le véhicule ne l’a même pas effleuré.” Compte tenu de la position dans laquelle elle a été retrouvée, la 203 aurait effectué un ton- neau dans l’air avant de s’enfoncer dans l’eau. Un destin tragique, une histoire terrible qui a bouleversé toute une génération de jeunes mor- tuaciens.

RAPPEL DES FAITS: Les copains, originaires pour quatre d’entre eux de Morteau et un des Fins, étaient de sor- tie ce samedi soir. Le lendemain matin, consta- tant qu’ils n’étaient pas rentrés, des parents s’inquiétèrent. La gendarmerie fut informée. “Dès lors, toutes les brigades de la région et la police suisse furent alertées. Personne ni en Suisse, ni en France n’avait aperçu les cinq jeunes gens. C’est alors que les gendarmes vinrent à déduire que les disparus ne pouvaient avoir été victimes que d’un accident” écrit l’envoyé spécial du quotidien régio- nal. Les gendarmes orientèrent rapidement les recherches vers la route d’Entre-Roches qui avait la réputation d’être accidentogène, à plus forte raison en hiver. C’est au “Pont du Diable” que les premiers indices ont été découverts : “Une simple

Villers-Le-Lac 1 er janvier 1985, le Chauffaud s’embrase Le feu aurait pris dans le clocher de l’église du hameau du Chauffaud avant de se propager à l’école et à la cure. En quelques heures, l’incendie ravagea trois bâtiments.

L’Atelier Textile : ÇA CONTINUE L’enseigne créée par Marie-Claude Franz il y a plus de dix ans a trouvé un repreneur en la personne de Sarah Boyer. L’Atelier ouvre ses portes le 1er septembre.

PUBLI-INFORMATION

D ès le 1 er septembre, l’Atelier Tex- tile rouvre ses portes à la même adresse : rue des Prés-Mouchet aux Fins. Les coordonnées restent les mêmes : 03 81 67 98 08, et les horaires sont quasi identiques : L’Atelier ouvrira désormais les lundi, mardi, jeudi, ven- dredi de 9 heures à 12 heures et de 13 h 30- 18 h 30, ainsi que le mercredi de 9 heures à 12 heures.

Le changement de propriétaire s’est effec- tué dans la continuité du savoir-faire ins- tauré par Marie-Claude Franz. Grâce à sa passion du textile, longtemps exploi- tée au niveau personnel avant de com- pléter ses compétences par une expérience professionnelle, Sarah Boyer, jeune entre- preneuse dynamique et souriante, reprend le flambeau, soutenue par le savoir-fai- re de Marie-Claude.

Le feu qui a pris vers 17 heures a ravagé trois bâtiments au Chauffaud. L’incendie s’est terminé vers 23 heures.

L’ année 1985 a mal commencé pour le hameau du Chauffaud. Le 1 er janvier, un peu avant 17 heures, l’église s’est embra- sée. L’incendie s’est rapidement propagé aux bâtiments adjacents qui abritaient l’école et le presbytère. Débordés par l’ampleur du sinistre, les pompiers de Villers-le-Lac ont appelé en renfort ceux du centre de secours de Mor- teau avant de solliciter ceux du Locle. Mal- gré tous leurs efforts pour maîtriser les flammes, l’ensemble immobilier est parti en fumée. “Il neigeait, et il faisait froid. Il n’y avait pas d’eau au Chauffaud” se souvient Jean Hirchy qui commandait les hommes de Villers-de-Lac. Les pompiers ont donc organisé des rotations pour amener l’eau. Les citernes des maisons alen- tour ont été réquisitionnées racontent des témoins. L’autre facteur aggravant est que des fûts conte- nant semble-t-il des hydrocarbures se trou- vaient dans un petit hangar situé juste à côté du presbytère. L’abbé Isenbart qui offi- ciait au Chauffaud, possédait une Jeep et stoc- kait visiblement de l’essence. Une explosion spectaculaire s’est alors produite blessant au passage sept pompiers. “Des braises volaient jusqu’à la douane suis- se” se souviennent des voisins. Quelques objets de l’église ont pu être sauvés des flammes dont

la porte du tabernacle et la vierge noire. Clau- de Vermot qui était maire de Villers-le-Lac à l’époque aurait déclaré sur place : “Ne vous inquiétez pas, nous reconstruirons.” L’élu a tenu parole. La municipalité a perçu de l’assurance 6,728 millions de francs à l’époque. Une somme qu’elle a entièrement réinvestie pour rebâtir l’église dont l’entrée a pu être conservée après le feu, la cure et l’école. De leur côté, les paroissiens se sont démenés pour aménager l’édifice religieux. Ils ont fabriqué des bancs avec du bois qui leur avait été don- né, ils ont organisé des fêtes pour récolter de l’argent. Il a fallu racheter l’orgue et instal- ler des vitraux. La cloche de l’église détruite lors du sinistre a été refondue à Annecy. Avec les restes de celle-ci, on a pu fabriquer égale- ment un nouveau baptistère et un bénitier. La reconstruction aura duré trois ans. Vingt-cinq ans après les faits, on ne sait pas franchement qu’elle est la raison du sinistre. Ce qui apparaît certain, c’est que le feu est par- ti du clocher. Le 1 er janvier, un gros orage s’est abattu sur le secteur, ce qui laisse place à deux hypothèses. La première dit que c’est la foudre qui aurait embrasé le clocher. La seconde pré- tend que le feu est parti du moteur de l’orgue qui se trouvait dans le clocher. T.C.

Le sourire de Sarah remplace celui de Marie-Claude. Même sens de l’accueil, même profession- nalisme.

L’ATELIER TEXTILE

Zone des Prés-Mouchet 25500 LES FINS Tél. : 03 81 67 98 08

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